Le mélodrame, le film noir et un certain regard néoréaliste : dans son genre, c'est très réussi. Eleonora Rossi Drago et Silvana Pampanini
sont magnifiques, intenses et d'une sensualité aujourd'hui impossible à reproduire. Avec sa tronche de déterré, l'Américain Mark Lawrence est un écoeurant de première bourre, flanqué de sous-fifres comme Vittorio Gassman,
Enrico Maria Salerno
et la glaciale – comme elle fait bien ça ! – Tamara Lees. Malgré sa belle gueule, Ettore Manni est un héros moins niais que la moyenne. La toute jeune Sophia Loren
s'acquitte remarquablement bien d'un touchant rôle secondaire.
Et le marathon de danse qui tue, comme tuera plus d'un quart de siècle celui de On achève bien les chevaux. Le bonimenteur à étrangler comme Gig Young
dans le film de Pollack.
Et la séquence des "vigilantes" du borgate qui viennent à deux minutes près d'un lynchage. Splendides scènes nocturnes sur les docks.
J'y reviendrai demain car je dois aller me coucher.
4,8/6.
J'y reviendrai demain car je dois aller me coucher.
Voilà une affirmation hardie de Arca1943 datée du 13/10/2009, et qui semble tout droit sortie de la bouche d'un participant un peu optimiste de ce marathon de danse !
Voilà un film étonnant, mélangeant plusieurs genres : le film noir (très influencé par le cinéma américain de l'époque), le drame néoréaliste, et un aspect très italien (le mélodrame manifestant une fascination pour la beauté -et les émois- des jeunes femmes de la péninsule). On pense sur ce dernier point au triptyque réalisé par Antonioni -Chronique d'un amour (1950), La dame sans camélias
(1953) et Femmes entre elles
(1955)-. Un essaim de jeunes femmes, toutes plus belles les unes que les autres, semble tomber du ciel comme les grappes d'un raisin mûr de Sicile. Le drame n'en est que plus poignant. Les acteurs sont tous formidables (parfaitement dirigés) et la mise en scène de Luigi Comencini
remarquable de maîtrise et d'efficacité. Autre point fort de cette histoire : comme dans I vitelloni
(de Fellini)
, un nombre important de personnages occupe l'écran, chacun d'entre eux étant parfaitement caractérisé, et leurs relations croisées très bien évoquées. Les décors urbains tout à la fois créent une atmosphère et inscrivent les personnages dans un environnement social, économique, politique et historique.
La traite des blanches n'est peut-être pas un chef d'oeuvre mais il trace au début des année 1950 le chemin pour des oeuvres italiennes à venir encore plus ambitieuses, et complètement abouties.
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