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Sujet : La belle et la bête....

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De Gilou40, le 5 octobre 2011 à 19:27
Note du film : 4/6

Je me suis permis d'ouvrir un autre fil pour ce film, une façon comme une autre d'éluder certains propos tenus à l'encontre de Madeleine Sologne

Pourquoi cet air méchant, cette joie sans mélange ?
c'est qu'au plus haut des cieux je viens de voir un ange…
Son visage est serein, son regard étincelle,
je vais, de ce couteau, lui arracher une aile !

Fermez le Ban !

Une grande première moitié de cette perle est l'égale de bien des contes de fées. Tout y est beau, même la laideur. Surtout lorsqu'elle est si humblement subie par un Von Stroheim pourtant éblouissant. Des scènes magnifiques, des moments d'une grâce immense. L'amour et l'espoir toujours présent dans le monde de Liliom. Les chevaux de bois et les luminaires font la joie de ce petit garçon de cinquante ans, défiguré, mais souriant aux autres, moins généreux que lui. Le petit et pauvre cirque ne jouera pas ce soir, faute de spectateurs ? Qu'importe : Frank, le graveur de la Banque de France, souriant encore, achètera cinquante places. C'est son anniversaire et il ne veut pas être seul… Immense Von Stroheim, qui par tous les moyens fera des pieds de nez à cette vie qui ne l'a pas loupé. Pierre Chenal le dirige merveilleusement. Faisant en sorte de filmer ses allers et venues comme dans un rêve. Et nous vient alors cette idée : il dort et doit rêver. Il va se réveiller… Non, Frank ne dort pas. Il se promène doucement entre des beautés qui le dépassent…

Sa rencontre avec la très belle Madeleine Sologne, véritable apparition fantomatique, se fera aussi très doucement. Elle est aveugle et jamais la vie n'a donné à Franck un tel cadeau.. Pour elle qui ne le voit pas, il se fera encore plus laid et deviendra faux-monnayeur. Pour la combler de toutes les richesses de la terre. De celles qu'on achète et puis des autres. Son premier bal, ses premiers émois de valse. Ses premières ivresses de fête… Aimante et légère, Madeleine Sologne se fera diaphane dans un onirisme latent, formant avec Von Stroheim à genoux, un couple très émouvant.


Et puis viendra donc une deuxième partie, beaucoup plus policière. Moins attachante. Et là, Pierre Chenal semble oublier un peu ce qui à fait le charme et la grande séduction de la première moitié de son œuvre. Il accélère l'action au détriment des personnages merveilleusement en place depuis le début. Louis Salou, toujours royal, sera la mouche de ce coche qui s'emballe. Est-il excessif de dire que là, tout se détraque ? Peut-être. Disons alors que la magie disparaît. Nous sommes dans un autre film. Qu'à cela ne tienne ! Prenons le comme ça. Mais regrettons que Madeleine Sologne, retrouvant la vue après une opération ne s'étonne de rien. Déplorons que Pierre Chenal fasse de Von Stroheim un fou furieux frisant le grand guignol dans une scène de règlement de comptes final avec ses associés. Et demandons nous pourquoi ce réalisateur de talent a filmé les cinq dernières minutes comme l'avait fait Duvivier dans Carnet de Bal avec Pierre Blanchar et Marie Bell. En oblique ! Ça n'apporte rien au film sinon un gros étonnement de notre part. Et tout cela est fort dommage car il n'est pas exagéré de dire que le film se "casse" à moitié projection. Je ne dis pas que ça devient mauvais pour autant. Ça devient autre chose. Nous rêvons la première moitié du film, il nous semble subir la deuxième. L'étrange est toujours présent. Mais il est en manque de la blondeur de Madeleine et des chevaux de bois…

Mais cette première heure est si belle que nous nous en contenterons. Et je dis que c'est un grand film. Et que je jette aux orties les quelques réserves faites. J'aime trop les chevaux de bois…


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