Sans être un grand western, Les chasseurs de scalps est un petit film sympathique, bénéficiant d'un excellent dialogue, de répliques pittoresques ("Tu te pavanes comme une squaw enceinte") et d'un discours antiraciste des plus fins. Pollack n'est pas encore au point, et sa réalisation est assez pataude, mais sa direction d'acteurs est formidable et le tandem Lancaster-Ossie Davis est un plaisir. Dommage d'ailleurs, qu'ils soient séparés si longtemps au cours de l'action, car leur alchimie est le coeur de tout le film. L'inversion des rapports (le blanc est illettré et le noir érudit). Les "méchants", du bestial Savalas, à la grosse Shelley Winters semblent sortir d'un album de "Blueberry", la violence est traitée avec discrétion, et la bagarre finale est réjouissante : couverts de boue, les deux héros changent littéralement de peau : Lancaster devient noir, et Davis tout blanc ! Idée simple, mais tout à fait parlante. Il aurait fallu l'énergie d'un Sam Fuller, pour faire de ce western un classique du genre, mais tel quel, Les chasseurs de scalps vaut d'être redécouvert.

Mauvaise nouvelle : la copie est floue, jaunâtre, le son pourri.. Reste à attendre une hypothétique sortie en zone 1. D'un autre côté, l'édition zone 2 de "Castle keep" rattrape l'infâme zone 1 en Pan & Scan. Difficile de suivre !