J'ai retrouvé au fond de ma vidéothèque ce film… Je l'avais complétement oublié !…. 1 H 20 (très court) de bonheur… Un grand Rochefort, lunaire et immature face à une Anna Galiena d'une beauté naturelle et mystérieuse…
Pathétique cette quête de l'accomplissement d'un rêve d'adolescent : "devenir plus tard le mari d'une coiffeuse"… La réalisation de ce rêve interviendra au milieu d'une atmosphère aseptisée et contemplative !
Le rejet de tout ce qui pourrait intercepter ce bonheur est omniprésent… Seule la mort (suicide) inexpliquée de l'épouse, viendra brutalement mettre un terme à ce rêve ; comme si "rien n'était acquis" dans cette vie…
Tout n'est pas triste dans ce film et il faut absolument voir Jean Rochefort danser dans le salon de coiffure sur des musiques "arabisantes"… Un grand moment de plaisir !
Grand admirateur de Patrice Leconte et de Jean Rochefort, je n'adhère pas tout à fait à ce Mari de la coiffeuse, aussi salué par vous que par la critique, même si j'en reconnais bien volontiers la qualité, l'originalité et le talent des interprètes.
Mais si mes préférences vont à Tandem, Monsieur Hire et Le parfum d'Yvonne, c'est tout de même un cinéma de grande qualité que Le mari de la coiffeuse, bien filmé, cohérent, un cinéma où on ne s'ennuie pas !
Leconte, d'ailleurs, est le seul cinéaste d'aujourd'hui qui me fasse songer à ces excellents artisans démolis par la Nouvelle Vague, qui sortaient la plupart du temps de bons films, et quelquefois d'excellents… (Decoin, ou Grangier, par exemple…).
Des danses arabisantes apaisent la frayeur d'un enfant devant l'outillage inquiétant d'un salon de coiffure modulable ou la passion et le désir se consomment spontanément sans sommations ni préavis.
Un quinquagénaire privilégié libéré d'une déchéance sexuelle ne s'exprimant plus que par le fantasme caresse les attraits d'un corps jeune offert et soumis.
La turbulence de préjugés condamnant un relationnel indexé par l'atypisme lié à la différence d'age s'effondre par le plaisir mutuel.
Le scénario semble parfois invraisemblable complètement azimuté d'une réalité ennuyeuse contrée par un esthétisme extravagant verbalisant nos lourdeurs d'existences et surtout nos interdits.
Voila le charme d'un travail méritant, une saine contemplation salutaire voyeuriste, une œuvre d'art inestimable dans l'impossibilité de se matérialiser dans nos quotidiens aseptisés.
Le merveilleux Jean Rochefort se lâche dans des contorsions malhabiles mais libérées, l'homme est heureux, vit du moment qui passe, ses exigences pulsionnelles s'acceptent et s'exécutent à la seconde sans regards réprobateurs.
Le bonheur devient un arrêt sur la continuité d'un temps éternel incertain que l'on muselle par le sacrifice. La beauté ne supporte pas de lendemains qui déchantent.
Afin d'exalter la sensualité dans une indépendance éternelle il est nécessaire de l'encadrer dans un pic nominatif définitif et de stopper sa route sur l'image d'une proposition assouvie.
C'est certainement l'image de ce petit joyau, vivre une extase fusionnelle bornée dans le temps par les splendeurs du toucher.
Je viens de regarder Le mari de la coiffeuse et j'ai beaucoup apprécié ce film, bien qu'il ne soit pas l'un des meilleurs de mon acteur favori. Jean Rochefort y joue un rôle tout en finesse et ce couple, qui vit son histoire d'amour jusqu'à sa triste fin est un vrai régal de sensualité. L'histoire peut sembler plate et terne, mais il n'en n'est rien. Si on regarde le film avec beaucoup d'attention, on remarque une très grande sensibilité.
Un bon moment de cinéma…
J'ai beau faire et éprouver pour le cinéma de Patrice Leconte une particulière sympathie, je ne parviens pas à apprécier Le mari de la coiffeuse, revu tout à l'heure pour la quatrième ou cinquième fois et qui me semble artificiel, sans substance, pulvérulent, si je puis dire. Ce n'est pas du tout un film raté, comme ceux que Leconte sème de temps sur son chemin (Une chance sur deux, Rue des plaisirs et quelques autres, mais c'est normal lorsqu'on tourne beaucoup), mais ça ne parvient pas à me toucher comme l'ont fait, et au plus haut point, Tandem, Le parfum d'Yvonne, La fille sur le pont, L'homme du train ou, plus récemment, Une promesse.
Un des plaisirs des DVD est qu'ils offrent quelquefois, dans leurs suppléments, le bonheur d'un commentaire et de points de vue qui éclairent les intentions de l'auteur du film ou livrent certaines clés de ses choix. Précisément Patrice Leconte est un des meilleurs exégètes de ses réalisations et il a très souvent des aperçus passionnants, éclairants en tout cas, sur ses films. Et lorsqu'il parle du Mari de la coiffeuse, il le fait avec beaucoup de pénétration et de clarté. On voit qu'il a absolument aimé réaliser cette histoire, partie d'un peu n'importe où, d'une vague idée, assez courte, qu'il trimballait dans sa tête et du désir du producteur Thierry de Ganay de travailler avec lui.
