Henri-Georges Clouzot, un cinéaste patient et méticuleux. Né en 1907 à Niort, H.G. Clouzot débute dans le journalisme, collaborant notamment au "Paris Midi". Ses travaux d'écriture l'amènent naturellement à aborder le cinéma, au début des années trente, en co-signant des scénarii ou des adaptations de films français, puis en participant aux versions françaises de films tournés en Allemagne. C'est pendant l'occupation qu'il réalise son premier long métrage en adaptant l'oeuvre de Steeman, l'Assassin habite au 21. Modifiant totalement la fin du roman (dans lequel l'assassin était solitaire), il réalise une comédie policière que beaucoup considèrent aujourd'hui comme son meilleur film. Qui ne se souvient de Raymond Bussières, juché sur un réverbère, chantant dans la nuit un tonitruant "J'emmerde les gendarmes", tandis qu'à ses pieds, éberlué par tant d'audace, Gabriello ouvre des yeux aussi ronds que sa silhouette! Attention: ce n'est pas Clouzot, mais Georges Lacombe qui avait réalisé l'année précédente le premier épisode des aventures du commissaire Wenceslas Worobeïtchick, le Dernier des Six, film auquel notre homme participa en tant qu'adaptateur. Son deuxième film, tout aussi remarquable, lui vaudra pourtant beaucoup d'ennuis à la libération. Outre le fait que Clouzot ait travaillé pour la compagnie allemande Continental, on lui reprochera dans sa dernière oeuvre d'avoir donné une image négative du peuple français. Ceci et cela lui valurent d'être exclu à vie de la profession de cinéaste. La paix et la raison revenues, le réalisateur réalise au moins deux autres oeuvres majeures, le Salaire de la Peur, d'après le roman de Georges Arnaud, et ce curieux documentaire nous présentant Picasso exécutant des dessins en transparence sur une vitre, face à une caméra inquisitrice, le Mystère Picasso. En 1964, tandis qu'il réalise "l'Enfer", Clouzot est victime d'un infarctus. Le film est interrompu et restera inachevé. Le scénario sera repris quelque trente ans plus tard par Claude Chabrol. L'acteur Mario David figure dans les deux films. Texte de Christian Grenier de encinematheque.net. |
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