Mais c'est un film des plus atypiques. Voici une bien jolie histoire d'amour , d'après un roman de Dostoievski dont Robert Bresson a lui aussi tiré un film, Quatre nuits d'un rêveur.
.
Mastroianni est égal à lui-même, c'est-à-dire impérial, Maria Schell
est pas trop mal -et pas trop lacrymale.
La beauté du noir et blanc et l'atmosphère d'un ville enneigée concourent à l'atmosphère poétique du film.
Certes, ce n'est sans doute pas le film le plus épique du maestro ni son plus émouvant,mais qu'on se le dise: il faut rééditer tout Visconti en dvd!
Et allez donc, un autre vote ! Le Bresson ayant été plutôt une déception pour moi, j'ai confiance que Visconti s'en tirera mieux.
Le genre n'est pas sans mérite ni sans qualités mais son usage est extrêmement difficile à mettre en œuvre ; il y a quelques catastrophes retentissantes, comme celle de Juliette ou la clé des songes de Marcel Carné
et bien peu de réussites éclatantes. À dire vrai je me demande lesquelles, sauf à revenir toujours aux miracles de la collaboration Carné
/Prévert,
à Quai des brumes
et au Jour se lève
(le premier bien plus que le second, au demeurant, en l'espèce).
Admirable photographie, on l'a dit et quelquefois scènes surprenantes, comme celle qui se passe dans un dancing où les deux protagonistes s'abandonnent pour la seule fois de leur triste histoire. Pour un bien petit moment. Je ne trouve pas que le superbe Mastroianni soit l'interprète idéal d'un garçon timide, trop vite enamouré d'une jeune femme fugace, singulière, farouche, mystérieuse, insondable. Mais Maria Schell,
qui a de la folie dans les yeux et qui possède un des sourires les plus craquants que le cinéma ait jamais connus est, elle, absolument idéale dans ce rôle de demi-folle, emplie d'un de ces amours de tête qui ont fait tant et tant de mal. Jean Marais,
pour sa part, est aussi marmoréen et insignifiant que de coutume.
Il paraît que Visconti voulait montrer aux producteurs et au public qu'il était capable de réaliser un film à petit budget, de structure presque théâtrale. Personne ne peut contester qu'il y soit parvenu. Mais au delà de l'exercice de style, qu'est-ce qui reste?
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