Vu un soir à Radio-Canada il y a bien des années, ce film a été pour moi un véritable coup de coeur. Bien sûr, il y a les monstres sacrés : Michel Simon, Erich Von Stroheim
… Mais ce n'est pas l'essentiel. Il y un esprit, dans ce film, qui m'a plu par-dessus tout. Vais-je soutenir qu'un film des années 30 "n'a pas vieilli" ? Ce n'est pas ça. Mais il était déjà très vieux quand je l'ai vu et je pense que le vieillissement ajoute à son charme. C'est un film qui s'adresse à l'ado en chacun de nous, un ado qui a le goût de l'aventure et du mystère.
Même si j'aime beaucoup certains films de la fameuse « Nouvelle vague », j'éprouverai toujours une antipathie insurmontable pour tous ces cris d'orfraie des intellos français des années soixante – par exemple ceux des Cahiers du cinéma – qui vouaient aux feux de l'enfer ce qu'ils appelaient, avec un mépris non dissimulé, le cinéma « qualité France ».
Christian-Jaque, comme Claude Autant-Lara
(La Traversée de Paris)
ou Julien Duvivier
ou tant d'autres, c'est du cinéma « qualité France » à son meilleur : un spectacle populaire qui a d'abord et avant tout le souci de ne jamais être ennuyeux; qui a pour but non de réinventer le langage cinématographique, mais de s'en servir au mieux pour raconter une bonne histoire. C'est pourquoi je suis bien content de voir que la carrière de Christian-Jaque
a couvert un grand arc de temps, jusqu'au milieu des années soixante, le temps de donner au moins deux autres grands classiques du film d'aventure made in France : Fanfan la tulipe
et La Tulipe noire.
Arca1943
Bravo pour votre message sur Les disparus de Saint-Agil !
Qui n'a pas eu quinze ans sans rêver d'être un Chiche-capon est bien à plaindre ! Ce monde enchanté de l'enfance, ce bonheur de la conspiration, de la société secrète, ce règne du JEU (au sens où Jean Raspail l'entend, dans son beau roman Le Jeu du Roi) ne sont pas d'une époque ou d'une autre et, malgré une facette bien datée (mais si pittoresque ! et puis, avez-vous remarqué comme ces professeurs d'institutions privées ressemblent à ceux des Diaboliques de Clouzot
?) malgré donc leur éloignement dans le temps nous ravissent !
Je ne suis pas certain que la Nouvelle vague demeurera bien longtemps dans les DVDthèques (à revoir Godard, on se demande même si l'on n'était pas un peu toqué d'aimer ce cinéma-là) mais la qualité française des Duvivier,
Autant-Lara,
Christian-Jaque,
Dréville,
Allégret
… et Jeanson, on ne s'en lasse pas
Est-ce que les admirateurs de ce film ont remarqué son générique début ? L'animation des titres préfigure de façon troublante celle de… Star wars ! Et en écoutant bien, certaines notes de la musique évoquent la marche de Darth Vader ! La relation entre Christian-Jaque
et George Lucas
? Cela mérite enquête…
Comme je n'ai jamais vu aucun des films de Star wars je vais ainsi m'en donner une idée !
Ce soir sur DIRECT 8, un remake de 1990 avec michel galabru ?? Le diable si je savais que cette chose existait….
Casting : Réalisateur : Jean-Louis Benoît – Musique : Jean-Claude Nachon – Dialogue : Jean-Claude Nachon – Scénariste : Jean-Louis BenoîtAvec : Micheline Presle (madame Donnadieu), Michel Galabru (monsieur Lemmel), Damien Rosinha (Baume), Sébastien Courtade (Sorgues), Matthieu Simon (Macroy), Michel Berto (monsieur Victor), Marc Betton (monsieur Mirambeau), Didier Bezace (monsieur Darmion).
Excellent, effectivement. La mise en scène, les prises de vue demeurent modernes. Le sujet ? On ne pourrait plus tourner un film pareil de nos jours… Et que les méthodes d'éducation, les dortoirs, mis en image, sont aujourd'hui désuets ou vieillots.
Il ne s'agit pas tant de mettre en exergue les méthodes d'éducation que de disserter sur le monde de l'enfance avec ses tourments, ses rêves, ses envies d'ailleurs, ses amitiés ou ses luttes.
Christian-Jaque signe avec Les disparus de st-Agil
un conte poétique à l'instar du spendide L'assassinat du Père Noël
où les féeries et la magie de l'enfance se côtoient pour le bonheur du spectateur.
