<font color=yellow>Henri Decoin, réalisateur efficace et pygmalion heureux… </font> Né le 18 mars 1890 à Paris, Henri Decoin est issu d'une famille très modeste. Le père paralysé, c'est la mère qui se place comme femme de ménage pour subvenir aux besoins de la famille. Sans surprise, le jeune Henri entre très tôt dans le monde du travail: livreur de lait, gratteur de peaux chez un fourreur. Il occupe son temps libre à la pratique des sports. Ainsi, il fut recordman de France de natation, joueur international de water-polo et sélectionné dans l'Equipe Française de Natation pour les Jeux Olympiques de 1912. Henri entame la Première Guerre Mondiale dans l'Infanterie. Reversé dans l'Aviation, il apprend à piloter des aéroplanes. Membre, sans être un As, de la fameuse "Escadrille des Cigognes" (celle de Guynemer), il reçut à ce titre la Croix de Guerre et fut, plus tard, récipiendaire de la Légion d'Honneur. Ayant découvert l'écriture à la "faveur" des années de guerre, le futur réalisateur décroche, une fois la paix retrouvée, un emploi de journaliste sportif, successivement à " L'Auto ", " L'Intransigeant " et " Paris-Soir". En 1926, il publie son premier grand travail en matière de littérature, un roman intitulé "Quinze Combats" , qui ne traite pas de l'aviation, mais de la boxe! Cet ouvrage remporte le Grand Prix de la littérature sportive. Sa première épouse, Blanche Montel, étant actrice de cinéma, il conjugue travail et plaisir en écrivant des scénario tournant autour d'un milieu qu'il connaît bien: Le Roi de la Pédale, 1925, Maurice Champreux), Le P'Tit Parigot, René Le Somptier). C'est le début d'une carrière cinématographique conséquente. On retrouve ensuite Decoin comme assistant-réalisateur pour les cinéastes italiens Carmine Gallone et Mario Camerini. Tout naturellement, il réalise en 1931 un court métrage intitulé A Bas les Hommes. A l'avènement du cinéma parlant, le voici qui travaille pour la compagnie allemande UFA, réalisant les versions françaises de films allemands. En effet, avant la mise au point de la post-synchronisation, les films à vocation internationale était tourné en plusieurs langues, avec parfois des interprètes différents. C'est à cette occasion que notre homme rencontre , en 1934, une jeune et jolie Française de 17 ans, Danielle Darrieux, sur le tournage du film de L'Or dans la Rue film dont il écrit les dialogues français. Un an plus tard, ils se retrouvent sur le tournage de Le Domino Vert, co-réalisé par Herbert Selpin pour la version allemande et Henri Decoin pour la version française. Le mariage est prononcé la même année. En 1938, le couple part pour les Etats-Unis où la jeune femme a signé un contrat avec Universal. Sur place, Henri étudie les méthodes de travail hollywoodiennes qui l'impressionneront longtemps et lui vaudront la réputation de "travailler à l'américaine". Enfin maître de ses propres films, Henri Decoin entame la première partie de sa carrière en réalisant des oeuvres légères et pétillantes, dans lesquelles il met souvent en scène sa jeune épouse: Abus de Confiance, Battements de Coeur, Premier Rendez-Vous. Ce dernier, réalisé en pleine Occupation pour la compagnie allemande Continental (mais comment faire autrement à cette époque…?) est celui de la séparation du couple qui divorce la même année (1941). Henri Decoin se remariera, en 1945, pour le plus grand bonheur des amateurs de littérature puisque sa troisième épouse sera la mère du futur écrivain Didier Decoin, Prix Goncourt 1977 et Secrétaire Général de l'Académie Goncourt depuis 1995. Après la Seconde Guerre Mondiale, le ton change. Finies les comédies enlevées, place aux films de genre, policiers, gangsters, drames historiques ou sentimentaux. Bref, des histoires un tantinet plus noires. C'est dans ce style qu'il réalise ce qui demeure son chef d'oeuvre, La Vérité sur Bébé Donge. Une oeuvre noire, tirée d'un roman de Georges Simenon, au cours de laquelle Jean Gabin, mourant, se demande si son épouse aimante, encore Danielle Darrieux, ne l'a pas empoisonné. Entre 1952 et 1957, Henri Decoin travaille avec un assistant très prometteur, Michel Deville, qui l'accompagnera pendant une douzaine de films, dont le fameux Razzia sur la Chnouf et le premier épisode de La Chatte, avec Françoise Arnoul. Le cinéaste retrouve, pour la dernière fois, son ex-épouse sur le tournage de L'Affaire des Poisons, drame historique et colorié. Les années soixante marqueront le chant du cygne pour ce réalisateur efficace, si attaché aux bonnes histoire, mais peu soucieux de réaliser une carrière artistique, comme l'ont fait Renoir, Carné, Clair ou Duvivier. Henri Decoin s'est éteint le 4 juillet 1969, à la suite de complications lors d'une opération chirurgicale. Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>. |
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