Remake flagrant (mais inavoué) de Les yeux sans visage, ce film est une sorte de phénomène. Tourné par le stakhanoviste Franco, avec une technique de film porno, ce qu'il faut de plans touristiques de Paris pour assurer les ventes à l'étranger, Les prédateurs de la nuit
est paresseusement gore, d\'une lenteur décourageante, d'un voyeurisme infantile, et offre comme couple "diabolique" les improbables Helmut Berger
et Brigitte Lahaie
! Les seconds rôles font tout le charme (relatif, il ne faut pas s'emballer) de la chose : Audran,
qui n'a jamais été plus mauvaise finit une seringue dans l'oeil en gros plan, Kojak
en personne qui a dû tourner tout son rôle en une matinée, Diffring
et Vernon, vieux routiers du cinéma "bis" européen, Caroline Munro
en fin de parcours…
C'est mal écrit, mal ficelé, mal éclairé, mais les références des auteurs trahissent leur amour sincère d'un certain cinéma populaire d'une ère déjà lointaine, et en cela Les prédateurs de la nuit n'arrivent pas à être totalement antipathiques. Mais c'est redoutable !
Les prédateurs de la nuit est l'un des films les plus onéreux réalisés par Jess Franco.
C'est un film assez paradoxal. Il est davantage l'œuvre du producteur René Chateau (oui celui qui édite tout le cinéma patrimonial français) que celle du senor Franco. Ici bien des caractéristiques habituelles des films de Franco sont absentes: pas de zoom, peu d'érotisme et un scénario plus efficace..
Mais on ne gagne pas vraiment au change.
Si la distribution peut attirer le chaland, force est de constater que les prestations offertes ici sont navrantes.
Brigitte Lahaie, compagne du producteur à l'époque, est ici pour prouver sans succès qu'elle peut faire des films sortant du X. Quelle tristesse de voir Helmut Berger
s'ennuyer autant, songeant sans doute avec nostalgie aux années Visconti.
Savalas n'a que quelques courtes scènes dans un bureau où il s'entretient avec le nullissime Chris Mitchum, qui a part sa ressemblance avec son père, n'a rien à nous offrir de bien intéressant.
Stéphane Audran,
qui sortait pourtant du triomphal Le festin de Babette
est mauvaise et bien amochée, loin de la beauté et du talent qui irradiaient les meilleurs Chabrol.
Les starlettes – notamment Florence Guérin
sont horripilantes.
Les vétérans Anton Diffring
et Howard Vernon ont l'air plus que fatigués.
Et le doublage français – le film ayant été tourné en anglais- n'arrange rien !
Le scénario est honteusement pompé sur magnifiques Yeux sans visage de Franju.
Et on est loin de la poésie de l'original.
Les prédateurs de la nuit
constitue un monument de vulgarité estampillée années 80.
Outre une distribution clinquante, on a ici mis le paquet sur le gore, au point que le scénario paresseux semble souvent n'être qu'un catalogue de scènes horrifiques mal reliées entre elles par une intrigue anodine.
La clinique du docteur est un véritable Castorama du film gore: on rentre une seringue dans l’œil de la pauvre Stéphane Audran,
on fout une perceuse dans la tête de la concierge trop curieuse, on tronçonne les restes d'une opération ratée, On tue à coup de ciseaux un amant trop curieux, on coupe à la hache les bras d'une patiente qui voulait étrangler Brigitte Lahaie
Mais tous ces effets tombent à plat et ont beaucoup vieilli. A force de vouloir faire à tout pris dans le malsain, on atteint des sommets de ridicule.
Ce film racoleur voulait plaire à tout le monde et il ne plaît en fait à personne. C'est une paella qui mélange la comédie (avec Marcel Philippot, acteur de la série "Palace" et des pubs pour la MAAF), le gore, le suspense policier, le drame, un érotisme qui fait passer les téléfilms de M6 pour de la pornographie. L'absence complète de cohérence rend le film incroyablement bancal au lieu de l'épaissir. Tous les clichés sont au rendez-vous: l'ancien nazi élève de Mengele, le vétéran du Vietnam, le couple de savants fous diaboliques, les victimes belles mais idiotes, etc.
La photo est laide et datée : elle est signée de Maurice Fellous, grand complice de Georges Lautner. Ce n'est donc pas un hasard si Les prédateurs de la nuit
me fait souvent penser aux très mauvais films que le réalisateur des Tontons flingeurs a réalisé dans les années 80, comme La vie dissolue de Gérard Floque,
les scènes gore en plus.
En conclusion, Les prédateurs de la nuit est un magnifique navet qui n'est pas prêt de quitter ma dvdthèque.
C'est un film lamentable mais qui m'intéresse…
Allez donc savoir pourquoi…
Parce qu'il a un petit côté "cimetière des has beens" assez émouvant, peut-être…
L\'absence de happy-end et une tonalité étrangement vicieuse sont aussi à mettre à l\'actif de ce film, ce qui fait qu\'il me reste en mémoire malgré sa médiocrité crasse.
Et une production gore française avec des vedettes étrangères ringardes, parfois bien décaties comme Savalas, Vernon et surtout Anton Diffring,
c\'est suffisamment rare pour faire de ces Prédateurs de la nuit
improbables une oeuvrette bien singulière dans le cinéma hexagonal malgré son échec artistique et financier. Le dénouement appelait une suite qui ne vit jamais le jour.
Et puis je pourrais en citer des films inaboutis voire nuls qui me fascinent: Le bal du comte d'Orgel, Le phare du bout du monde,
Police magnum
… et quelques films de Jesus Franco.
Et comme Verdun, je pense que c'est une catastrophe absolue, mais pas ennuyeuse du tout, ce qui me confirme dans l'idée que Franco n'a pas que des défauts et qu'il sait capter l'attention de cinéphages comme nous le sommes (et j'ajoute PM Jarriq pour faire bonne mesure).
La volonté de remaker Les yeux sans visageEnfin ! Film réservé aux mecs bizarres qui, comme l'écrit Verdun, reste en mémoire malgré sa médiocrité crasse. On se demande bien pourquoi, mais, de fait…
Mais oui ! Ça alors, Tilda Thamar, l'incandescente protagoniste de L'Ange rouge,
se retrouve dans ce nanar des bas-fonds. Misère de misère. C'est encore pire qu'Olivia De Havilland
dans The Swarm.
C'est encore pire qu'Olivia De Havilland dans The Swarm.
Oh là ! Attention ! Ne jamais dévaloriser en ma présence The swarm, qui était, est et sera toujours un des pires nanars jamais réalisés. Revoir la scène où Henry Fonda
fait un infarctus en imaginant une grosse abeille, s'il vous plaît. Rien, je dis bien RIEN ne peut être pire que The swarm.
Jesus Franco inclus.
Non, mais…
Si vous le dites. Je vous laisse le bénéfice du doute, ayant eu la chance de ne voir ni l'un, ni l'autre film !
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