La réussite de Sylvia Scarlett est due avant tout à l'interprétation efficace et survitaminée des deux acteurs principaux que sont la pétillante et primesautière Katharine Hepburn
et le séduisant, flegmatique et roublard Cary Grant.
Cette comédie sentimentale est un hymne à la différence, à la confusion des genres et des sentiments ainsi qu'à la quête d'identité. En raison de la censure de l'époque, on sent bien que Cukor dut édulcorer son propos pour éviter de parler trop ouvertement de l'homosexualité, bien que pullulent de nombreux sous-entendus sexuels. Ces allusions, ces jeux de mots et ces allégories loufoques évoquent évidemment le maître du genre c'est-à-dire Lubitsch,
mais ici les ingrédients un peu fades n'arrivent pas à créer cette savante alchimie comme en était capable le grand Lubitsch.
Malheureusement, si les thèmes et le casting peuvent légitiment séduire, il n'en est pas de même pour le rythme manquant singulièrement de peps. D'ailleurs, sur une thématique à peu près similaire, Wilder nous a laissé le génial et irrévérencieux Certains l'aiment chaud.
L'homosexualité est un thème récurrent du cinéma. Dès 1925, Hitchcock, initié à la chose – enfin pas physiquement – lors d'une soirée mémorable dans un night-club "spécial" jalonnera son œuvre d'ellipses, de sous-entendus, de clins d'œil révélateurs. Car, sir Alfred, malgré des inclinations sexuelles dans la norme était presque envieux de cette liberté de disposer de son corps à sa guise. D'ailleurs, il travailla avec nombre d'acteurs dont l'orientation sexuelle ne faisait pas de doute comme John Gielgud,
Anthony Perkins,
Tallulah Bankhead,
Charles Laughton,
Montgomery Clift,
etc.
Dans sa filmographie immarcescible, le thème de l'homosexualité est plus ou moins clairement évoqué dans une douzaine de métrages de Pleasure Garden (1925), à Numéro 17,
en passant par Une femme disparaît,
Rebecca,
Le procès Paradine,
La corde,
L'inconnu du Nord-Express,
La mort aux trousses
…
Savez-vous, cher urpoller, que vos écrits passionnants, même s'ils sont parfois alambiqués, m'ont incitée à découvrir une partie de la filmographie de Hitchcock que je connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Ceci dit sans flagornerie aucune. Il est heureux que vous soyez sorti de votre tanière (ou plutôt de votre grotte en référence à votre pseudo) comme le disait Vincent.
Mais, sans s'être ennuyé, on a été bien décontenancé par cette histoire décousue, sans charme, simplement illuminée par le talent des deux acteurs principaux…
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