Le Clouzot de 1960 n'est plus, à mes yeux, l'immense réalisateur des années 40 (L'assassin habite au 21,
Le corbeau,
Quai des Orfèvres)
, et des années 50 (Le salaire de la peur,
Les diaboliques).
Son déclin s'est amorcé en 57 avec Les espions
trop complexe et baroque pour retenir vraiment l'attention.
Mais La vérité, c'est un superbe chant du cygne, ou un bouquet final éclatant, avec une Brigitte Bardot
qui trouve là miraculeusement le rôle dramatique de sa vie, et dont l'interprétation est d'une justesse pathétique.
Un DVD s'impose.
«Le Clouzot de 1960 n'est plus, à mes yeux, l'immense réalisateur des années 40» Je ne suis absolument pas d'accord avec vous pour cette division chronologique du talent de Clouzot. La vérité
est une réussite absolue. Et Clouzot
ne s'arrêtera pas là. Dans les années soixante-dix il réussira un un film excellent et audacieux avec La prisonnière
servi par la fabuleuse Elisabeth Wiener.
Clouzot
est quelqu'un qui a su se renouveler et faire autre chose que l'inlassable «répétition déjà prévue» que le public attendait de lui.
La vérité n'est pas un grand film, mais il demeure passionnant par la confrontation de deux générations, de deux modes de vie, d'une France rance et poussiéreuse (le physique des jurés ou de la concierge, digne des "salauds de pauvres" de La traversée de Paris
!), face à une jeunesse erratique, cherchant à briser les carcans. Mais Clouzot
renvoie un peu tout le monde dos à dos, et tous les protagonistes de La vérité
sont aussi antipathiques et mesquins les uns que les autres. Il suffit de voir la confrontation sordide entre les deux soeurs au procès, et les horreurs qu'elles se balancent à la figure : pas une pour relever l'autre ! Dans la continuité des rôles qui ont fait son mythe, Bardot
n'est honnêtement pas meilleure que d'habitude, et anône son texte avec une application irritante, mais elle correspond si parfaitement au personnage, qu'il est difficile d'imaginer ce film sans elle. Sami Frey
campe un amoureux égotique, despotique assez détestable, et les vétérans Vanel
et Meurisse
s'en donnent à coeur-joie dans leurs joutes de prétoire. A noter que les jeunes "artistes" fauchés, sont joués entre autres par les futurs "moguls" français, Claude Berri
et Jacques Perrin.
Un signe de plus du temps qui a passé depuis le tournage de La vérité
…
C'est filmé avec rigueur, les séquences de prétoire sont d'une fluidité parfaite, sans jamais faire téléfilm, et les comédiens sont magnifiquement dirigés. Reste donc, qu'à l'issue de la projection, on n'éprouve finalement qu'une grande indifférence pour le sort de cette paumée égoïste et bébête, qu'on a du mal à identifier à la figure de proue d'une certaine jeunesse des années 60.
Côté copie, c'est du joli travail (TF1 oblige ?), même si le film est recadré, comme le prouve le générique, qui lui est au format (1.66) respecté.
Après avoir revu La Vérité – dans la convenable édition René Château (sans chapitrage, ni suppléments, hélas) – je me vois contraint de baisser de 5 à 4 ma note et d'aligner mon jugement sur celui de PM Jarriq, dont l'excellent message marque à la fois toutes les qualités du film – c'est Clouzot,
tout de même, et donc largement au dessus du médiocre ! – et toutes ses impasses.
À dire le vrai, si l'on ne s'ennuie pas une minute, grâce à une réalisation parfaite et aux morceaux de bravoure évoqués par notre distingué camarade, on ne se souvient guère, la projection finie, de ce qu'on a vu : c'est exactement cela : les personnages n'attachent pas, et l'intrigue file entre les doigts comme du sable.
On avait beaucoup glosé, à l'époque de sa sortie, sur le talent dramatique enfin découvert de Brigitte Bardot (en oubliant, donc, le En cas de malheur
de Claude Autant-Lara,
pour quoi je ne partage pas certains jugements négatifs), on avait donc beaucoup titré des fariboles du type Naissance d'une tragédienne. Que nenni ! Bardot
joue, avec un parfait naturel, une imbécile immature, sans doute même légèrement en-dessous de la limite de la débilité (on le dit au début : c'est Annie, sa sœur (Marie-Josée Nat)
qui a tout pris) ; de là à la représenter en icône de la révolte féministe, comme j'ai cru le lire ici et là…
Plus un mythe qu'un grand film, en tout cas…
Après troisième ou quatrième vision, j'avais baissé de 5 à 4 la note que j'avais décernée à La Vérité ; et voilà qu'après nouvelle revoyure, je la rectifie et la remets à son niveau précédent. Et que mon 5 d'aujourd'hui est plutôt un 5 de mesure, alors que, si je m'étais spontanément écouté, j'aurais mis un 6. Voilà ce que c'est, finalement, les grilles de notation : un système arbitraire que l'humeur du jour, la qualité de la digestion, la couleur du temps font qu'il monte ou qu'il descend…
N'empêche que lorsque La vérité paraît, en 1960, c'est un véritable coup de tonnerre : on a retrouvé le Clouzot
de toujours. Le succès est immense et la critique et l'opinion célèbrent d'une même voix le triomphe de Brigitte Bardot,
enfin reconnue comédienne, bouleversante et pathétique.
Qu'est ce que c'est que La vérité, si ce n'est une version ancienne, dramatique – et quelquefois mélodramatique – du merveilleux Pas son genre
de Lucas Belvaux
? Deux êtres horriblement, hystériquement attirés l'un vers l'autre par une sorte de pulsion charnelle irrésistible et dans l'incapacité totale de se comprendre – on pourrait écrire de s'entendre, dans le sens ancien du terme – une fois les jeux du lit accomplis. L'époque, et le pessimisme noir de Clouzot,
qui n'aimait rien tant que la tragédie et la mort, voulaient qu'un film s'achevât par un champ de ruines sanglantes. De ce point de vue là, l'assassinat de Gilbert Tellier/Sami Frey
par Dominique/Brigitte Bardot
et le suicide d'icelle, en soi point nécessaires étaient dans la logique des choses.
Ajoutons à cela le Quartier latin de la fin des années 50, les ultimes survivances de l'insouciance germanopratine et, en face, la terrifiante bonne conscience de la société des adultes, son rigorisme, son hypocrisie, son arrogance, sa morgue. Je soupçonne que Clouzot a tout de même un peu beaucoup grossi le trait et a représenté les deux facettes en donnant identiquement envie de les mépriser. N'empêche que ça marche…
j'ai regardé "La Vérité"
Une scène a retenu mon attention
Brigitte Bardot est couchée nue dans un lit et ondule de la croupe au rythme de la musique d'un disque
Un simple drap cache sa nudité mais révèle la forme de ses petites fesses ! Moi qui suis callipyge je regarde sur Amazon pour m'offrir ce film pour mes moments de détresse, mais près de 30 euros c'est trop cher et pas d'offres à un meilleur prix en occasions !
Quelques instants de toute beauté j'en rêve !… Et Jean-Luc Godard m'ennuie même s'il en révèle plus !…
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