À revoir, ne serait-ce que pour oublier l'infâme trahison qu'est la dernière version télé avec Bruno Wolkowitch
(hilarant au début, quand il joue Lagardère à 16 ans !) et Jacques Frantz (maître d'escrime mondialement réputé de 150 kilos). Non seulement le film est ennuyeux, mais en plus il dénature totalement la fin du roman : Lagardère ne finit pas avec sa jeune protégée, mais avec… la mère de celle-ci ! Etonnant que quelque chose qui semblait acceptable dans les années 50, ne le soit plus aujourd'hui. Je suis sûr que Jean Marais
et Bourvil
vont nous sembler encore plus irremplaçables !
A ce propos gaumont sortira bientôt ce qui s'annonce comme une belle édition collector du film original d'André Hunebelle. Ce sera l'occasion de comparer les différentes versions.
C'est un film qu'il faut voir (et revoir) avec un oeil des plus indulgents. André Hunebelle qui, dans les années 50/60, régnait en maitre dans le genre n'avait pas la finesse de Jean Delannoy
qui nous offrit un Bossu
bien plus étoffé. Mais les films de cape et d'épée surfaient sur la crête des vagues avant que d'être balayés par une autre vague qui se voulait nouvelle. Et Hunebelle
enchaina Le bossu,
le capitan,
Le miracle des loups,
Les trois mousquetaires comme on enfile des perles. Et mis à part, peut-être, Le miracle des loups,
tous les autres sont à voir sans chercher la petite bête. Historiens s'abstenir.
C'est du pur divertissement avec deux stars de l'époque qui s'entendaient à merveille. C'est visible dans ce Bossu là où les éclats de rire de Jean Marais
ne sont pas feints devant un Bourvil
dans son registre habituel de nigaud. Du pur divertissement, ça veut dire qu'il ne faut pas se demander pourquoi en vingt ans, Jean Marais
ne prend pas une ride et Bourvil
non plus. "Sa haute taille se développait dans toute sa richesse ; le vent déployait les belles masses de sa chevelure, et ses yeux lançaient des éclairs." Il est comme ça d'un bout à l'autre notre Lagardère
! Pas l'ombre d'un rhumatisme. Par contre, il faut attendre qu'il soit déguisé en bossu (trois heures de maquillage)
Le bossu, façon Hunebelle
n'est pas la Bibliothèque nationale de France. Mais la petite salle obscure de quartier. Le roman de Paul Féval
père est survolé, sans fioritures. Le metteur en scène nous offre les couleurs que nous avions imaginées, les courses effrénées galopées au fond de notre cosy-corner, les bottes secrètes réalisées du bout de notre gauloise, et cette fin qui nous fera quand même toujours un peu sourire… C'était le mariage pour tous bien avant l'heure !
Du cinéma pour les samedi soirs. Jean Marais qui ferraille et un "ski" à la vanille. Que demande le peuple ?
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