S'inspirant de faits authentiques, Claude Chabrol s'attarde une nouvelle fois sur l'adultère, en intégrant toutefois les personnages initiaux dans le milieu notable. Dans une ville d'Indre en fait, Pierre, politicien, (Michel Piccoli) et Lucienne (Stéphane Audran), bourgeoise, entretiennent une liaison secrète. L'un est blasé par l'état maladif chronique de sa femme – la regrettée Clotilde Joano – l'autre, est l'épouse du maire (Claude Piéplu), plus préoccupé par ses citoyens que par sa vie familiale. Nous sommes encore à une époque où rappelons-le, le divorce est mal perçu, et peu d'alternatives s'offrent à nos deux amants pour vivre une relation normale. On se donne rendez-vous dans les bois, on fricote dans les musées, la nuit. Un jeu dangereux, ne pouvant durer éternellement…
L'ambiance du film, par ses décors et sa musique, est lugubre et typiquement 'Chabrolienne'. Toutefois, la technique du flash-back est ici souvent employée, – 4 ans après 'Les choses de la vie' pour Piccoli'… -, demandant un travail extrêmement minutieux. Nous avons le plaisir de retrouver Piéplu, cet orateur prolixe, dans un rôle majeur. Quant à nos deux tourtereaux, nous partageons pleinement leur passion, au prix même de scènes langoureuses, et pénibles parfois. On pourrait par ailleurs reprocher certaines scènes mal filmées et quelques petites lenteurs. Le réalisateur ne bénéficiant pas, visiblement, d'un budget mirobolant. Mais 'Les noces rouges', teinté d'une fine psychologie, reste un bon Chabrol…
Un grand Chabrol, admirablement mis en scène. Beaucoup de finesse pour décrire la psychologie des personnages. Beaucoup de qualités d'une façon générale (le montage, la musique en toile de fonds, les plans employés).
S'il y a un film de Claude Chabrol que j'apprécie tout particulièrement, c'est bien Les noces rouges. Cette histoire d'amants criminels est comme toujours, bien dans l'ambiance des réalisations du maître. La sensuelle Stéphane Audran ne peut résister à la virilité de Michel Piccoli, ce qui les mènera à commettre l'irréparable. Il faut dire que Claude Piéplu ne risque pas d'arranger la situation car pour lui, seule compte son ambition, et pour ce qui est de Clotilde Joano, elle ne peut pas plus lutter contre sa rivale.
A noter que le suspense et la musique sont, comme d'ailleurs dans tous les films de ce réalisateur, un tandem qui fonctionne à merveille. L'amour peut parfois pousser au crime….
Mais quels lourds sabots, crottés d'encore plus lourde glaise, Chabrol emploie-t-il pour nous présenter une histoire paraît-il inspirée d'une affaire réelle !! Les dialogues aussi bien que les scènes sonnent aussi faux que possible et malgré des acteurs de qualité désarticulent le film, qui s'étale dans la pire banalité. On a compris bien vite que les amants diaboliques assassins ne l'emporteront pas en paradis. Quoi ? Pas de bonheur dans le crime (Barbey d'Aurevilly
dans Les Diaboliques) ? C'est bien décevant.
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