![]() Sydney Pollack occupe dans le cinéma contemporain une place singulière. Il est le plus jeune des classiques et le plus ancien des modernes. Héritier de Kazan et de Minnelli par son sens du romanesque et son goût de l'esthétisme il annonce aussi par son travail original sur les genres et sa sensibilité aux problèmes contemporains la génération de la renaissance hollywoodienne celle des Coppola, des Scorsese et des Spielberg. En vingt films et quarante ans de cinéma il a illustré avec brio le western (Jeremiah Johnson) le film social (On achève bien les chevaux) le thriller paranoïaque ou non (Les trois jours du Condor, Absence de Malice) la comédie (Tootsie) que le mélodrame (Nos meilleurs années). Comme nombre de grands artistes américains, il plonge ses racines dans l'histoire de son pays, de la Dépression au maccarthisme et au capitalisme moderne tout en s'ouvrant sur le monde de Havana à Bobby Deerfield ou Out of Africa. Sa capacité à traiter subtilement des émotions dans de grandes fresques polyphoniques n'a d'égale que son talent à tirer le meilleur de ses comédiens. Il est lui-même un remarquable acteur chez Woody Allen (Maris et femmes) et Kubrick (Eyes Wide Shut) mais aussi sous sa propre direction (Tootsie). S'effaçant derrière son oeuvre chatoyante et variée, Sydney Pollack reste un homme secret comme tous ses héros, individualiste et épris de liberté, solitaire et solidaire. |
Décès de Sydney Pollack
Le réalisateur d'On achève bien les chevaux et producteur du récent Michael Clayton, premier film de Tony Gilroy dans lequel il tenait l'un des nombreux seconds rôles qui ont émaillé sa carrière, est décédé hier à Los Angeles.
Fils d'un boxeur professionnel reconverti dans la pharmacie, Sydney Pollack, formé au métier de comédien auprès de Sanford Meisner, était d'abord passé, au début des années 1960, à la réalisation pour la télévision. Il faisait ensuite ses débuts au cinéma, en tant qu'acteur, dans La Guerre est aussi une chasse de Denis Sanders.
Il revêt la première fois sa casquette de producteur en 1974 pour son Yakuza avec Robert Mitchum. Il dirige ensuite Robert Redford, avec lequel il tournera à sept reprises, obtiendra en 1986 son unique (double) "Oscar" (Out of Africa) et sera sélectionné à Cannes (Jeremiah Johnson), Al Pacino (Bobby Deerfield), Paul Newman (Absence de malice, distingué d'une "mention honorable" à Berlin) et Dustin Hoffman (Tootsie).
Son dernier film aura donc été Esquisses de Frank Gehry, seul documentaire de son parcours de réalisateur. Nous devrions néanmoins le revoir, le mois prochain, dans la comédie romantique Le Témoin amoureux et au générique de deux drames, Margaret de Kenneth Lonergan et The Reader de Stephen Daldry. AH
Kidman retrouve Pollack
Ils vont bientôt, en effet, être à nouveau réunis sur le plateau du tournage du thriller politique The Interpreter. Sydney Pollack sera derrière la caméra cette fois, la première depuis Random Hearts de 1999.
Ecrit par Charles Randolph, le scénario relate la tentative d'une interprète des Nations Unis d'empêcher l'assassinat d'un dirigeant africain devant s'adresser à l'Assemblée Générale de l'organisation. Kidman doit interpréter le rôle-titre.
Dans la vie il faut faire des choix : compte tenu de son emploi du temps chargé, Nicole Kidman a dû récemment renoncer à la fois à Mr. & Mrs. Smith de Doug Liman et au deuxième film, après Dogville, de la trilogie de Lars von Trier, Manderlay.
Mais au fait, où Kidman et Pollack se sont-ils déjà rencontrés ? Dans le Eyes Wide Shut de Kubrick, bien sûr ! AH
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