Dans un petit coin de la France paisible, entre la Dordogne et de la Charente-Maritime, une jolie petite orpheline de 17 ans, élevée par ses grands-parents et un peu retardée mentalement, Marie, (Jeanne Goupil) épouse Claude, un riche et séduisant notable (André Dussollier), qui a bien le double de son âge et qui possède une admirable collection de poupées de porcelaine anciennes, à bottines, robes à panier et boucles de cheveux à l'anglaise. Il transforme vite sa femme en une de ses poupées, une poupée animée, amoureuse, obéissante et avec qui il joue chaque soir à un jeu trouble de dénudement…
Sans doute la lassitude intervient-elle vite, de ce fétichisme trouble et Claude commence un peu à s'évader, tout en prêtant son jouet de chair à un couple d'amis ambigus, dont la femme, Ida (Andréa Ferréol) a, pour la douceur féminine, quelque inclination… Et puis Claude est de moins en moins enclin à jouer avec sa poupée, qui en est frustrée et commence à s'approcher de plus en plus souvent des logis de service de la grande maison, où l'homme à tout faire, Sergio (Bernard Fresson) présente un robuste tempérament vital, au rebours des afféteries sophistiquées de son maître…Marie-poupée est de plus en plus familière du monde rustaud et vigoureux, de plus en plus proche de Sergio qui, un soir, comme de juste, saisit ce qu'il croit être une bonne fortune, découvre que la jeune fille est toujours vierge…mais reçoit, pour prix de sa découverte un coup de couteau dans le flanc ; en s'enfuyant dans la nuit, Marie heurte une branche d'arbre violemment et se tue, alors même que Claude, en voyage quelque part, est en train d'étendre sur un lit d'hôtel une toute petite fille…
Sulfureux, donc, sans doute, le film est un catalogue d'obsessions malsaines, fétichisme (les bottines lacées, comme dans Le journal d'une femme de chambre) et pédophilie, sur fond d'impuissance du maître et de virilité puissante du valet (comme dans L'amant de lady Chatterley), mais qui n'a pas beaucoup de souffle, ni de puissance… On n'y voit guère aujourd'hui que la fascination de Séria pour sa compagne Jeanne Goupil, et un catalogue involontaire de la mode masculine des années 70, avec ses costumes cintrés, ses cols de chemise en forme de pelle à tarte, et ses cravates en tricot…Page générée en 0.0021 s. - 6 requêtes effectuées
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