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Sujet : Un Duvivier de second plan


De PM Jarriq, le 26 février 2006 à 10:24
Note du film : 2/6

Vu récemment, ce diable-là n'est effectivement pas un chef-d'oeuvre et Duvivier mérite qu'on se souvienne de lui pour bien d'autres films. Honteusement bâclé, que ce soit au niveau du "fil rouge" tiré par les cheveux, ou du dialogue faiblard, le film vaut à la rigueur pour le sketch Brialy-De Funès préfigurant Carambolages, bénéficiant de quelques répliques audiardiennes. Le sketch réunissant le cast de Un taxi pour Tobrouk (Aznavour, Ventura, Biraud) est interminable, mal fichu, celui avec Delon est incroyablement idiot et prévisible, ne parlons pas de l'affligeant passage de Fernandel, et le reste est à l'avenant. Même la direction d'acteurs est discutable : j'ai rarement vu l'immense Michel Simon aussi cabotin, autant laissé en roue libre, jusqu'à devenir insupportable. Reste une affiche inimaginable, réunissant – à part Belmondo – toutes les stars de la décennie, pour un film hélas, dénué d'intérêt ou pire, de raison d'être.


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De Impétueux, le 30 mai 2006 à 18:01
Note du film : 3/6

Ce Duvivier très – trop – tardif est édité chez René Château depuis quelques mois.

À dire le vrai, le pénultième film du grand réalisateur n'est pas un très bon, ni même un bon film ; le procédé du film à sketches liés par un improbable fil directeur est usé jusqu'à la corde, les histoires sont très inégales et ne laissent pas beaucoup de traces en mémoire.

Il y a des acteurs épatants, quelques scènes drôles, mais bon…, Le diable et les dix commandements et pis, Diaboliquement vôtre (a-t-on remarqué la prégnance du Malin dans les dernières années de la vie de Duvivier ?) auraient pu n'être pas tournés….

Le dernier grand Duvivier, c'est évidemment Marie-Octobre….


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De Gilou40, le 17 mars 2010 à 20:06
Note du film : 4/6

Bon, d'accord : Le tout est un peu pesant. Et je ne reviens pas sur les critiques faites. Le dernier sketche avec De funès et Brialy est, à mon gôut, le plus reussi. Bien que nous devons reconnaitre qu'un sacré travail a quand même été fait….mais raté. Mais que ne lui pardonnerait on pas à ce magicien là ? Pour ce qui est du dernier grand film de Duvivier, ne pas omettre de citer, quand même, l'excellent Chair de poule ! Il n'a peut être pas l'intensité et l'esthétique de Marie-octobre, mais il existe bien, dans sa station-service perdue au milieu de nulle part.

Mais cette musique, bon sang ! Cette musique !! Pour moi, ce film (le diable) c'est d'abord ce générique avec cette envolée de cloches et cette chorale qui me fiche des frissons ! La première chose que j'ai fait quand j'ai eu mon ordinateur, c'est de chercher cette musique sur internet. Je ne l'ai toujours pas trouvée.


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De Impétueux, le 11 décembre 2012 à 18:25
Note du film : 3/6

On se demande pourquoi on est quelquefois saisi d'une envie d'apparence idiote qui fait replacer dans le lecteur le DVD d'un film qu'on n'avait pas apprécié à la première vision. La plupart du temps ça ne marche pas davantage. Et là, bizarrement, j'ai bien mieux apprécié ce film secondaire – très secondaire – de Julien Duvivier que la première fois que je l'avais regardé…

Oh c'est bien vrai que c'est très inégal. Six histoires, mal reliées (non reliées serait plus exact) par un petit fil rouge trop ténu pour être honnête, un récit touchant à la gaudriole anticléricale (point méchante, il est vrai) avec un Michel Simon assez outrancier. Et au moins un segment catastrophique, Tu ne tueras point : histoire calamistrée d'un cas de conscience opposant un séminariste incarné par Charles Aznavour, aussi crédible en homme d'Église que je le serais en danseuse des Folies Bergère et un sale type joué sans conviction par Lino Ventura ; tout ça avec le concours inodore de Maurice Biraud. Oui : on l'a remarqué, c'est le casting d'Un taxi pour Tobrouk ; comme quoi la Roche tarpéienne est toujours aussi proche du Capitole.

