Vu récemment, ce diable-là n'est effectivement pas un chef-d'oeuvre et Duvivier mérite qu'on se souvienne de lui pour bien d'autres films. Honteusement bâclé, que ce soit au niveau du "fil rouge" tiré par les cheveux, ou du dialogue faiblard, le film vaut à la rigueur pour le sketch Brialy
-De Funès
préfigurant Carambolages,
bénéficiant de quelques répliques audiardiennes. Le sketch réunissant le cast de Un taxi pour Tobrouk
(Aznavour,
Ventura,
Biraud)
est interminable, mal fichu, celui avec Delon
est incroyablement idiot et prévisible, ne parlons pas de l'affligeant passage de Fernandel,
et le reste est à l'avenant. Même la direction d'acteurs est discutable : j'ai rarement vu l'immense Michel Simon
aussi cabotin, autant laissé en roue libre, jusqu'à devenir insupportable. Reste une affiche inimaginable, réunissant – à part Belmondo –
toutes les stars de la décennie, pour un film hélas, dénué d'intérêt ou pire, de raison d'être.
Ce Duvivier très – trop – tardif est édité chez René Château depuis quelques mois.
À dire le vrai, le pénultième film du grand réalisateur n'est pas un très bon, ni même un bon film ; le procédé du film à sketches liés par un improbable fil directeur est usé jusqu'à la corde, les histoires sont très inégales et ne laissent pas beaucoup de traces en mémoire.
Il y a des acteurs épatants, quelques scènes drôles, mais bon…, Le diable et les dix commandements et pis, Diaboliquement vôtre
(a-t-on remarqué la prégnance du Malin dans les dernières années de la vie de Duvivier ?) auraient pu n'être pas tournés….
Le dernier grand Duvivier, c'est évidemment Marie-Octobre
….
Bon, d'accord : Le tout est un peu pesant. Et je ne reviens pas sur les critiques faites. Le dernier sketche avec De funès et Brialy
est, à mon gôut, le plus reussi. Bien que nous devons reconnaitre qu'un sacré travail a quand même été fait….mais raté. Mais que ne lui pardonnerait on pas à ce magicien là ? Pour ce qui est du dernier grand film de Duvivier, ne pas omettre de citer, quand même, l'excellent Chair de poule
! Il n'a peut être pas l'intensité et l'esthétique de Marie-octobre,
mais il existe bien, dans sa station-service perdue au milieu de nulle part.
Mais cette musique, bon sang ! Cette musique !! Pour moi, ce film (le diable) c'est d'abord ce générique avec cette envolée de cloches et cette chorale qui me fiche des frissons ! La première chose que j'ai fait quand j'ai eu mon ordinateur, c'est de chercher cette musique sur internet. Je ne l'ai toujours pas trouvée.
On se demande pourquoi on est quelquefois saisi d'une envie d'apparence idiote qui fait replacer dans le lecteur le DVD d'un film qu'on n'avait pas apprécié à la première vision. La plupart du temps ça ne marche pas davantage. Et là, bizarrement, j'ai bien mieux apprécié ce film secondaire – très secondaire – de Julien Duvivier que la première fois que je l'avais regardé…
Bref, je relève ma note…
« …un récit touchant à la gaudriole anticléricale (point méchante, il est vrai) avec un Michel Simon assez outrancier… »
Gaudriole anticléricale ? Ah ben alors, alors je n'hésite plus, il faut que je voie ça ! Même si elle n'est point méchante… mais on ne peut pas tout avoir…
En tout cas on peut dire que vous savez trouver les arguments qui font mouche pour communiquer votre goût du cinéma !
Je savais, ami Arca, que vous tomberiez dans mon panneau ; après avoir vu le film, où le Démon (avec la voix délicieuse de Claude Rich) tend tous les pièges du monde à la pauvre humanité, les gratifiant d'aphorismes assez réussis, dus à la plume d'Henri Jeanson (La femme est ma plus dévouée collaboratrice, L'eau pure des diamants est faite des flammes de l'enfer), après cela, donc, il fallait que, Serpent insinuant, je piège un de mes congénères…
Je me suis fait avoir comme un bleu. Ah, les forces cléricales et leurs pièges machiavéliques !
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