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Sujet : Dauphin mais nez court....


De Gilou40, le 14 juin 2011 à 22:23
Note du film : 2/6

Le voilà donc, ce fier DVD
Qui tantôt m'allégea de mes quelques deniers.
Je pensais, ingénue, pouvoir m'en repaître
Et m'endormie devant, tant l'oeuvre se fit traître !
Dauphin, tu as trahi Rostand !
Le verbe molasson, le panache tombant
Tu as fait somnoler de ton niais jeu bidon
Cette pauvre Gilou regrettant son pognon…

(J'vous remercie bien)

Et Dieu sait si j'ai hésité ! Vingt fois je l'ai pris et vingt fois reposé dans son bac. Le vendeur a du penser que j'avais des tocs. Je l'avais découvert et vous en avais fait part le 11 Septembre 2010 à 18h19 sur le fil de Cyrano de Bergerac, la version de 1951 avec José ferre . Le 11 septembre, j'aurais du me méfier . Il y a des dates, comme ça…Dieu que c'est mauvais ! Mais mauvais ! J'adore Claude Dauphin, immense acteur s'il en est. Mais là, non, vraiment, ce n'est pas possible ! Je ne peux pas vous dire que c'est le plus horrible des Cyrano que j'ai pu voir, je n'en connais point d'horrible. Mais Claude Dauphin dans ce rôle, c'est demander à Michaël Youn de jouer Oreste dans Andromaque. Et je suis très surprise que cet excellent acteur ( je parle de Dauphin, bien sur ) ait pu donner à ce personnage légendaire qu'est Cyrano ce côté clownesque ! Il passe du fadasse à la trop grande gaudriole avec une déconcertante bonne foi. La tirade des nez ressemble à la table de multiplication dit par Jacques Bodoin et nous prévient déjà d'un désastre qui ne saurait tarder. Ce qu'il advint.

Tant qu'à monsieur Rivers, qui m'avait fait aussi amèrement regretter ma Goualeuse, il démontre ici un peu plus d'aisance. Il ne sauve rien, mais disons qu'avec un autre acteur, il pouvait marquer moult bons-points. Alors pourquoi Claude dauphin, pourtant grand comédien de théâtre, qui fut au cinéma Mazelli de L'important c'est d'aimer, Leca de Casque d'or et fit partie de l'aventure du Le diable et les dix commandements entre autres, comment cet acteur a t'il pu laisser s'échapper un rôle pareil ? Je ne sais pas si il a joué Cyrano au théâtre, mais il l'a défiguré au cinéma. Et au fait : Cyrano de Bergerac, passe t'il bien la barrière du cinéma ? Et si le fautif, c'était tout bonnement le cinéma lui-même ? Alors on me rétorquera Depardieu ! Et je redis bof, bof, bof…

Non, je pense sincèrement que certaines œuvres ont besoin des planches et de la poussière, du rideau cramoisi et du velours des fauteuils, plus ou moins confortables d'accord, et surtout d'une vue d'ensemble permanente. Cyrano de Bergerac, c'est un texte. D'abord un sublime texte. Et la rareté d'un texte à besoin d'une voix. Pas de gros plans . Le film de Rivers est visible, mais il n'est pas écoutable..


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De Impétueux, le 15 juin 2011 à 23:23

J'ai vu deux versions de Cyrano sur scène (avec Jacques Weber, avec Francis Huster) sans jamais être convaincu ; mais il est vrai que je n'accorde aucun crédit au théâtre, qui me semble aujourd'hui absolument ringard.

Malgré les coupes de vers réalisées par Jean-Claude Carrière je tiens le film de Rappeneau pour admirable.

Mais j'ai vu, en des temps très anciens (en 1960), la pièce filmée par Claude Barma pour la télévision avec celui dont on a dit qu'il avait été le plus extraordinaire interprète qui se puisse, Daniel Sorano ; il me semble que ça présentait les joies artificielles du théâtre, sa poussière dorée, ses conventions, et les merveilles du cinéma, la variété des plans, la faculté d'entrer dans l'action, le sentiment de n'être pas extérieur.

C'est cela qu'il faudrait vous procurer, Gilou, et le DVD existe.


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De Gilou40, le 16 juin 2011 à 01:22
Note du film : 2/6

Vous avez vu Jacques Weber au théâtre ? Quelle chance ! Moi je me contente du DVD. Je l'ai trouvé magistral ! Pour ce qui est de Daniel Sorano, je vous confirme qu'il reste à ce jour le plus illustre des Cyrano. Je le vois quelques fois sur une vieille VHS et ne savait pas que le DVD existait . Grand merci pour cette bonne nouvelle. Je me mets en chasse. Par contre, très déçue par Belmondo. Et toujours au théâtre par Jean Marais, ce qui devrait vous ravir… Pour en terminer, on dit, il parait que, soi-disant, bref le grand Coquelin fut exceptionnel dans ce rôle qu'il créa.

