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Forum : Ces dames préfèrent le mambo

Sujet : Le mythe Constantine à son sommet


De PM Jarriq, le 11 octobre 2006 à 19:48
Note du film : 1/6

Le mythe de Eddie Constantine, exilé américain en France, a connu son sommet dans les années 50. S'il est aisé de comprendre pourquoi Gabin, Ventura, furent des stars à cette époque, la starisation de Constantine apparaît bien mystérieuse aujourd'hui. Acteur plus que limité, dont l'accent évoque les vieux "Laurel & Hardy", gauche dans les bagarres, répétant constamment le même numéro de séducteur frimeur, whisky à la main et mains aux fesses des "p'tites pépées", son Lemmy Caution (et ses nombreux ersatz) appartiennent à des temps très lointains. A noter que dans ce film, le jeune Ventura – qui sera bientôt le concurrent de Constantine – apparaît dans un petit rôle de méchant castagneur. O tempora… O mores !


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De leb813, le 12 octobre 2006 à 00:24
Note du film : 2/6

Bien sûr, ce film n'est pas le meilleur que Eddie Constantine, tourna dans les années 50. Faut rappeler, il est apparu au cinéma sous les traits de Lemmy Caution, héros de la série noire. C'était un personnage qui lui collé a la peau, beaucoup trop a son gout , et il souhaiter se détacher de cette image "cigarette et petites pépées". Mais les producteurs ne voulaient le voir qu'en Caution, qu'importe Eddie monta sa propre boite de production(ce fut je croit le premier acteur en france a faire ça) "belmont film", il produisit alors de jeune réalisateur liés a la nouvelle vague, pour changer de peau, ce fut Jean Louis Richard, Pierre Grimblat, Claude de Gygrai, Jean Luc Godard, Michel Deville. Ces films furent plus ambitieux "bonne chance Charlie", Chien de pique", "Lucky Jo"… Mais les gout de public changer, Belmondo et Delon arrivé, et ces films ne rencontrèrent pas le succès escompté.

Qu'importe le nouveau cinéma allemand allait prendre sous son aile Constantine, lui offrant d'autre rôles sous la direction de Fassbinder, Lilientahl…

Dans les films qu'il a tourné dans les années 50, il y en a un que j'aime beaucoup, et dans lequel, il se montre bon acteur, dans un rôle de journaliste, c'est "Je suis un sentimental" de son ami John Berry.

On peut noter aussi, a propos de Lino Ventura, que c'est Bernard Borderie, réalisateur de ce film qui lui offrit quelque temps après son premier grand rôle au cinéma, et son premier grand succès dans "le gorille vous salue bien".


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De jipi, le 12 octobre 2006 à 14:42

Bof c'est vrai on tire un peu sur une ambulance avec comme piège à charge ce fameux interwiew de Gil Delamare pas très flatteur envers le courage d'Eddie sur les plateaux. Ceci dit la défunte ORTF nous comblait par la projection des Lemmy Caution dans les années 60. C'est drole quand on tape Lemmy Caution sur le net, c'est l'aspect "Alphaville" qui est capté en premier.


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De leb813, le 12 octobre 2006 à 16:31
Note du film : 2/6

Et oui "alphaville" a pour sous titre une etrange aventure de Lemmy Caution. En effet Godard et Eddie Constantine avait voulu detruire l'image de Lemmy Caution, ils y sont arrivés, puisque le film n'a pas rencontrer le succes. Et Constantine disait que après ce film les producteurs changer de trottoirs lorsqu'il le voyait. Même si il n'a apprècié au final ce film, il n'ont a pas voulu a godard, Il a ainsi tourné un de ses derniers film "allemagne année 0" avec lui.

Pour le succes de Eddie Constantine, j'ai juste oublié de dire, qu'il faut aussi se remettre dans le contexte de l'époque, la guerre est fini depuis une dizaine d'année, et les américains sont dans les années 50, très en vogue en france. Et Constantine representé ce héros américains.

A propos de son manque de courage sur les plateaux, françoise Brion, qui a souvent joué avec lui, raconté que ce n'était de la couardise, mais qu'il ete foncierement non violent, et extremement timide. Ce qui est un comble, car il a representé ce bagarreur , seducteur de petites pépées.

