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Forum : Un Condé

Sujet : Un brûlot

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De frontine, le 26 octobre 2005 à 12:47
Note du film : 6/6

Grand succes, en son temps, dans les salles de francophonie. Interprétation superbe de Michel Bouquet plus vrai que vrai.

Un Condé mérite une édition DVD pour les français du moins… car au Bénélux ce DVD est proposé actuellement à la vente (2E) dans certaines grandes surfaces, moins chère qu'une location en vidéo-club (3E) !! Avis aux frontaliers…


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De Rogsyl, le 21 décembre 2005 à 10:31

Entièrement d'accord, je ne sais pas comment me procurer ce film que j'ai vu à sa sortie…

Et comme il ne passe pas pas à la télé… Si quelqu'un a une adresse pour l'acheter, même en VHS ! Merci !


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De verdun, le 28 février 2006 à 13:37
Note du film : 5/6

Le film est sorti vendu avec le journal lyonnais LE PROGRES et s'apprête à être édité par Opening.

Il est passionnant de revoir ce brûlot qui fustige le pouvoir policier (et non la police en elle-même) et de toute évidence, à un moment où l'on se plaint de l'absence en France d'un cinéma politique.

Car Boisset, c'est une évidence a fait de l'excellent cinéma et en revoyant ce CONDE on se rend compte combien sa verve nous manque.

Le casting est remarquable avec un Michel Bouquet sensationnel, le chapeau noir sur la tête bien des années avant qu'il n'incarne Mitterrand !- et même les idées étranges de distribution comme Adolfo Celi, le méchant d'OPERATION TONNERRE- en chef de police sont payantes. Le ton est très sombre et violent, sans aucune concession comme les grandes oeuvres italiennes de la même époque: le constat sur la corruption de la société est implacable et a mis en colère les autorités pompidoliennes de l'époque, qui ont censuré le film notamment une scène de torture.Le dialogue est remarquable et l'action est bien soutenue par une musique atypique d'Antoine Duhamel.

Donc celà fait beaucoup de bien ce revoir ce superbe CONDE avec la nostalgie des grands polars et des grands films politiques faits en France à l'époque. Dommage que les films réussis d'Yves Boisset soient auss médiocrement distribués car ils ont très certainement mieux tenu le poids des ans et ont certainement plus de choses à nous dire que les Verneuil- Belmondo de la même époque diffusés à satiété sur nos petits écrans…


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De PM Jarriq, le 20 septembre 2007 à 16:22
Note du film : 3/6

Il est clair que le temps n'est pas clément envers ce genre de film, et que Un condé a perdu beaucoup de sa virulence, ne serait-ce que parce que son thème, "brûlant" à l'époque, est aujourd'hui rabâché jusqu'à la nausée dans tous nos Commissaire Moulin ou Navarro télévisuels. Mais bon… Il faut resituer le film dans son contexte, mais même là, c'est un drôle de salmigondis : la photo et les décors sont hideux (la boîte de nuit minable, la maison de Constantin), les seconds rôles peu crédibles (que vient faire ici l'acteur de "Sartana", avec son accent indéfinissable ? Quant à Constantin, avec son chapeau mou, on le dirait sorti d'un Lautner…), et le scénario est d'une simplicité confinant à l'indigence. Que dire de ce meeting politique au début, où Fresson entraîne son collègue, qui n'a aucune répercussion sur le reste de l'histoire, et semble servir d'alibi, pour prouver que le film n'est pas qu'un banal "flic et voyous" ? Boisset réutilisera d'ailleurs ce genre de subterfuge pour Le saut de l'ange.

Mais Un condé a un atout, et pas n'importe lequel : il a Bouquet ! Annonçant son personnage de flic abject de Deux hommes dans la ville, l'acteur compose un personnage hors du commun, d'inspecteur au physique rondouillard de petit notable, aux méthodes de gestapiste, à la méchanceté froide et calculée. Le passage à tabac de Rufus est impressionnant de violence glacée et vicieuse, et doit tout aux expressions faciales de Bouquet. Loin de la démesure de Volonte dans Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, ce flic est un médiocre, un coincé, un rancunier, un pervers sans envergure, et sa vengeance si souvent légitimée dans le polar, paraît odieuse et révoltante. C'était le but, et Boisset a eu le talent de choisir l'interprète rêvé. Après tant d'années de flics consensuels, ripoux-mais-sympas, brutaux mais justiciers, celui-ci fait finalement plaisir à voir : ce n'est qu'une ordure, un psychopathe et un sadique. "Je ne suis pas venu vous arrêter", dit-il à l'assassin de son ami "Je suis venu vous tuer".

A noter, la présence non-mentionnée au générique de Peyrelon figurant en flic tabasseur, lui qui devait incarner l'inoubliable Schumacher dans Dupont Lajoie du même Boisset.


