Générique du film de grande qualité, Histoire de France bien romancée, charme des mises en scène des années 40, cette œuvre remarquable du cinéma français, éditée en son temps, en double K7vidéo, semble n'avoir pas eu une grande diffusion dans les publics francophones : il est présentement impossible de se procurer les deux K7 en occasion, même chez les nombreux revendeurs de stock-vidéos !
Le Capitan de Robert Vernay (1946) mérite, comme tant d'autres films anciens du patrimoine français, d'être sauvé en DVD… et d'être diffusé.
Il semble qu'il soit enfin disponible chez René Château, en deux DVD. Il figure au chapitre "nouveautés" sur le dernier catalogue que l'on peut avoir avec un chèque de 5 E. au 73, rue de Lauriston, 75016 PARIS. Je n'ai aucun connaissance de ce film qui appartient à ces œuvres oubliées. Donc, à voir…
Il y a quelque temps, j'avais indiqué la sortie prochaine du Capitan, dans la version de 1946. J'ai fait l'acquisition des deux DVD chez René Château. C'est un film plus ou moins oublié, dont je ne connaissais pas même l'existence. C'est une heureuse découverte, un film très rythmé, avec de solides comédiens de l'époque, dont certains sont encore parmi nous. L'histoire est charpentée entre deux complots, celui du Duc d'Angoulême (Pierre Renoir) et les intrigants Concini et la Galigaï. Les uns et les autres ne souhaitant que le pire au tout jeune Louis XIII, qui se marie au tout début avec la jeune infante d'Espagne, Anne d'Autriche, ramenée à un rôle de figuration dite intelligente. Elle ne dit que trois ou quatre mots ! Mais le vaillant Chevalier de Capectang – qui deviendra "Capitan" – va jouer les redresser de tords, et sauver la monarchie et le jeune roi.
De nombreuses péripéties émaillent l'ensemble, plus proche du roman de Michel Zévaco dont il s'inspire, et de toute évidence plus complet de la version mieux connue d'André Hunebelle, avec Jean Marais et Bourvil (1960). Celui-ci bénéficie de la couleur et de l'écran large, et reste très séduisant. Celui de Robert Vernay semble plus complet, mais ne le cède en rien aux poursuites, aux intrigues, et à l'aventure. L'ensemble s'articule plutôt bien, et sans rupture de rythme. Tombé amoureux de Gisèle d'Angoulême (Claude Génia), Capectang (Intéressant Jean Pâqui, décédé il y a un an ou deux, au civil Chevalier d'Orgeix, était fait pour le rôle. Il y excelle).
Présenté parfois comme en seule partie, le film est en fait en deux époques, dont le seconde parait plus équilibrée et mieux construite, plus alerte. Les intrigues entremêlées de Cogolin (Jean Tissier – c'était Bourvil, dans la version Hunebelle), d'abord au service de Marion Delorme (Sophie Desmarets), puis du héros lui-même, sont tricotées avec beaucoup de savoir-faire.
Les dialogues sont signés Bernard Zimmer (La Kermesse Héroïque de Jacques Feyder, Marie Antoinette reine de France , de Jean Delannoy) et sont souvent savoureux. Ils n'abusent pas du mot d'auteur, mais laissent tout de même passer un certain nombre d'allusions aux tristes souvenirs de la présence allemande pendant quatre an et demi et des restrictions de l'Occupation. On y retrouve – en plus discret – les mêmes astuces que dans Les Portes de la Nuit Carné-Prévert, ou "Boule de Suif" de Christian-Jaque-Jeanson. On y déteste les "étrangers", sans discernement la Reine-mère, Marie de Médicis (Huguette Duflos) et le couple Concini-Galigaï (Lise Delamare et… voir plus bas). Ils seront l'un et l'autre éliminés, et la Reine Mère exilé à Blois. Cogolin fera récit de ses difficultés pour acheter de l'alimentation : J'ai pu avoir des œufs. Six œufs, vous vous rendez-compte ? Et encore, parce que le connaissais le marchand ! Pour le reste, des carottes, des carottes et encore des carottes ! Les moins jeunes se souviendront sans doute des récits de leurs parents et grands-parents. Il leur suffira d'entendre rutabagas et topinambours. Parfois même les dialogues paraissent prophétiques, et semblent – déjà – évoquer l'époque actuelle. L'on dit pourtant volontiers que l'Histoire ne repasse jamais les plats.
