L'un des acteurs US les plus intelligents et attachants, Dustin Hoffman a commencé sa carrière au théâtre en 1964 dans la pièce de Samuel Beckett "En attendant Godot". Ce fils d'un décorateur de plateau, ancien étudiant en art dramatique à la Pasadena Community Playhouse puis à l'Actor's Studio de New York du célèbre Lee Strasberg, est remarqué par Mike Nichols au cours d'une représentation de "Eh?" à Broadway. Le cinéaste l'engage pour tenir l'un des rôles principaux du Lauréat pour lequel il avait été en discussions avec Warren Beatty et Robert Redford.
Le succès du film et la notoriété dont il jouit soudainement lui permettent d'obtenir d'autres premiers rôles et de profiter du fantastique essor du cinéma étasunien des années 1970. Il varie les registres, multiplie les tournages de films dont la plupart sont depuis devenus des classiques du Septième art. Il tient ainsi le rôle de Ratso Rizzo dans Macadam cowboy, joue dans Little Big Man, Les Chiens de paille de Sam Peckinpah, aurait pu être Michael Corleone dans Le Parrain, aide Papillon joué par Steve McQueen à s'évader, devient Lenny Bruce pour Bob Fosse.
Il incarne ensuite le journaliste du "Washington Post" Carl Bernstein dans Les Hommes du president d'Alan J. Pakula avant de tomber entre les mains d'un dentiste tortionnaire joué par l'immense Laurence Olivier dans le thriller Marathon man. Son interprétation de père divorcé dans Kramer contre Kramer de Robert Benton lui vaut, après trois nominations, son premier "Oscar" de meilleur acteur.
Travesti en femme pour être Tootsie, la "doublure" d'un comédien au chômage, Hoffman bouleverse ensuite en autiste prodige chaperonné par son frère cadet joué par Tom Cruise dans Rain Man. Deux grands succès assortis d'une nouvelle nomination et d'une seconde statuette qui, heureusement, éclipsent sa malheureuse participation au artistiquement désertique Ishtar.
Un virage s'amorce au début des années 1990. Moins de bons premiers rôles (Dutch Schultz dans Billy Bathgate avec Nicole Kidman, le capitaine Crochet dans Hook de Spielberg, Bernard 'Bernie' Laplante dans Hero de Stephen Frears) et davantage de seconds (Sleepers de Barry Levinson avec lequel il tourne néanmoins l'année suivant Des hommes d'influence aux côtés de Robert de Niro qu'il retrouvera en 2004 pour Mon beau-père, mes parents et moi) pour ce Californien exigeant, réputé difficile à diriger et qui aurait voulu devenir… pianiste de jazz.
La décennie suivante est également marquée par des rôles de soutien, ceux de Neverland ou de L'Incroyable destin de Harold Crick notamment. AlHolg
''<u>Citation</u> :
"L'euthanasie est légale à Hollywood. On tue le film s'il ne réussit pas immédiatement"''