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De verdun, le 20 septembre 2007 à 21:29
Note du film : 5/6

J'avais remarqué tous les défauts que vous décrivez: la laideur de certains décors où prédomine la couleur orange si seventies et démodée aujourd'hui.. Nous avons déjà eu de nombreuses conversations sur le caractère démodé des années 70. Sur les pattes d'éph, les costards-cravates pas piqués des hannetons, les photos parfois bien moches, les tapisseries datées, les zooms, les scénarios qui vont un peu dans toutes les directions, les psychologies parfois simplistes etc… Autant de caractéristiques aussi qui font que les films des années 70 nous paraissent plus datés que ceux des années 50.

Mais tous aspects participent au charme de ces films et c'est peut-être mon goût du kitsch qui parle… même si je suis aussi sévère que vous sur les aspects datés de tel long-métrage Et puis c'est une période du cinéma français qui n'est pas très bien représentée en dvd.

J'aimerais beaucoup que sortent en dvd: La maison des Bories, Sans mobile apparent, Rude journée pour la reine, Les gaspards, La maison sous les arbres, L'attentat, La rupture, L'impossible objet, La femme en bleu, Le juge Fayard, Le mouton enragé,Le bateau sur l'herbe, L'ardoise, L'ironie du sort, Les assassins de l'ordre, Mourir d'aimer, Une belle fille comme moi, La maman et la putain, Les galets d'etretat, L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune, Le cavaleur, Salut l'artiste, Projection privée, Providence, Un papillon sur l'épaule, soit de nombreux films allant du nanar daté et risible au chef-d'oeuvre fascinant..

Et puis les années 70, tout le monde le sait désormais, fut un âge d'or dans le cinéma américain, le cinéma italien et même le cinéma français souvent oscarisé à l'époque…

Un jour, si vous êtes sage (et si le film entre dans la base), je vous ferai la chronique de LA PART DES LIONS réalisé en 1971 avec dans les rôles principaux Charles Aznavour, Robert Hossein, Raymond Pellegrin, Michel Constantin et Elsa Martinelli..


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De fretyl, le 20 septembre 2007 à 22:32
Note du film : 4/6

C'est vrai que ce film qui a l'époque déclencha les foudres du ministre de l'intérieur Raymond Marcellin a pris un sérieux coup de vieux par rapport aux autres réalisations du Boisset de la même époque.

Les coupes de la censure sur certaine scènes de torture policière amoindrissent le coté provocateur que devait avoir le film, les scènes de violences paraissent aujourd'hui bien propres et le film reste désespérément froid, tourné dans des décors hideux et doublé d'une image laide, on se demande si la production n'était pas minime.

Au niveau politique cette critique facile des force de l'ordre reste très post soixante-huitarde et caricaturale.

Reste Michel Bouquet dans le rôle du flic qu'il perfectionnera dans Deux hommes dans la ville.


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De PM Jarriq, le 21 septembre 2007 à 09:05
Note du film : 3/6

Un papillon sur l'épaule est sorti dans une collection Ventura, en kiosques.

Quant aux autres films, je vous suis, à l'exception d'un ou deux Sergio Gobbi, déjà irregardables à l'époque, et certainement encore pires aujourd'hui.


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De Frydman Charles, le 27 mai 2015 à 08:19

La première fois que j'ai vu ce film, c'était dans le train de nuit Paris Nice. La SNCF testait une voiture-cinéma afin de savoir si cela aurait du succès. Elle offrait une séance gratuite aux voyageurs avec le film "un condé" . Dans quelle ville ai-je vu le film ? Le début près de Paris et en pleine action à Dijon ? Dans quelle ville se situe l'action du film ? Quels sont les lieux de tournage ? Cela me semble bien mystérieux, peut-être pour éviter toute allusion a des évènements de l'époque ? Des voitures immatriculées 92 ou 75 .Un haras , des chevaux. A 21 mn alors qu'il est demandé à Rufus un faux alibi , une belotte à trois, Rufus s'étonne :"à Trois ?", à Trois ! Pas à Troyes ! A 1 h 21 mn un panneau l' Epte et sur la rivière et une roue à aube. De nombreuses scènes ont été tournées en extérieur, quelqu'un a-t-l reconnu une ville ?


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De fretyl, le 5 octobre 2021 à 21:23
Note du film : 4/6

Revu hier sur Arte… Malgré une quantité de défauts bien ciblés par PmJarrig le film est troublant.

Si l'on accuse souvent Boisset de faire des films partis pris : bien évidemment il ne peut s'empêcher d'égratigner les hauts fonctionnaires de la police… Ou semble-t-il (le SAC). Mais n'en ait--il pas de même dans de nombreux films aujourd'hui… Le film n'est pas exactement un pamphlet anti flics…

Cependant on s'interroge sur la psychologie et le caractère profond du personnage de Bouquet qui d'une part veut venger son ami et d'une autre truque le jeu en s'en prenant à plus pourri que lui, des deux côtés. Mais de quelle façon. Ses intentions ne sont-elles finalement pas louable ?

