L'un des sommets du film noir toutes époques confondues, dont Irwin Winkler a fait un remake navrant avec Robert De Niro.
Pas une ride, pas un défaut.
Des personnages peu ordinaires.
Bref, une réussite !
Un des sommets du film noir selon moi.
Le film repose sur l'interprétation éblouissante de Richard Widmark, qui rêve de "devenir quelqu'un" selon ses propres mots, un "artiste qui n'a pas trouvé son art" comme le qualifie l'un des protagonistes. Le film s'ouvre et se clôt sur une poursuite, et entre les deux Jules Dassin
nous donne un aperçu au ras de l'asphalte des bas-fonds londoniens, des dédales de couloirs et de ruelles qui débouchent sur des salles de cabaret enfumées ou des bureaux miteux. Toute une faune interlope gravite autour d' Harry Fabian (Richard Widmark)
, un petit escroc en perpétuelle quête de la magouille qui le rendra riche.
Mais le Destin rôde, impitoyable. La scène pivot du film ( la lutte entre Grégorius et l'Etrangleur) voit Fabian rattrapé par la fatalité, et dès lors il ne fera que fuir, fuir la mort, fuir ses rêves avortés. Jules Dassin nous donne à voir un homme qui a visé trop haut, qui a vu trop grand, sans en mesurer les conséquences. Dès lors ce n'est plus qu'une fuite éperdue pour grappiller les derniers instants de vie qui lui restent.
Illuminé par le beau visage de Gene Tierney, la femme qui l'aime et qui aurait sans doute pu lui offrir l'espoir d'une rédemption, porté à bout de bras par un Richard Widmark
fiévreux, survolté et fébrile, Les forbans de la nuit
déroule sa mécanique implacable sans laisser au spectateur le temps de souffler.
Du grand art !
Le film est sorti en Blu-Ray aux USA (Criterion Collection) en Août dernier. L'ayant vu dans cette édition dernièrement, je puis attester que la qualité HD ajoute un très beau grain au film, en comparaison de l'édition dvd de Carlotta.
Jules Dassin a souvent dit et écrit qu'il aurait préféré réaliser des films documentaires plutôt que des films policiers. Il me semble que ce regret se voit très bien dans Les forbans de la nuit,
avec des images de Londres impressionnantes, comme l'avaient celles (un degré au dessus, à mon sens) de New York dans La cité sans voiles
et même les rares vues de Paris dans Du rififi chez les hommes.
C'est cela même : à un moment donné, les funambules sans grand talent se cassent la figure ; et se tuent.
À propos de "Night and the City"… à quelles imperfections faites vous allusion ?
Les invraisemblances et imperfections ne sont pas vraiment graves dans un film d'atmosphère ; il y en a plein dans Le cercle rouge, ce qui n'empêche pas le film de Melville
d'être un chef-d'oeuvre. Mais je regrette que la musique soit médiocre et que Gene Tierney
soit si peu employée…
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