D'ailleur aujourd'hui, pour ceux qui connaissent soit Eddie Constantine, soit Lemmy Caution, les deux noms on un peu la même valeur.


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De Impétueux, le 12 octobre 2006 à 23:08
Note du film : 1/6

Ah ! C'est très étonnant, et c'est une de ces bonnes surprises que nous réserve périodiquement le forum de DVD Toile, de lire, sur le message sarcastique de PMJarriq, des développements sagaces et pertinents d'un nouveau venu, Leb813, qui nous apporte des renseignements intéressants et offre des éclairages nouveaux à ce qui fut effectivement un phénomène de mode, guère durable, mais d'une assez grande intensité, pendant une petite dizaine d'années.

Devrai-je avouer que ma Sainte femme de mère, qui n'aurait pas fait de mal à une amibe, et qui, bien au contraire m'a inculqué sa passion du cinéma, nourrissait une sorte de dilection bizarre pour la dégaine, l'accent, le comportement et les coups de poing d'Eddie Constantine et qu'elle paraissait juger que sa façon de se comporter avec le whisky et les p'tit's pépées était du dernier séduisant ? La bourgeoisie de province, raisonnable et pudique, avait ainsi son petit espace de délire…

Je dois dire que la gueule ravagée de Lemmy Caution, son jeu stéréotypé, l'infinie bêtise des intrigues dont il était le héros ne m'ont pas fait illusion bien longtemps et que, tout empreint de l'évidente supériorité que donne l'intolérante jeunesse sur le trop respectable âge mûr, j'ai vite enduit de tout les mépris possibles ces films réalisés à la chaîne par l'effrayant Bernard Borderie

Cinquante années et un peu davantage ont passé. Au soir de ma vie (j'espère que ce long, mais digne sanglot fait beaucoup d'effet sur mes lecteurs), au soir de ma vie, donc, j'ai décidé de revisiter mes animosités de jadis et de naguère, soucieux de laisser une chance objective à des œuvres que ma jeunesse, ou l'état d'esprit de l'époque ne m'avaient sans doute pas permis d'apprécier à leur mesure.

Je n'ai pas revu Ces dames préfèrent le mambo ; mais, de la même façon que j'ai à nouveau regardé Pierrot le fou, je me suis replongé dans Cet homme est dangereux, de l'immortel Jean Sacha : eh bien, pas davantage que lors de ma fraîche enfance, je n'ai été séduit : c'est vraiment nul.

Eddie Constantine, c'est vraiment aussi mauvais que Godard !

C'est dire !


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De droudrou, le 13 octobre 2006 à 10:10
Note du film : 2/6

2/6 en souvenir des temps "héroïques". Je sens que "Ca va barder !"…

Oui ! Mais il plaisait aux dames ! Ma tante, par exemple ! Dieu ait son âme. Mais c'était dans l'esprit et le goût de l'époque : une grande nonchalance. Et puis, tous ces rêves qui entretiennent la libido.

Ma grand-mère, en revanche, aimait beaucoup Robert Mitchum. Le ciné du dimanche revu le lundi. Ah ! Et comme ma grand-mère était une personne très simple : "Robert Mitchum : c'est un rude bon fieu !"… (avec l'accent du Nord). Je ne sais combien de fois elle aura vu "Celui par qui le scandale arrive" "Rivière sans rteour" " et "Dieu seul le sait"…

Mais pour complaire à Impétueux : s'il faut parler de Robert Mitchum, ce n'est pas ici qu'il faut en parler. Ces dames préfèrent le mambo.


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De leb813, le 13 octobre 2006 à 11:38
Note du film : 2/6

Encore un petit mot sur Eddie Constantine, c'était aussi un chanteur avec "ah les femmes", "ca bardait"… "l'homme et l'enfant" (repris recemment par Dutronc), et ça était le premier a interpreter "quand les hommes vivront d'amour" très belle chanson de Raymond Levesque.

