D’une carrière qui compte davantage de seconds rôles, voire de simples silhouettes que des têtes d’affiche, que retenir ? D’une bonne centaine de films en cinquante ans, entre La bonne tisane d’Hervé Bromberger en 1958 et La fille de Monaco d’Anne Fontaine en 2008, que restera-t-il dans les mémoires ?

Sans doute, en premier plan, les films tournés avec Claude Chabrol, qui fut son compagnon, puis son mari et surtout, en deux années magnifiques, La femme infidèle en 1969 avec Michel Bouquet et Le boucher en 1970 avec Jean Yanne ; et comme par hasard ce sont sûrement les deux meilleurs du cinéaste. Et puis, plus tardivement, en 1987, de façon plus singulière, l’étrange, attachant Festin de Babette de Gabriel Axel.

Mais tant autres films, pourtant où la jeune oiselle des débuts, la femme séduisante, ravissante et souvent d’apparence froide de la maturité, incarnation bourgeoise extrêmement française (Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard en 1974, Vincent, François, Paul… et les autres de Claude Sautet la même année), pouvait se muer en ménagère minable (Violette Nozière de Claude Chabrol en 1978 et plus tard même en virago odieuse (Coup de torchon de Bertrand Tavernier en 1981) ou en pauvre chose minable et battue (Mortelle randonnée de Claude Miller en 1983.

Nous serons nombreux en tout cas à ne pas l’oublier. Impétueux