Christian-Jaque nous montre ce que le cinéma a de plus universel, de plus intemporel car comment un film qui a plus de 70 ans peut-il encore continuer à fasciner des générations de Sorgue ou de Macroix ! Ce film reste donc éminemment moderne. A moins, que cela soit moi qui soit éminemment passéiste ou à contre-courant de mon époque.
Passéiste, Echidna,? Pourquoi le seriez-vous, qui aimez les mondes enchantés, qui sont de tous les âges et de toutes les époques ?
Et je suis heureux de trouver ici un admirateur (et, qui plus est, une admiratrice !) de l'invraisemblable féerique Assassinat du Père Noel !
Cette atmosphère onirique où le merveilleux côtoie la peur a une paternité très visible c'est-à-dire l'écrivain et scénariste Pierre Very qui ici, comme dans Les Anciens De Saint-loup ou L'assassinat du père noël
scrute, en digne lecteur de Jules Verne,
des souvenirs d'enfants à travers la nostalgie des cours de récré et les divagations de l'imagination enfantine…
Si Les disparus de Saint Agil demeurent si fort ancrés dans les mémoires, c'est parce que le film réunit avec talent ces deux composantes, pittoresque de la pension, mystère des enlèvements et des crimes… C'est un curieux et magique mélange entre des réalités assez sordides et des mystères plutôt sages, bien que n'y soit pas interdit l'assassinat : ainsi le sort du malheureux alcoolique Lemel (Michel Simon).
Et aussi mystères sages et délicieux de La société secrète des Chiche Capons, de l'imperturbable fascination adolescente pour les codes et les rituels, de l'alliance sacrée des élèves devant les professeurs, épaves pathétiques hallucinées.
Mais naturellement les marques de l'époque : le concierge-homme à tout faire Mazeau (Armand Bernard)Le film ne connaît pas le moindre jupon, fût-il celui d'une infirmière ; ça n'est pas un gage intrinsèque de qualité, mais ça repose… Et puis revoir le jeu aérien et illuminé de Robert Le Vigan est toujours un bonheur…
Dans la lignée des enfants détectives, il faudrait aussi citer pour la France des films qui, même s’ils ne sont pas du « niveau » des Disparus de Saint-Agil, mériteraient tout de même une réédition : Les cents camarades (1957- une seule copie 16mm recensée) de Georges Ferney d’après le roman éponyme de Claude Appell (Signe de piste justement). Ce film est interprété par des Scouts de Vanne et de la région parisienne. Il est également l’un des premier à utiliser la technologie « Pancinor ». Ajoutons Le visiteur (1946) de Jean Dreville- (Avec Pierre Fresnay, les Petits Chanteurs à la croix de bois), Les gosses mènent l’enquête (1946) de Maurice Labro (scénario très proche des Disparus de Saint-Agil). Aussi il est curieux que Pathé n’ait pas réédité Nous les Gosses (1942) de Louis Daquin, film très largement cité, et rentrant dans notre sujet. Non réédité également ce très beau film de Maurice Cloche tourné en 1950, à la photographie travaillée : Les Moineaux de Paris, avec J.P Aumont et les Petits Chanteurs à la croix de bois également. Pour l’Angleterre, A Cor et à cris (Huy and Cry) (1947) de Charles Crichton (DVD Z2, non sous-titré) fut le film pendant du premier Émile et les détectives ( 1932) de Gérard Lamprecht (DVD Z2, non sous-titré) qui, lui, dut beaucoup à la compétence de Billy Wilder. Charles Crichton signe là un film plaisant au scénario assez cocasse. Ce film compte parmi les grands titres d’Ealing Studio de cette époque… Enfin plus méconnu sont Les Aventures de Marcelin (El Ojo de Cristal".) (1956) d’Antonio Santillán. Ce film mexicain fut adapté en 1956 d’après le roman de William Irish "El Ojo del Muerto".
Cordialement,
Viator.
Bonjour, Je voie dans votre commentaire ci-dessus, que vous mentionnez le long-métrage de Georges Ferney, « Les Cent Camarades » et la technique « Pancinor ». Alors je me permet ce petit commentaire afin de compléter ces infos. Georges Ferney travaillait pour la maison Berthiot et fut le cinéaste qui testa les prototypes dès la fin 49 début 50. Cordialement C. F.
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