Le sketch Un seul Dieu tu adoreras, joué principalement par Fernandel est assez confondant, sans rapport évident avec tout le reste du fourbi. On peut le jeter aux orties, malgré Gaston Modot et (surtout) Germaine Kerjean, mais je n'y trouve pas que du déchet : Fernandel interprète un échappé d'asile qui se prend pour Dieu lui-même mais change, par l'énormité de sa folie, l'existence d'une famille de rapaces confits dans la crasse et la méchanceté ; le scénario est de Duvivier et le dialogue de René Barjavel : eh bien, je n'ai jamais rien entendu d'aussi intelligente vulgarisation sur la question du Mal et la mise en perspective de l'insaisissable Plan de Dieu que dans quelques phrases prononcées par Fernandel devant le lit de la grabataire Kerjean

Tes père et mère honoreras avec Alain Delon et Danielle Darrieux est d'un boulevardier insignifiant ; Tu ne voleras point, dialogué par Michel Audiard, avec un Jean-Claude Brialy désinvolte et délicieux et un Louis de Funès qui ne se prenait pas encore pour ce qu'il est devenu et qui était donc excellent dans le genre fou-furieux, est virevoltant, drôle mais profondément conformiste ; notons toutefois que Gabriello y est à peu près supportable, ce qui est en soi une performance digne d'être signalée.

Et puis j'aime beaucoup Luxurieux point ne seras, avec Mel Ferrer, Micheline Presle et surtout Françoise Arnoul qui est délicieuse, séduisante comme pas deux. Histoire amusante et bien tournée, invraisemblable mais habile…

En fait ce que j'ai apprécié, c'est, comme dans un Guitry, de reconnaître ça et là des tas de visages appréciés : outre ceux que j'ai cités, il y a la belle Claude Nollier, à qui l'austère habit de mère supérieure va à ravir, Claude Dauphin, Marcel Dalio, Madeleine Robinson, Noël Roquevert, Denise Gence, Jean-Paul Moulinot, Jean Carmet, Claude Piéplu, Madeleine Clervanne… Diable ! (si j'ose dire…)

Et puis aussi les grandes cornettes des religieuses, les vélo-solex, les monuments et immeubles parisiens noircis, les bulletins de consigne des gares, les guichets de banque avec de nombreux employés… Tant de choses…

Bref, je relève ma note…


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De Arca1943, le 11 décembre 2012 à 19:45

« …un récit touchant à la gaudriole anticléricale (point méchante, il est vrai) avec un Michel Simon assez outrancier… »

Gaudriole anticléricale ? Ah ben alors, alors je n'hésite plus, il faut que je voie ça ! Même si elle n'est point méchante… mais on ne peut pas tout avoir…

En tout cas on peut dire que vous savez trouver les arguments qui font mouche pour communiquer votre goût du cinéma !


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De Impétueux, le 11 décembre 2012 à 19:56
Note du film : 3/6

Je savais, ami Arca, que vous tomberiez dans mon panneau ; après avoir vu le film, où le Démon (avec la voix délicieuse de Claude Rich) tend tous les pièges du monde à la pauvre humanité, les gratifiant d'aphorismes assez réussis, dus à la plume d'Henri Jeanson (La femme est ma plus dévouée collaboratrice, L'eau pure des diamants est faite des flammes de l'enfer), après cela, donc, il fallait que, Serpent insinuant, je piège un de mes congénères…


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De Arca1943, le 13 décembre 2012 à 15:53

Je me suis fait avoir comme un bleu. Ah, les forces cléricales et leurs pièges machiavéliques !


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