Deux comédiens de talent usent maladroitement d'accent fabriqués, soit italien (Concini) ou espagnol. Aujourd'hui les personnages auraient été confiés à des comédiens correspondants. A l'époque, on était moins regardant. Huguette Duflos, affiche une voix haut-perchée qui rompt avec un physique un tantinet chevalin. Divorcée, elle se fit, un temps, appeler "Huguette Ex-Duflos". Henri Jeanson, toujours féroce, en fit "Huguette Ex-Micro". Serge Emrich joue un Louis XIII un peu guindé, mais avec panache et un ton juste. Enfin, la restauration effectuée par les Archives du Film de Bois d'Arcy est très convenable, avec un beau noir et blanc équilibré et moelleux (on se croirait dans une dégustation de grand cru), la deuxième partie plus soignée, pourrait-on dire.
Évidemment, nous sommes chez René Château. Ni chapitrage, ni suppléments. Faut-il en être surpris ? Mais toutes réflexions faites que l'intérêt du film supporte ce désagrément avec aisance. Pourquoi s'en priver ?
PS : Concini est joué par Aimé Clariond. Il m'aura fallu un proche pour me le souffler. Hommage lui soit rendu.
Vivement merci aux Intervenants qui ont bien voulu apporter leur touche avec les hypertextes, la réunion des trois volets et quelques correctifs. C'est chaque fois la même chose. Quinze relectures n'y suffiraient pas. Il y a toujours quelque chose d'oublié, auxquels s'ajoutent les erreurs de retouche, qui fondent à leur tour des maladresse de construction en omettant de relire la partie retouchée dans son ensemble ! Je comptais m'y mettre – j'y parviens un peu… – pour mon intervention précédente sur la "Marie-Antoinette"(que je trouve plutôt sympathique), de Sofia Coppola. Et depuis, celà traine un peu… Encore merci.
Pas de quoi !
Ce que vous écrivez, Azurlys est suffisamment intéressant pour que l'on tente de rendre plus attractives encore vos chroniques en les débarrassant des scories et fautes de frappe et en les faisant bénéficier de liens hypertextes…
Cela dit, il ne serait pas plus mal que vous vous y mettiez vous-même…
A la suite de LE CAPITAN (1945)
Cher Impétueux, merci de votre indulgence et de votre aide. Je vais tâcher de m'y mettre. Je l'ai d'ailleurs déjà fait (Jeanne d'Arc, de V. FLEMMING) et j'ai brouillonné deux projets, un sur "Marie-Antoinette" de Melle COPPOLA et sur le tout présent "Capitan" auquel vous avez eu l'amabilité d'ajouter les hypertextes. Mais il me faut vous dire ce qui est peut-être une clé, à défaut d'être "la" clé, à mes impossibilités d'ajouter ce que vous avez la gentillesse de faire. Quend je suis intervenu pour la première fois pour "L'affaire des Poisons" d'Henri DECOIN, je suis entré par hasard, un peu comme lorsqu'on pousse une porte sans trop savoir ce qui se trouve derrière, mais en usant de la case "répondre" et en usant d'un pseudo qui est resté, puisque DVDTOILE a bien voulu m'y recevoir à nouveau.
Plus tard, un an sans doute, j'ai tenté d'entrer dans le site avec le pseudo. Ce fut impossible. Je souhaitais entrer par le chemin normal, pseudo et mot de passe, et je me suis heurté à une impossibilité. Le seul chemin était le recours à la mention "répondre", et je fais toujours ainsi. Mais n'étant toujours pas intervenu par la voie normale, il semble – c'est du moins la conclusion à lquelle NOUS sommes arrivés au cyber dans lequel je tape ces lignes – que l'accès aux mentions "film" et "artiste" au DESSUS de la fenêtre blanche dans laquelle se développe les textes, et les mentions "italiques", le choix d'une couleur, etc… en DESSOUS ne répondent, ni les unes ni les autres aux sollicitations pourtant renouvelées. A défaut, les fautes grossières (mots qui manquent, syntaxe navrante provenant de la suppression ou la coupe d'une phrase trop lourde, sans la correction nécessaire et oubliée, etc…, sans même compter les fautes orthographiques et d'inattention) peuvent être amandées a condition d'en passer par un tirage"imprimante", rectifiées à la main, et réintégrées après-coup. A charge alors pour vous – mille mercis – de supprimer la première version.
Suite (de la suite)
Il me semble en effet que l'impossibilité d'accès aux éléments cités plus haut provient de la cause invoquée. Mais j'aurais mauvaise grâce à coller sur le dos de l'informatique mes propres carences et mes démélés avec cette mécanique bi-naire. Je crois cependant que le fait, au tout début, de ne pas avoir emprunté le chemin traditionnel, avec, bien entendu, le pseudo désormais bloqué – j'allais dire labellisé ! – je n'ai n'ai pas accès à ce qui fleurit au dessus et au dessous de la fenêtre blanche (un rappel d'écran ?). Mon ignorance a fait le reste.
Bien entendu, ces deux derniers messages se veulent "de service". Si vous l'estimez souhaitable ou nécessaire, ils peuvent, lecture faite, aller au panier. Je vous laisse juge, et vous remercie à nouveau.
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