J'hésite, légitimement, entre le grand n'importe quoi et, peut être, la démonstration d'une vérité première : Le désespoir est la porte ouverte à tous les excès. Ce film nous promène tout le temps entre l'infini chagrin de cet homme qui a tout perdu, et les rouages peu ou prou avouables de, non pas la justice, mais de l'activité policière en quête d'un semblant de justice.
Martin Modot, paisible fonctionnaire, Claude Brasseur voit sa vie se briser quand il perd sa femme et sa fille dans un attentat. Un attentat qui nous est amené très laborieusement par Lhermitte et sa soeur, dont il est éperduement amoureux, Véronique Genest.
Donc, et lentement, ses deux modes de vies longuement présentées vont se retrouver dans le Cercle rouge….Et ce sont les érrances d'un homme, qui voit la police incompétente et laxiste, que l'on va suivre pendant quatre vingt dix minutes. Modot va s'en remettre à un parti plus expéditif en matière de justice sociale. Dis on le clairement : Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour s'apercevoir très vite que ce film est une attaque en règle contre un parti d'extrême droite qui prit son essor en ces annés 80. Très loin de moi l'idée de penser que serge leroy a fait un film pour combattre ce parti, à sa manière. Car de la même façon, on pourrait prétendre qu'il l'a fait pour que le populisme règne en ce pays.
Roger Planchon sera cet extrémiste aux promesses douteuses et au goût très prononcé pour les jeunes filles. Car il ne faut pas que cette figure de proue d'une France Propre et juste soit sans tâches aucunes…Mais très vite aussi, on s'aperçoit que les complicités entre le légal et le "parallèle" sont nombreuses. Et qui manipule qui ? La descente aux enfers de notre brave homme passera par des questions sans fin, des doutes de plus en plus appuyés. Cédera ? Cédera pas ? Le "loup" emportera t'il la brebis, égarée dans son malheur ?
Michel aumont, toujours aussi impeccable dans un rôle de commissaire de police douteux, (rappellons nous de Mort d'un pourri ) sait merveilleusement entretenir le malaise, l'incertitude. Rien n'est clair, rien n'est précis, rien n'est ouvertement dit dans les rapports entre la police de notre société et ce parti de l'expéditif. A qui se confier ? Qui apportera le soulagement, la justice ? Qui apaisera ?
Et nous allons être ballotés comme ça, tout du long…Au passage, un Christophe Lambert viendra nous faire un numéro d'allumé dont on aurait pu se passer et, au comble ne notre surprise, notre fonctionnaire désapointé tombera amoureux de la soeur du "terroriste" Thierry Lhermitte. Il tentera même de le sauver des griffes de la police.
. Mais l'extrémiste Planchon veille à la bonne marche de sa justice…Et le justicier se fera criminel. Alors ? Etait'il bon ou mauvais, ce défenseur là ? Une âme grise ou un ange blanc ? Débrouillez vous, nous dit on en substance..Qu'a t'on voulu nous dire, avec ce film ? Quel message, même subliminal, était censé nous éclairer ? Ce pays n'est' il plus qu'un drapeau qui ne peut plus rien pour les siens ? L'extrême droite lave t'elle plus blanc ? Ou n'est' elle là que pour mieux nous flouer ? Un garde-fou pour les partis en place ? Moi, je n'ai rien vu. Sinon un pâle, très pâle film d'action. En tous cas, ni blanc, ni noir. Gris de doutes et de questions. Trop gris. Comme un sale petit brouillard… Si le but était de nous faire aimer ou détester le FN, c'est raté ! Parce qu'à la fin du film, on est aussi bête qu'au début..Les acteurs ont juste fait leurs boulots. Et eux, par contre, ont l'air de s'en foutre complètement !
Je n'ai jamais vu ce film – peut-être inédit chez nous – mais s'il est aussi médiocre que Gilou40 le dit, c'est bien dommage car le réalisateur Serge Leroy émergeait dans les années 70 comme un fort acceptable spécialiste français du suspense avec notamment La Traque, Les Passagers et Attention les enfants regardent. Et il ne semble pas qu'il ait beaucoup tourné par la suite, en tout cas pas dans ce genre-là.
Attention, Serge Leroy a été très décevant avec Le mataf. Par contre j'attends de voir Les passagers, qui avec Trintignant, Darc, Celli et le trop rare Bernard Fresson ne doit pas être si mal, puisqu'en plus il s'agit d'un suspens.
La seule chose que je me souvienne de ce Légitime violence c'est le jeu excellent de Michel Aumont. Il reprend un peu le même rôle que celui qu'il avait dans Nada. Le flic extrémiste, sans scrupule, le salaud, le méchant parfait.
L'excellente composition (peut-être même la meilleure de toute sa carrière) qu'il avait eu dans le film de Chabrol, lui a souvent valu de reprendre ce rôle. Dans Légitime violence et aussi dans Mort d'un pourri.
Revu. J'avais mis 2/6 par rapport à ce qui me restait de ce souvenir et je met maintenant 1/6 tant c'est creux. C'est un film vide de bout en bout, on se demande en permanence ou l'on va avec ce film. Ça commence sur un rock année 80 ridicule et ça se poursuit difficultueusement par un assassinat politique.
On ne ressent aucune compassion envers le personnage de Claude Brasseur ; on déjà vu cinquante fois au cinéma cette histoire de père meurtri, voulant sa vengeance. Les acteurs n'ont rien à faire, Brasseur s'ennuie, Genest est mauvaise, même Michel Aumont que je croyais pourtant bon dans ce film, ne surprend guère ; quand à Thierry Lhermitte il n'est pas a sa place une seconde dans cette sombre histoire.
Est-ce à cause de la présence de Véronique Genest ? J'ai eu l'impression d'assister à un vague téléfilm du jeudi soir, sur TF1.
Quand à la morale politique. Qu'est-ce qu'elle est niaise ! S'attaquer au Service d'action civique n'a à priori rien d'inintéressant ; Boisset lui, avait été clairement plus inspiré dans Le saut de l'ange, mais l'attaque portée est d'une mollesse inouïe.
Par contre à l'inverse de ce qu'en pense Gilou, je n'y ai pas vu d'attaque contre le Front National.
En 1982 date de sortie du film, le FN ne pesait d'ailleurs pas plus de 5 %, et n'était à cette époque, ni au cinéma, ni encore dans la presse, l'objet d'une diabolisation. L'association dite du capmac présente dans le film ne me semble par ailleurs, n'avoir que peu de point commun avec l'idéologie de Jean Marie Le Pen.
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