Quel rythme ! la rencontre entre l'univers du flic américain et du flic Français a rarement été servie avec un tel dynamisme. D'un côté le flic américain dans ce qu'il a de plus classique, mal rasé, grossier, typique de Dirty Harry et de l'autre son acolyte, le flic français Bernard Fresson tel que les scénaristes français le dessinent habituellement, honnête, droit, comme tous les flics que Ventura a interprété dans sa carrière. En tout cas c'est comme ça que j'ai vu le film.

Jamais en France la ville de Marseille n'a été filmée de cette façon, les Américains semblent voir la cité phocéenne comme un vaste gourbi ou règnent la drogue et la violence ; la vision terrifiante que John Frankenheimer donne de la ville est franchement beaucoup plus captivante que la peinture de Harlem qu'avait donné Friedkin dans le premier French connection.
L'affrontement entre le flic de choc Gene Hackman et le gangster qu'il cherche à éliminer est montré comme une véritable combat de titans ou tous les coups sont permis.
Dépaysé, drogué, tabassé, le personnage de Doyle encaisse les coups avec une résistance spectaculaire et le jeu de Gene Hackman lors de la longue désintoxication dans les sous-sols de la police est une véritable performance, tant ses crises semblent réelles.
La fin du film se terminant sur la poursuite au milieu de Marseille entre Doyle et Charnier nous rappelle bien sûr la célèbre poursuite du premier film dans le métro, en beaucoup plus modeste. Mais le coup de feu final tiré par Gene Hackman après tant de péripéties est à lui seul un morceau de bravoure.

Un film à éviter absolument en VF, car basé en partie sur les problèmes linguistiques de Doyle ne parlant pas un mot de français. J'étais tombé un jour sur le film doublé à la télé, c'était assez drôle dans le genre absurde.

Ceci dit, il est vrai que c'est une sequel plus qu'honorable, et la toute fin, abrupte, inespérée, est magistrale.