<font color=yellow>Le Ciel peut attendre: </font> Oui, il aurait pu attendre un peu avant d'appeler à lui le comédien Bernard Fresson…. Ce fils de boulanger rémois, à la stature imposante, est né le 27 mai 1931. Sorti majeur de sa promotion à HEC (Hautes Etudes Commerciales), c'est vers une carrière de sportif professionnel qu'il s'oriente dans un premier temps: footballeur puis cycliste. On le vit même, dit-on, trompettiste et garagiste! Et, de sa voix grave de baryton, il ne dédaignait pas pousser la chansonnette à l'occasion. Par goût de l'aventure,il accepte de conduire un camion transportant les décors et les costumes d'une troupe théâtrale en tournée au Brésil, tenant à l'occasion le rôle de Ponce-Pilate. Prenant goût à l'affaire, il s'inscrit, de retour en France, au cours de Tania Balachova. Il fait ses débuts sur scène en 1956 et une première apparition cinématographique dans le film d'\Alain Resnais, Hiroshima, Mon Amour en 1958 (sorti en 1959). Au début des années soixante, les téléspectateurs français le remarquent dans un rôle de la série les Compagnons de Jéhu. Dès lors, tout s'enchaîne. Son physique l'amène à interpréter des rôles de prolétaires costauds. Ce qui lui fit déclarer, quelques années plus tard, dans une revue cinématographique: "Je considère que je n'ai jamais fait de cinéma. Je sers la soupe… J'ai fait dix-sept fois le flic et autant de fois le camionneur, mais je ne désespère pas de faire un jour du cinéma." Du cinéma, il en a fait, et du bon. Citons la Guerre est Finie, d'Alain Resnais, Z de Costa-Gavras, Max et les Ferrailleurs de Claude Sautet, le Locataire de Roman Polanski, etc. Il n'y tint certes pas les premiers rôles, mais nul n'a oublié son apparition en peintre sanguin aux côtés de Jean Rochefort, non moins lubrique, dans ce film remarquable et pourtant si peu remarqué, les Galettes de Pont-Aven. Sa carrière théâtrale est impressionnante. Citons en vrac: Berthold Brecht, Arrabal, Shakespeare, Corneille, Dostoïevsky, Harold Pinter, et même Marguerite Duras. Sa carrure de lutteur lui valut d'interpréter de grands personnages, comme "Danton »dans un spectacle de Robert Hossein (plus crédible que Depardieu), Victor Hugo, et Jean Jaurès pour une adaptation télévisée du roman de Roger Martin du Gard, les Thibault, dans laquelle nous aurons le plaisir de le retrouver en 2003. Sa vie sentimentale n'a fait l'objet d'aucune publicité. Je ne le sais pas marié. Rien n'a filtré de ses liaisons amoureuses. Si vous avez des informations… Bernard Fresson est décédé le 20 octobre 2002 à l'hôpital d'Orsay (Essone) d'un cancer. Monsieur Bernard Fresson, pour la jovialité et la simplicité qui vous animèrent en permanence, et considérant par ailleurs que vous n'aviez pas l'âge requis pour figurer sur ce site, le ciel aurait pu attendre un peu avant de vous faire monter sur un nuage. Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>. |
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