Formation Alors qu'elle étudie le violoncelle au Conservatoire de Musique, Danielle Darrieux auditionne pour le principal rôle féminin du Le Bal de Wilhelm Thiele, en 1931. Retenue parmi une centaine de candidates, elle démarre ainsi, à quatorze ans, sans avoir suivi le moindre cours d'art dramatique, une brillante et foisonnante carrière. Carrière au cinéma Danielle Darrieux représente la jeune première idéale du cinéma français des années trente. Fraîche, rieuse, chantant à l'occasion d'une voix pure et légère, elle incarne les jeunes filles heureuses et souriant à la vie. Douce, romantique, elle peut aussi se montrer espiègle et délurée, comme dans Quelle drôle de gosse de Léo Joannon (1935). En 1935, Anatole Litvak lui offre un rôle plus dramatique : c'est Mayerling, dans lequel elle interprète une fragile et touchante comtesse Vetsera. Elle s'y montre spontanée et émouvante, et atteint la consécration. La même année, elle épouse le cinéaste Henri Decoin, qui lui écrit des rôles sur mesure. Des mélodrames, comme Retour à l'aube (1938), ou des comédies comme Premier rendez-vous (1941). En 1938, elle tourne un film à Hollywood, La Coqueluche de Paris (Henry Koster), avant de regagner la France où elle est LA vedette du moment, populaire et adorée du public. Pendant la guerre, désormais séparée de Decoin, elle tourne peu et s'éclipse discrètement des écrans. Après-guerre, elle retrouve un second souffle avec un vaudeville stylisé de Claude Autant-Lara, Occupe-toi d'Amélie (1949). Elle reconquiert son statut de star, évoluant vers des rôles plus mûrs, où sa distinction, son élégance et sa finesse de jeu font merveille. C'est devant la caméra de Max Ophüls qu'elle va donner la pleine mesure de son talent, d'abord avec La Ronde (1950), dans lequel elle interprète avec nuance une jeune épouse infidèle. Elle devient l'actrice de prédilection du réalisateur qui exploite à merveille son charme et sa vivacité dans Le Plaisir (1951), mais surtout dans Madame de… (1953), où elle se montre à la fois frivole, charmante et pleine d'esprit. Elle représente mieux que quiconque l'insouciance des années 30 et la gravité des années 50, et tourne également à l'étranger avec Norman Taurog, Joseph L. Mankiewicz (L'Affaire Cicéron, 1951), et Robert Rossen. Elle prête ses traits à Madame de Rénal, Lady Chatterley, la Montespan, Agnès Sorel, ou encore Marie-Octobre et poursuit une carrière jalonnée de rencontres heureuses, tournant avec Claude Chabrol (Landru, 1962), ou Jacques Demy, qui la dirige dans Les Demoiselles de Rochefort (1966) et plus tard dans Une Chambre en ville (1982). Ses personnages évoluent avec son âge et sa personnalité, et elle joue pour Dominique Delouche (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, 1967), Philippe de Broca (Le Cavaleur, 1978), André Téchiné (Le Lieu du crime, 1985), ou encore Claude Sautet (Quelques jours avec moi, 1987). Plus récemment, une nouvelle génération de réalisateurs la sollicite, de François Ozon (Huit femmes, 2001) à Anne Fontaine (Nouvelle chance, 2005). En 2006, elle prête sa voix au Persepolis de Marjane Satrapi, apparaît l'année suivante dans L'Heure zéro de Pascal Thomas, et poursuit encore une carrière d'une longévité exceptionnelle… Autres activités Dès 1937, Danielle Darrieux mène une brillante carrière théâtrale. Ses succès les plus notoires sont "Les Jeux dangereux" (1937), "La Robe mauve de Valentine" (1963), "Domino" (1970), "Harold et Maude" (1995) ou plus récemment "Oscar et la dame rose" (2003). A partir des années 60, elle poursuit une importante activité à la télévision et joue dans de nombreux téléfilms ou séries, notamment dans Les Jardins du roi (1972) et dans l'adaptation des Jalna (1993). (souce : Bifi) |
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Le Centenaire de Madame de... | 7 | Le 2 mai 2017 à 22:39 |
Décès de Danielle Darrieux (1917-2017)
Danielle Darrieux est morte.
Il fallait bien que cela arrive et, de fait, c’est arrivé au milieu de ce mois d’octobre lumineux, de cet automne qui ressemble si fort à un été qui se prolonge indéfiniment.
100 ans et demi, presque 80 ans de carrière (Le bal de Wilhelm Thiele en 1931, C’est toi, c’est tout de Jacques Santamaria en 2010), 103 films, un talent, une grâce, une distinction, une beauté rares. Et une voix si légère et si fraîche qu’elle lui permettait dans Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, d’être le seul personnage à n’être pas doublé.
Au moment de se rappeler les films qu’elle a illuminés, on est interloqué par leur nombre et leur qualité, la variété aussi des réalisateurs qui ont fait appel à elle : Victor Tourjansky (Volga en flammes 1934), Billy Wilder (Mauvaise graine 1934), Anatole Litvak (Mayerling 1936), Maurice Tourneur (Katia 1938), Joseph Mankiewicz (L’affaire Cicéron 1952), Christian-Jaque (Adorables créatures 1952), Claude Autant-Lara (Occupe-toi d’Amélie 1949, Le Bon Dieu sans confession 1953, Le Rouge et le Noir 1954)…
Et puis donc, aux temps plus proches, Jacques Demy (Les demoiselles de Rochefort 1967), Philippe de Broca (Le cavaleur 1979), Paul Vecchiali (En haut des marches 1983), Claude Sautet (Quelques jours avec moi 1988), François Ozon (8 femmes 2001).
Et ceux qui, sans doute, ont le mieux mis en valeur à la fois sa beauté et la qualité de son jeu : Henri Decoin, qui fut son mari et resta son admirateur éperdu, après leur séparation (10 films, dont Abus de confiance 1937, Premier rendez-vous 1941, surtout La Vérité sur Bébé Donge 1952) ; Julien Duvivier (Pot-Bouille 1957, Marie-Octobre 1959, Le Diable et les 10 commandements 1962) ; et Max Ophuls, bien sûr, qui va lui donner, après La Ronde (1950), deux de ses plus beaux rôles : Rosa la rose du segment La maison Tellier du Plaisir 1952 et sans doute le plus beau de tous, Madame de… en 1953, ce film magnifique qui commence en comédie et s’achève en drame, dans la même élégance.
« Élégance », c’est bien cela. On chercherait vainement à qui ce beau mot pourrait s’appliquer davantage. Impétueux
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