La dernière minute lorsqu'il apparaît seul dans sa grande propriété le visage fixe dans la nuit, ne peut-on pas s'inquiéter d'une forme de psychotisme de psychopatie latente ?

J'ai l'impression que le film laisse libre arbitre au spectateur d'aimer ou de ne pas aimer Favenin.

Je laisse aux contributeurs la possibilité d'apporter leurs avis sur cet élément fondamental qui à mon avis structure tout le film.

Qui est vraiment Favenin ?


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De Impétueux, le 6 octobre 2021 à 17:36
Note du film : 2/6

La pré-commission de censure à qui, à l'époque étaient soumis tous les films a imposé d'en changer le titre. C'est ainsi que Le condé a été modifié en Un condé, mais cette atténuation sémantique ne peut tromper personne : Yves Boisset avait entrepris de dresser un procès à la police. Non pas seulement à un mauvais policier, corrompu, brutal, malade, pervers, sadique pourtant nullement exemplaire, mais bien à l'institution policière en soi. Un des aphorismes du film est d'ailleurs : La police est un métier sale, qu'on ne peut faire que salement.

Voilà qui était bien dans l'air du temps, deux ans après Mai 68. Au début de l'année 1971, à l'époque à peu près de la sortie du film, un ami de mon frère, Normalien de la rue d'Ulm, avait entrepris de m'expliquer que notre société ne connaîtrait ni délits ni crimes si l'on parvenait enfin à supprimer la police. Selon ce docte garçon, en effet, toutes les malfaisances de la société prenaient naissance dans le concept de violence légitime de l'État, concept qui justifie que les pires horreurs et brutalités soient infligées à de braves gens. Des gens qui, sans la police, auraient passé une existence paisible, bienveillante et harmonieuse. D'ailleurs, selon ce brillant sujet, si l'État disparaissait, ce serait encore bien mieux.

Je ne suis pas resté baba devant la limpidité de la démonstration, sachant bien que lui manquait un paramètre essentiel : la médiocrité de la nature humaine, de l'individu lorsqu'il n'est pas corseté par la société, c'est-à-dire par la civilisation.

J'ai rarement vu un film aussi puant de haine que ce Condé, aussi obsessionnel dans sa haine. Il est vrai que Boisset s'inscrivait dans le courant d'une contre-culture radicalement opposée à l'invraisemblable prospérité des années Pompidou.

Dans Un condé, le seul sujet, maquillé en film d'action, c'est finalement le caractère irréconciliable de deux mondes : celui des braves gens et celui des honnêtes gens. Les honnêtes gens sont guindés, sourcilleux, enquiquinants, rigoureux et rigoristes. Les braves gens sont hédonistes, accueillants, bienveillants, rieurs, libertaires, ouverts à tous les goûts et à toutes les expériences.

Naturellement, comme il s'agit – nécessités financières de la production oblige – de réaliser un film où se heurteront malfrats et policiers, Boisset introduit une intrigue et fait mine d'expliquer la violence malsaine de l'Inspecteur Favenin (Michel Bouquet, réellement prodigieux) par le meurtre de son ami l'Inspecteur Barnero (Bernard Fresson). La haine de Favenin pour les assassins le conduit à se débarrasser de toutes les limites et de pratiquer, avec un sadisme de mauvais aloi, le chantage, la violence, la torture, même. Le film met donc sur le même plan les crapules et les éboueurs de la société, ce qui me semble plutôt hasardeux ; autre aphorisme, celui de l'anarchiste Raymond Aulnay (Rufus) à son fils après qu'il a été tolchoqué : Regarde bien et n'oublie jamais : c'est ça un flic.

On doit ajouter que Un condé est extrêmement mal filmé, que les dialogues sont guindés, ampoulés, souvent infantiles et que, Michel Bouquet mis à part, les autres interprètes, pourtant souvent excellents acteurs, jouent comme des cochons (Michel Constantin, Henri Garcin et – ô tristesse ! – Françoise Fabian).

L'honnête succès public du film n'a sans doute été dû qu'à ses démêlés avec la censure. Mais le jour où le Pouvoir, quel qu'il soit, comprendra que persécuter un film, c'est favoriser sa propagation n'est pas encore arrivé.


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De fretyl, le 7 octobre 2021 à 20:22
Note du film : 4/6

Je trouve votre message très sympa Impétueux . Cela étant vous ne répondez pas à ma question. Qui est Favenin ? Le gentil ou le méchant du film. Une hypocrite ou une ordure ? Un schizophrène ou un maniaque ?

J'ai connu plein de flics. Je ne trouves pas Favenin plus Malsain que ça…

Je reconnais que je suis un peu bourré quand je vous réponds. Le film je pense, on devrait le voir dix fois avant de le comprendre.

Je ne comprends pas que ce film ait fait scandale et puisse faire scandale encore aujourd'hui. Il faut que je comprenne.


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