Castle était surtout un businessman averti. Il aimait se mettre en scène lui-même à la manière d'un Hitchcock. Sa grande idée était de considérer les projections de ses films comme des spectacles forains où l'important n'était pas seulement ce qui se passait sur l'écran mais aussi ce qui pouvait advenir dans la salle: fauteuils qui tremblent, squelettes se baladant parmi les spectateur. Mais William Castle restera pour la postérité pour avoir été le producteur de deux chefs-d'oeuvre: La Dame de Shanghaï et Rosemary's baby.
L'oeuvre de William Castle mériterait d'être mieux diffusée mais La nuit de tous les mystères m'a laissé sur une impression mitigée.
Le point de départ est excellent, à mi-chemin entre le polar humoristique façon Cluedo et la maison du diable: un milliardaire excentrique, incarné par un Vincent Price en pleine forme, convie cinq protagonistes à passer une nuit entière dans une maison hantée. Les survivants recevront chacun la somme de 10000 dollars.
Avec pas grand chose William Castle réussit à instiller une atmosphère trouble. Certains éléments font preuve d'originalité, notamment le choix d'une maison hantée moderne dessinée par le célèbre Frank Lloyd Wright. Et quelques séquences devaient faire frissonner le spectateur d'il y a soixante ans: la cuve d'acide du sous-sol de la maison fait toujours peur.Quelques défauts sont assez regrettables aussi. Si Vincent Price, Elisha Cook et la belle Carol Ohmart sont parfaits, les autres interprètes en font trop comme Carolyn Craig qui passe son temps à hurler, ou pas assez comme l'insipide Richard Long. Malgré une durée de 75 minutes seulement, on constate quelques baisses de rythme. Le dénouement, qui pompe ouvertement les diaboliques est vite expédié. Il est intéressant d'ailleurs de voir à quel point le film de Clouzot a influencé les Anglo-saxons.
La nuit de tous les mystères est un film assez plaisant à regarder, notamment sa première demi-heure. Mais ce n'est pas vraiment un classique en raison de son essoufflement en cours de route…
Dommage ! L'affiche que vous présentez est absolument délicieuse !
Ma bienveillance naturelle ne me permet pas de dévoiler ici le secret des choses, bien que l'intérêt du film ne réside pas dans la résolution de l'énigme (du tiroir où s'enchâssent les énigmes) ; qui est un minimum familiarisé dans le genre aura deviné avant la fin l'épouvantable machination et tout autant le retournement moral final. Enfin moral, c'est beaucoup dire ; je le qualifierai davantage de pratique. Pour autant, c'est vivement filmé, qui aime sa dose d'horreur des années 60 y trouvera son content et les huis-clos à risques sont toujours aussi rigolos.
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