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Formidable Raimu


De Frydman Charles, le 16 mai 2016 à 09:34

J’ai bien aimé la chanson interprétée par Lucienne Delyle pendant le bal "c’est trop beau pour durer toujours" Cette chanson est peu connue , contrairement à "mon avant de Saint Jean ". C’est dommage…


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De Impétueux, le 22 juillet 2010 à 13:33
Note du film : 5/6

Je suis en parfaite connivence avec tous ceux qui se reconnaissent, dans la commune admiration pour l’immense talent de Raimu et, à un moindre degré, pour ce Bienfaiteur, que je viens de découvrir.

Film de série, film de samedi soir, film opium du peuple si l’on veut ; tourné en 1942, il ne fait pas la moindre allusion à la guerre, à l’Occupation, aux restrictions (et à pire encore, naturellement) ; il est de la même veine, sur un mode plus grinçant que Premier rendez-vous, du même Henri Decoin, en 1941 : du cinéma de divertissement, conçu pour faire oublier la dureté des temps ; il ne faudrait pourtant pas croire que tout le cinéma des années grises et noires a été de la même veine ; d’Henri Decoin encore, Les inconnus dans la maison tiendront un discours beaucoup plus militant si l’on peut dire (Trop de bistrots, pas assez de stades !) ; et que dire des Visiteurs du soir, où le Diable dépêche sur terre ses envoyés, ce qui me semble une allusion assez claire à la situation…

Donc, Le Bienfaiteur, c’est épatant, et c’est rudement bien fait ; un notable récemment installé dans un bourg, philanthrope et généreux, courageux et intelligent est, en même temps, le chef incontesté d’une dangereuse bande de malfrats parisiens ; de cette dichotomie naît le film, fort habilement mené. On n’y découvre qu’à la vingt-cinquième minute que l’aimable M. Moulinet (Raimu, donc) n’est pas ce qu’il semble être aux habitants de Barfleur-sur-Oron, paisible bourgade de l’Ouest ; Moulinet est croqué en quelques coups de crayon sommaires mais habiles. C’est un homme qui attire la sympathie et tranche sur l’invraisemblable médiocrité des notables de la commune (le médecin et le pharmacien, qui ne peuvent pas se sentir, le conservateur des hypothèques qui méprise le receveur des contributions, tous esprits forts et médiocres) ; il est amoureux (de Suzy Prim, fondatrice d’une œuvre d’aide aux jeunes filles abandonnées), va se marier, se ranger, quitter sa vie de malfaiteur….

Mais on n’échappe pas à son époque et au conformisme d’icelle ; le bonheur paisible sans le châtiment imposé par la justice immanente n’est pas concevable, ne peut pas être de mise pour un film de 1942 ; et Le Bienfaiteur, qui aurait gagné à finir en comédie narquoise et complice s’achève en mélodrame un peu pitoyable, parce que niais et moralisant.

Bien dommage, parce que c’est vraiment un film intéressant…


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