![]() Né à Cherbourg, le 11 décembre 1913, Jean Alfred Villain Marais n'arrivait pas au bon moment. Sa mère, Rosalie, qui venait de perdre une fille, espérait en avoir une autre! L'ambiguïté commence… A la séparation de ses parents, Jean passe son enfance au Vésinet, aux côtés de sa mère et de son frère. Très tôt, il court les engagements cinématographiques en tapant à la porte des maisons de production. Ce n'est pas sans culot qu'il se présente chez le réalisateur Marcel L'herbier pour obtenir son aide dans cette entreprise. Celui-ci le reçoit d'une manière équivoque… Choqué, le jeune homme s'esquive. C'est néanmoins sous la férule de ce grand réalisateur qu'il fait ses premières figurations… Jean Marais suit des cours d"art dramatique chez Charles Dullin lorsque, en 1937, il rencontre le poète-dramaturge Jean Cocteau. On a suffisamment écrit sur l'amour profond qui unira ces deux hommes pour qu'il ne soit pas nécessaire de s'y étendre davantage. L'intéressé lui-même s'est exprimé avec autant de franchise que de pudeur dans son autobiographie, "Histoires de ma vie". Le voici donc propulsé à l'avant de la scène… des théâtres parisiens (Britannicus, 1941), puisque Cocteau lui offre ses premiers grands rôles sur les planches: création des "Parents Terribles", de "l'Aigle à deux Têtes", etc… Le jeune homme ne manquait pas de courage, comme le prouve cette anecdote qui eut pu devenir un fait divers tragique: rencontrant le journaliste et collaborateur Alain Laubreaux, qui venait d'éreinter la pièce de Cocteau "La Machine à Ecrire" sans même l'avoir vue, il n'hésite pas à casser la figure à cet agent de la Gestapo! Mais la guerre continue… A la Libération, le jeune homme la termine dans la 2°DB du général Leclerc, ce qui lui vaudra la Croix de Guerre. Alternant les rôles "classiques" tant au théâtre qu'au cinéma (Carmen, Eternel Retour, la Belle et la Bête, Ruy Blas …), l'acteur devient l'une des principales personnalités du cinéma français des années cinquante. Héros romantique (tournage de l'Aigle à Deux Têtes) , puis dramatique (le Château de Verre, Le Guérisseur, etc), qu'est-ce qui pousse cet acteur efféminé vers les grands rôles d'action dont il se fera un spécialiste à partir de la fin de cette décennie. En effet, du Comte de Monte Cristo au Bossu, du Capitaine Fracasse au Gentleman de Cocody, Jean Marais devient peu à peu un spécialiste des séquences difficiles, un acteur renommé pour exécuter lui-même ses cascades… Bref, un précurseur de Belmondo ! Films de Cape et d'Epées ou aventures comico-policières – n'oublions pas la série des Fantômas – deviennent, pendant les années soixante, sa principale (pré-?) occupation cinématographique. Même le petit écran lui offre les rôles de "Joseph Balsamo" et "Robert Macaire"… Mais, les films de genre se tarissant avec le développement de la télévision, notre homme s'éloigne peu à peu du cinéma pour se tourner vers des activités artistiques solitaires. Peintre et potier reconnu, installé à Vallauris (où il ouvre une galerie d'art), Jean Marais renoue avec l'une de ses premières passions, le dessin. Officier de la Légion d'Honneur, Jean Marais décède dans une clinique de Cannes, le 8 novembre 1998, des suites d'une complication pulmonaire. Il ne fut pas que l'homme d'un seul homme, comme on pourrait le croire. Très aimé de l'actrice Mila Parély, il faillit même l'épouser. Au début des années soixante, l'acteur avait adopté un enfant, Serge.Texte : Christian Grenier, paru initialement sur <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>, site auquel l'on doit également certains résumés et affiches. |
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