Un film charmeur et bien agréable à regarder, qui n'a pourtant pas beaucoup de substance et qui passe aussi vite que les nuages sur les plages de l'Atlantique… Un de ces films à multiples personnages qui s'entrecroisent au fil d'histoires guère compliquées, pleines d'émois amoureux, de maisons familiales patinées et chaleureuses, de roses trémières, de plages immenses où l'on vient en groupe pécher la crevette, de découvertes adolescentes, de passages à l'âge adulte, de démons de midi, d'enfantillages de grandes personnes, de chagrins d'amour, de coquillages et de couchers de soleil.
Des tas de films ont été construits sur cette base-là, de L'hôtel de la plage à Liberté-Oléron
; ça fonctionne toujours assez bien, parce que la réunion, dans un espace-temps unique de plusieurs générations et de plusieurs caractères est une mine à ciel ouvert, assez facile à exploiter. Les maris, les femmes, les amants
est de cette même veine, unanimiste et sympathique, avec plein de dialogues spirituels, des personnages très typés et très drôles, des situations qui, sans être toujours bien originales, sont émouvantes, comiques ou charmantes.
Une suite de scènes, de tableaux, paresseusement rattachés les uns aux autres comme l'été, en vacances, on rattache paresseusement la sieste sur la plage, l'apéritif sur le port, les ballades à vélo, les courses sur les marchés pittoresques, les couchers de soleil romanesques, les nuits tièdes, les lectures distraites et les jeux des enfants. Cela, c'est le meilleur du film.
Il est un peu dommage que Thomas ait trop compliqué l'entrecroisement des histoires, ait voulu dresser un parallèle à prétention paradoxale entre les maris, qui partent en vacances dans la belle île de Ré, et les femmes qui, pour leur boulot, restent à Paris. L'artifice permet quelques développements habiles, mais oblige à trop d'allers-retours qui, à la longue, affaiblissent le propos et le rendent trop léger, trop superficiel, parce que trop habile.
Jean-François Stévenin, velléitaire hyperactif est très bien ; Daniel Ceccaldi
aussi remarquable que d'habitude, Guy Marchand
un peu en retrait. On note que c'est le premier film de Ludivine Sagnier,
en petite fille déjà jolie et le dernier film avant sa mort d'Héléna Manson, l'infirmière acariâtre du Corbeau
de Clouzot.
Agenore Incrocci, le grand scénariste italien, le complice de Furio Scarpelli,
avec qui il forma un duo admirable, écrit beaucoup de bien de Les maris, les femmes, les amants,
le qualifiant de Merveilleuse chronique d'été ; certes, certes ; mais pour la placer au niveau du Pigeon,
de La Grande guerre,
ou des Monstres,
il manque tout de même par trop ce qui fait la force des comédies italiennes : l'amertume…
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