<font color=yellow>Avant le cinéma</font> Pierre Blanchar est né à Philippeville, Algérie Française, le 30 juin 1896,

En 1916, combattant de la première guerre mondiale, il est gazé à l'ypérite. Echappant à la cécité, il se rétablit à la suite d'une longue convalescence, mais doit abandonner son ambition de devenir marin. Il se tourne alors vers l'art dramatique. Formé au Conservatoire de Paris, il se lie d'amitié avec Charles Boyer et Philippe Hériat, avant de faire ses débuts sur la scène du théâtre Antoine. Il travaillera ensuite pour le théâtre de l'Odéon et la Compagnie Renaud-Barrault.

<font color=yellow>Débuts à l'écran</font> Pierre Blanchar débute au cinéma dès 1919, dans un film réalisé par l'acteur Jacques Grétillat, Papa Bon Coeur. Dès 1922, il interprète le poète Lamartine dans le Jocelyn de Léon Poirier, avant de récidiver avec le même personnage (et pour le même réalisateur) en 1923 dans Geneviève, se confectionnant déjà une image d'acteur romantique et tourmenté.</font> Ses grands rôles muets, il les les interprète dans la Valse de l'Adieu d'Henry Roussell et Le Capitaine Fracasse d'Alberto Cavalcanti.

<font color=yellow>Un acteur romantique et tourmenté:</font>

Sa grande carrière cinématographique, en tout cas celle dont nous nous souvenons encore, commence avec l'avènement du cinéma parlant, tout d'abord dans les Croix de Bois de Raymond Bernard, puis \l'Atlantide de \Pabst.

Son rôle de "faiseur d'anges" dans le film de Julien Duvivier, un Carnet de Bal, est également remarqué, tout comme ses performances dans les deux films de Pierre Chenal, Crime et Châtiment (le regard ténébreux, il campe un Raskolnikov inoubliable) et l'Homme de Nulle part. Mais c'est dans des films comme Le Coupable de Raymond Bernard (1936) ou l'Affaire du Courrier de Lyon de Maurice Lehmann (1937 où il semble endosser avec un plaisir masochiste la peau d'individus accablés par le sort ou par la société.

<font color=yellow>La guerre et l'après-guerre</font>

En 1942, Pierre Blanchar réalise un long métrage, Secrets, suivi un an plus tard par un Seul Amour, deux films rarement présentés sur nos chaînes de télévision. Contrairement à de nombreux acteurs qui ne veulent pas vivre sous l'occupation des troupes allemandes et préfèrent l'exil, Pierre Blanchar entre dans la Résistance, tout en continuant son métier. Le Bossu redresse les torts à l'écran, tandis qu'il dénonce d'une plume anonyme la représentation que Clouzot fait d'un petit village français dans Le Corbeau. "Pontcarral, Colonel d'Empire" devient, à la Libération, Président du Comité de Libération du Cinéma Français. Sans jugement aucun, reconnaissons à tous ceux qui ont combattu, pour la France Libre ou dans les troupes de libération, un courage dont nous ne sommes pas sûr pour nous même.

La guerre terminée, Pierre Blanchar reprend le chemin des studios. Son interprétation, aux côtés de Michèle Morgan, dans la Symphonie Pastorale de Jean Delannoy, paraît un peu lourde. Car les temps ont changé, et le goût du public n'est plus le même. Les grands tragédiens n'ont plus leur place dans le cinéma "moderne". S'il se montre convaincant dans Docteur Laënnec, les succès se font plus rares et, de 1949 à 1959, l'homme se consacre exclusivement au théâtre. Ses deux dernières apparitions ne changeront pas grand chose à l'affaire.

<font color=yellow>Vie privée</font>

On ne lui connait qu'une femme dans sa vie, son épouse Marthe Vinot, soeur de la comédienne du cinéma muet Louise Lagrange.

De cette union naquirent deux filles, dont la future actrice Dominique Blanchar. Le comédien est décédé le 20 novembre 1963, d'une tumeur au cerveau. Comme pour beaucoup d'acteurs dramatiques français de la première époque du cinéma parlant, le jeu de Pierre Blanchar paraît aujourd'hui quelque peu appuyé. Il n'en demeure pas moins l'un des plus grands comédiens français d'avant-guerre.

Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>.