Je trouve que le nom de l'avocat Loursat rime avec celui du véritable coupable Luska. On lit au paragraphe autour du film de Wikipedia les inconnus dans la maison Après la Seconde Guerre mondiale, certaines voix s'élèvent pour interdire le film jugé antisémite car l'un des accusés porte un nom à consonance israélite « Ephraïm Luska ». Decoin est alors obligé de modifier sa copie sous peine de censure : le personnage interprété par Marcel Mouloudji est rebaptisé « Amédée » dans une version re-postsynchronisée. Mais Raimu étant décédé en 1946, son dialogue ne put être redoublé et il continue d'appeler son client « Ephraïm », le personnage semblant dès lors avoir deux prénoms. Dans le roman de Simenon, le jeune homme se nomme bel et bien « Ephraïm Luska » mais on l'appelle « Justin » pour le différencier de son père qui se prénomme également « Ephraïm ».
Et effectivement
51 mn alors que Luska fait ressentir son amour pour Nicole en se disant soi disant solidaire de Nicole pour défendre Manu ,Nicole dit "donne moi ta main Amédée". 54 mn le père de Nicole arrive, Mouloudji "Maître, Je m'appele Luska,Amédée Luska, 1 h 12 mn au tribunal l'avocat Mtre Loursat dit Amédée Luska., 1 h 21 mn maître Louskas : "Ephraïm Luska fuit la maison de ses parents". A 1 h 29 mn maître Louskas appelle Luska à la barre sans préciser le prénom. Et plusieurs fois après 1 h 33 mn lorsqu'il interroge Luska sans dire son prénom .
Cette incohérence passe inaperçue. On trouve 7 occurrences d'Ephraim dans le roman. Une description désobligeante du père qui porte le même prénom que son fils : C'est lui qui avait amené, presque de force, le gras M. Luska, Éphraïm Luska, aux cuisses si épaisses qu'elles l'obligeaient à marcher les jambes écartées.. Un prénom juif : Luska, au contraire, à cause de ses cheveux roux, de son nom, de son véritable prénom qui est Éphraïm et de l'origine orientale de son père, était la bête noire de ses camarades… . La nécessité du nom d'usage Justin pour le distinguer de son père prénommé aussi Ephraim, et pour ne pas être la bête noire de ses camarades Éphraïm Luska, dit Justin… Vous jurez de dire toute vérité… dites je le jure.
Le prenom Ephraïm se trouve également dans le roman clairement antisemite "Pietr le letton" écrit par Simenon en 1929, et dans l'adaptation télévisée en 1972 avec Jean Richard. Cette adaptatiin fait abstraction de l'aspect antisémite du roman.
Je conviens volontiers que j'avais plutôt forcé la note, en attribuant un 5, et, de ce pas, je rectifie ma note en 4. Cela étant, vous avez dû mal lire mon message car j'ai l'impression de n'avoir pas été dithyrambique, bien loin de là !
Je notais néanmoins que Les inconnus dans la maison étaient, malgré les graves défauts que vous et moi relevons, Vincentp, un film extrêmement typique d'une époque et qu'à ce titre il est intéressant pour l'histoire du cinéma. Un peu comme le sont des films artistiquement médiocres, ou insignifiants, comme La boum, Diva, Le grand bleu : des témoignages d'un certain esprit de l'époque.
Le film d'Henri Decoin date de 1942, qui est une date nullement dénuée d'importance. Que vous ignoriez ce que fut l'École des cadres d'Uriage m'étonne tout de même un peu. Comment pourrait-on avoir un regard un peu solide sur l'évolution de l'opinion publique entre 40 et 44 sans prendre en compte ce type de structure ? (Je vous renvoie à Wikipédia qui comporte un article excellent et dense). À moins que vous ne disiez que l'histoire de pays étrangers vous intéresse plus que celle du vôtre ? Je sais que l'Histoire qui devrait être LA discipline majeure de l'instruction, seule à même, avec la géographie, de permettre la compréhension du monde incertain (comme il l'a toujours été) qui nous entoure, est la grande méprisée de l'enseignement depuis 68… Mais enfin, alors qu'on n'arrête pas d'évoquer ce que la doxa appelle les années les plus sombres de notre pays (comme s'il n'y en avait pas eu d'autres !!!), c'est dommage de faire mine d'ignorer des choses essentielles.
Ah ! Et puis, par rapport à La boum, Diva, Le grand bleu cités plus haut, Les inconnus dans la maison présentent un intérêt extraordinaire : la présence de Raimu qui, à lui seul, sauve et justifie la persistance du film dans les mémoires.
Mais je suis bien de votre avis : ce n'est pas la qualité du Corbeau, loin de là. N'empêche qu'il faut regarder en perspective…
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