Je puis concevoir ce que cette histoire d'amour minimaliste (dixit Leconte) pouvait avoir d'intéressant à filmer, dans une sorte de tour de force scénaristique : un gamin tranquille des années Cinquante a éveillé sa sensualité dans l’atmosphère du salon de coiffure tenu par une dame (Anne-Marie Pisani) opulente, généreuse, rousse et odoriférante (de la si particulière Odor di femina) ; dès lors, Antoine (Jean Rochefort) rêvera continûment à replonger dans ses émois d'antan, au milieu des réclames pour la gomina Pento, des vaporisateurs et des lotions à la rose ou à la violette, dans le cliquetis léger des tondeuses. Et lorsque, au hasard des jours, il rencontrera Mathilde (Anna Galiena), il vivra avec elle une perfection d'histoire amoureuse, toute nouée d'un érotisme à la fois tendre et dévorant.Si dévorant que Mathilde s'échappera de cette servitude mutuelle volontaire délicieuse pour qu'elle trouve une belle fin grave avant de s'étioler. Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, comme chantait Jane Birkin dans la chanson de Serge Gainsbourg. Et pourtant la note grave de la fin n'est pas une note triste. C'est un film d'une grande intelligence, d'une grande délicatesse, d'une grande subtilité.
Le mari de la coiffeuse fut célébré par la critique, reçut le prix Louis Delluc et des tas de nominations aux Césars. Il n'y a aucune raison de ne pas aimer le film, souvent baroque et surprenant, mêlant de petits bouts de souvenirs d'enfance très charmeurs et drôles, une histoire d'amour assez belle, des acteurs épatants, des scènes baroques quelquefois bouleversantes (le vieux coiffeur Isidore/Maurice Chevit dans son hospice), quelquefois incongrues (Rochefort amateur de danse orientale). Si j'écris que le film est, à mes yeux, un salmigondis léger, insipide je serai absurde et même injuste ; et pourtant, c'est bien cela que je ressens : trop disparate pour me toucher…
Finalement, ayant revu moi aussi Le mari de la coiffeuse, je reviens sur mon jugement. Il est vrai que Jean Rochefort semble en faire beaucoup, mais son rôle est extrêmement bien joué. Le voir danser sur des musiques orientales peut surprendre, mais quand on a le plaisir de revoir cette scène, on réalise que cet acteur est vraiment capable, outre ses nombreuses imitations animales toujours très performantes, de complètement se fondre dans son interprétation. Notre homme, de par ses singeries, arrive à faire plier le gamin le plus rebelle. Et puis il y a la belle Anna Galiena qui à elle seule donnerait envie de se faire coiffer pour le simple plaisir de se rendre dans sa boutique. Cet amour portera ce couple très loin, aux frontières de la folie. Je suis en parfaite adéquation avec la comparaison entre la fin du film et la superbe chanson Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, écrite par Serge Gainsbourg et interprétée par Jane Birkin. Il est vrai que la comparaison est très bien trouvée, face à un scénario qui peut surprendre dans les derniers instants.
J'avais été déçu, je suis maintenant subjugué….
Antoine à choisi un curieux destin en voulant être le mari d’une coiffeuse, quelque soit la coiffeuse. Lorsque le pere demande à ses fils ce qu’ils veulent faire plus tard, le frère d’Antoine répond "ponts et chaussées". Sous entendu probablement l'école nationale des ponts et chaussées puis ingénieur des ponts et chaussées. Le père avait-il compris cantonnier au service des ponts et chaussées ou bien trouvait-il le frère d'Antoine trop ambitieux pour son âge ? Toujours est-il qu’il commente : "quand on est petit on reste petit". Antoine répond "épouser une coiffeuse" et reçoit une gifle que le père regrette aussitôt : "fais ce que tu veux". En tout cas " ponts et chaussées" et "mari d'une coiffeuse" ne sont pas les premiers métiers ou l'avenir dont rêvent les enfants ! Les nombreux flash-backs perturbent un peu le film. Le parallèle entre les deux coiffeuses , celle d’Antoine enfant et celle d’Antoine adulte apporte une certaine confusion…Physiquement Mathilde est à l'opposé de la pulpeuse Mme Sheaffer. Les deux coiffeuses se suicident pour des raisons un peu mystérieuses. Mme Sheaffer retrouvée au salon s’est suicidée aux barbituriques mais l’histoire ne dit pas pourquoi, Mathilde se suicide dans un canal tourbillonnant en se jetant d’une écluse et a laissé une obscure lettre de motivation.Peur de vieillir et d'être moins aimée…
Article de l'express sur la decheance d'Antoine après le suicide de Mathilde
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