Je crois qu'il existe quelques documents sonores de fort mauvaise qualité. Mais quand on pense qu'au soir du 27 décembre 1897, soir de la première au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, Rostand en personne vint s'excuser auprès des acteurs pour leur avoir fait jouer "pareille niaiserie" ! Et le triomphe fut planétaire…Pla-né-taire !


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De Florian, le 16 juin 2011 à 11:08

Si vous le permettez, pour ma part, il faut toujours se méfier d'une transposition d'une pièce de théâtre à l'écran, maintes tentatives se révélèrent catastrophiques. Je crois que celle-ci ne fit pas grand-bruit lors de sa sortie et est aujourd'hui tombée dans l'oubli, ce qui peut servir d'indicateur; alors que par exemple, nombreux sont ceux qui connaissent le Volpone de Maurice Tourneur (dans sa version adaptée par Romains) car il est très bon.

De plus, vous avez visionné ce film avec en tête les jeux de Depardieu ou de Sorano avec qui le pauvre Claude Dauphin ne peut lutter sur le plan théâtral. En effet, Depardieu est un comédien absolument protéiforme qui lui permet de tout jouer avec aisance (de tout réussir, c'est autre chose, mais dans le cas de Cyrano, il l'a fait) et Sorano avait une connaissance des planches très avancées lorsque Barma l'a réclamé en 1960, ainsi que des oeuvres classiques et même antiques. Dauphin n'a à son actif théâtral que peu d'auteurs classiques, mais surtout du XXème lorsqu'il tourne ce Cyrano. Tout cela pour dire que ce film ne peut êtes comparé aux versions de Rappeneau ou de Barma pour la télé sans en sortir un peu ébrêché, cette comparaison que l'on fait consciemment ou non ne prend peut-être pas non plus en compte la chronologie des productions, cette adaptation de Cyrano au ciné est la 1ère parlante.

Imaginons-nous en 1945 et comparons-le plutôt avec l'oeuvre précédente que Augusto Genina a tourné en muet avec Pierre Magnier ou même cette unique scène tournée par Coquelin Aîné avec le son synchronisé sur un cylindre, cela permet de savoir comment on envisageait le port de la pièce à l'écran en tenant seulement compte de ce qui a été fait avant, car même si c'est légitime, il est un peu facile aujourd'hui de considérer l'ensemble des productions. Attention loin de moi l'idée de réhabiliter ce film, vu il y a trop longtemps, mais je me permets de livrer ici une manière spécifique de considérer les films.

Et effectivement, Coquelin Aîné a enregistré des scènes de Cyrano au disque en 1902, à défaut d'être inécoutables (ça l'est parfaitement), ces disques Gramo ou Zono sont fort rares. Vers 1950, la ballade du duel a été rééditée sur un AFG tiré à 500 exemplaires avec au verso Jean Coquelin (qui créa le rôle de Ragueneau en 1897) parlant de l'interprétation de son père. Quant au port de la pièce au disque, c'est une longue histoire: Aimé Clariond chez Selmer, André Brunot chez Columbia, Louis Gauthier sur G&T, Roger Monteaux sur Odéon, Jules Leitner…


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De Gilou40, le 16 juin 2011 à 14:17
Note du film : 2/6

De plus, vous avez visionné ce film avec en tête les jeux de Depardieu ou de Sorano avec qui le pauvre Claude Dauphin ne peut lutter sur le plan théâtral

J'ai visionné ce Cyrano de Bergerac là, sans penser une seconde à Depardieu ou à Sorano, mon cher Florian. Parce si on ne ferme pas les tiroirs, on part tout droit vers une déconvenue de taille. Ce n'est qu'après que les comparaisons peuvent fleurir. Du moins si elles sont opportunes et mesurées. Mais en lisant votre avis fort judicieux, vous m'avez mis sur la voie : Claude Dauphin m'a paru "jeune" . Gauche d'une certaine inexpérience, c'est tout à fait exact. En fin de compte, c'est ce que j'ai ressenti. Et sûrement à cause de toutes les raisons que vous évoquez. Mais j'aimerais quand même que l'on cesse un peu de nous jeter à la face Depardieu, chaque fois que l'on évoque le citoyen d'honneur de Bergerac, ville dans laquelle, vous le savez surement, Cyrano n'a jamais mis les pieds. Si Errol Flynn est et demeurera pour l'éternité Robin des bois, Depardieu restera un Cyrano brillant, si vous voulez, mais parmi tant d'autres. Sous d'autres latitudes Mariano est Le chanteur de Mexico, malgré la kyrielle de clônes qui lui ont succédé.

J'ai oublié dans mon précédent message de dire que, dans la palanquée de Cyrano que théâtre et cinéma nous ont offert, j'ai lu je ne sais plus oû que Charpin fut un Cyrano flamboyant, ce qui ne m'étonne guère…


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De Arca1943, le 16 juin 2011 à 14:58

« Au théâtre, il connut une grande popularité, tant en Italie qu'en France, où il interpréta notamment "Cyrano de Bergerac" au Théâtres des Nations, à Paris. »

Extrait de la biographie dvdtoile de Gino Cervi. Je parie que son Cyrano n'était pas piqué des vers (si j'ose dire).


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