Un curieux film, bâti autour de la love story improbable entre une passionaria juive de milieu modeste, et un WASP indolent. Le thème était intrigant, et Redford endosse courageusement ce rôle de bellâtre séduisant, mais incurablement creux et vélléitaire, qui n'ose jamais s'engager (il abandonne quand même sa femme à la naissance de leur enfant), ni se battre pour ses idées (la façon dont il vend son âme, en débarquant à Hollywood).
Nos plus belles années pâtit de la présence étouffante de Streisand,
beaucoup trop apprêtée et sophistiquée, avec ses faux ongles et diverses perruques, pour ce personnage haut en couleurs, qui aurait dû en toute logique, ressembler à The nanny
de la célèbre sitcom. A cause d'elle, le film perd en vitalité, le message se brouille, et on finit par ne plus très bien comprendre pourquoi le couple ne fonctionne pas, et surtout ce que Pollack a voulu démontrer.
Pollack réalise tout cela avec élégance, en fait parfois trop (les balades sur la plage, sur une chanson de Barbra)
, et bâcle les seconds rôles, qui ne sont que des silhouettes à peine esquissées (Lois Chiles,
James Woods,
et même la ravissante Susan Blakely,
qui disparaît au bout de deux répliques). On a la sensation qu'il fut opéré de sévères coupes au montage.
Nos plus belles années laisse sur l'étrange impression d'un film très hollywoodien, critiquant ouvertement l'hollywoodisation, mais vaut le coup d'oeil pour Redford
qui fait le maximum d'un personnage ingrat de "bimbo" masculin, posant par la même un regard autocritique sur sa propre notoriété de l'époque.
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