Pour revenir au cinema, bien sure lorqu'on regarde aujourd'hui ses films, on peut se dire que ça a pris un coup de vieux, mais c'est ça aussi ce que j'aime dans ses films. Juste pour l'anecdote a la sortie de "la mome vert de gris" les cahiers du cinema" ecrivait à propos de Borderie, que c'était le Henri Hataway français.

A propos de la popularité de Eddie, françoise Brion disait que les mômes de banlieue de l'époque imitaient lemmy caution , avec sa démarche chaloupé, son sourire. Les gens dans la rue lui taper sur l'épaule en lui disant "A lemmy tes parmi nous".

S'y il s'est laisser aller a tourner des films disant facile (pour être gentil), il ne faut pas oublier les autres films, comme je l'ai deja dit "je suis un sentimental", ou encore "le grand bluff", "sos pacific"(très bon film d'aventure), "cause toujours mon lapin"(mauvais titre , mais le film est bien), "lucky jo".

Mais pour "ces dames preferent le mambo", c'est simplement une démarcation de Caution, le film n'est pas très bon. C'était aussi quelqu'un qui savait très bien utiliser la presse, la pub, et son image avec ses petits clins d'oeil aux spectateurs, pour dire que finalement tout ça n'est pas vraiment serieux.

PS: désolé pour l'orthographe.


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De droudrou, le 13 octobre 2006 à 12:57
Note du film : 2/6

D'abord Impétueux et moi avons pris un coup de vieux… n'en déplaise, mais je n'ai pas précisé de quoi !

C'est vrai qu'Eddy Constantine savait soigner sa personnalité, ce qui était très sympa, et cet accent bien particulier qu'il cultivait à souhait. On est quand même à une époque où le film "noir" américain occupe beaucoup les spectateurs. Certes, il n'est pas question de pouvoir dire qu'on rivalise dans le même genre mais nous produisons quand même des films bien bâtis dont le seul reproche que l'on peut faire, c'est qu'ils demeurent inconnus du grand public Outre-Atlantique… C'est bien dommage.

Pour le moins, c'est la vie nocturne de Saint Germain des Prés où parmi toutes les vedettes qui fréquentent les quartiers on retrouve régulièrement Eddy Constantine et l'image qu'il véhicule. On est dans une mouvance de civilisation et voir se côtoyer Greco – Godard et Eddy n'a rien de particulier.

Pour reprendre aussi les différentes caractéristiques de l'époque, notre politique n'est pas très claire et nos sentiments pro ou anti-américains ne nous aident pas particulièrement. A la suite de la libérationde la France et de l'Europe, on peut dire que les Américains nous négligent beaucoup et nos relations avec la Grande-Bretagne sont toujours là pour rendre un peu plus flous nos rapports… En plus, nos affaires en Indochine (merci Impétueux) ne prêchent pas particulièrement en notre faveur, même si quelques années plus tard, nos alliés connaîtront les mêmes et d'autres problèmes.

Ca va barder ! Oui, mesdames !

Dans la vie j'ai toujours eu un petit penchant

pour les femmes !

oui mesdames !

Après Dans la vie faut pas s'en faire…


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De Impétueux, le 13 octobre 2006 à 14:00
Note du film : 1/6

- A Droudrou : J'ai le sentiment, tout de même que la fascination pour les États-Unis d'Amérique atteint son comble dans ces années Cinquante, qui sont celles de la gloire d'Eddie Constantine ; influence de la Libération, image d'opulence donnée par les grosses voitures américaines, bien plus nombreuses sur nos routes qu'aujourd'hui, où on n'en voit plus guère, et que nos constructeurs autochtones imitaient (les "Versailles", "Chambord" et autres…), fascination pour un mode de vie assimilé à la pratique, quasiment initiatique, du whisky ("qui a", me disent de grands cousins qui en ont goûté et que je questionne, "un goût de punaises écrasées") et des Lucky Strike.

Ne pas oublier qu'il y a plein de bases de l'OTAN dans l'Hexagone (voir Le nouveau monde, d'Alain Corneau), que Châteauroux est presque devenue une ville américaine et que la menace soviétique (réelle ou prétendue, là n'est pas le sujet) tétanise ceux qui ne votent pas communiste, c'est à dire les 3/4 de la population (le PCF, après avoir atteint 28% en 1946, est tout de même encore à 25,9% aux élections du 2 janvier 1956.

Je pense que le désamour pour les États-Unis commence à peu près en même temps que celui – de l'autre côté de la barrière politique – pour l'Union soviétique, précisément en 1956 : pour les communistes, les évènements de Hongrie rompent le charme et font reconsidérer beaucoup de choses ; et pour le reste, la majorité des Français – le lâchage américain lors de l'expédition de Suez (certes drôlatique, voire farfelue) est bien le signe qu'on ne peut compter que sur nous-mêmes. Deux ans plus tard, le général De Gaulle nous tirera de l'attitude adulatrice et assez soumise connue dans toutes ces années d'après-guerre…

- A Leb813 : Vous dites bien sûr lorsqu'on regarde aujourd'hui ses films (de Constantine), on peut se dire que ça a pris un coup de vieux, mais c'est ça aussi ce que j'aime dans ses films. Juste pour l'anecdote à la sortie de "la môme vert de gris" les Cahiers du cinéma" écrivaient à propos de Borderie, que c'était le Henry Hathaway français.

Je ne connais guère d'Henry Hathaway que Niagara (ah ! si également une infecte nouillerie qui s'appelle Le plus grand cirque du monde, avec John Wayne, médiocre en exploitant de cirque et Claudia Cardinale, affligeante) mais ça ne me semble pas suffisant pour le porter au pinacle ; d'ailleurs si vous admettez que les films tournés par Eddie Constantine ont connu un coup de vieux, ils n'ont pas pris pour autant beaucoup de patine ; à peu près à la même époque, dans le genre policier, sans aller jusqu'aux sommets de Touchez pas au grisbi, l'excellent Henri Decoin nous sortait une excellente Razzia sur la chnouf

Mais il est de fait que ce qui a le plus démodé le personnage hâbleur et désinvolte de Lemmy Caution et de ses autres avatars, c'est James Bond ; quand Sean Connery est apparu, qu'Ursula Andress en bikini blanc est sortie de la mer caraïbe, on s'est vraiment dit que la Guerre était finie…


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De leb813, le 13 octobre 2006 à 20:01
Note du film : 2/6

Bien sûr James Bond a passé Lemmy caution a la moulinette, c'est bien normal. Autant les James Bond avaient des intrigues qui touchaient à la guerre froide, Bond arrivé pour sauver le monde, tandis que Caution lui cherchait à démasquer des trafiquants de faux dollars, des meurtres. Les époques changent. Si Bond a su évoluer avec de nouveaux réalisateurs, Caution lui est rester entre les mains de moins en moins inspirées de Borderie. Peut être là ont-ils raté quelques chose. Les producteurs savaient très bien qu'ils ne pourraient pas rivaliser avec ses grosses productions, que se soit Borderie avec Lemmy Caution, Labro avec Coplan (je crois bien que c'est Maurice Labro qui a réalisé Action immédiate), ou encore Hunebelle avec OSS 117.

Pour Borderie, je ne le considere pas comme un grand génie du cinéma, mais plutôt comme un faiseur et un découvreur de talent, un bon touche-a-tout. La serie des Caution, du Gorille, des cape et épée ou encore une certaine Angelique.

Toujours est-il que je suis d'accord avec vous, pour l'image des Etats-Unis qui peu à peu c'est détériorée au fil des ans a partir de 56. Constantine par ricochet a surement souffert , question popularité de ce changement par rapport au Etats-Unis. Mais lui qui était d'origine russe, et plutôt apparenté au parti communiste, et il est sans doute, heureux pour lui d'être resté en France avec sa femme au début des années 50, sinon il aurait peut être été inquiété par le maccartisme. Comme ont pu l'être Dassin et Berry qui se sont réfugiés en France.


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De dantesque, le 1er mai 2009 à 15:16

Veronique ZUBER: Miss France 1957, sa mère était concierge de l'école primaire que je fréquentais au moment de son élection: St Louis à Fontainebleau.


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