![]() <font color=yellow>Georges Cukor, l'homme qui aimait les femmes… (jusqu'à un certain point !) </font>. Telle est en effet la réputation de George Dewey Cukor, né à Manhattan, le 6 juillet 1899. Est-elle bien fondée? L'énoncé des titres de ses films est éloquent: Tarnished Lady, Girls About Town, Little Women, Sylvia Scarlett, Zaza, Susan and God, A Woman's Face … Jusqu'aux derniers, My Fair Lady, Justine, Travels with My Aunt et Riches et Célèbres (adjectifs déclinés au féminin). Très tôt, George Cukor s'intéressa aux femmes. Et pas n'importe lesquelles. Des femmes de caractère, indépendantes. Sylvia Scarlett, qui coupe ses cheveux et se fait passer pour un homme, Marguerite Gautier, l'héroïne de Dumas, une mangeuse d'hommes, Joséphine March, l'aînée des filles du célèbre docteur, qui quitte le giron familial pour devenir écrivain, Tati Augusta, la voyageuse infatigable… Et le sommet caricatural de cette tendance, Amanda Bonner dans Madame Porte la Culotte avec Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Tout est dans le titre! Les grandes stars de l'époque ne l'ignoraient pas, qui voulaient toutes passer entre les mains du maître: Greta Garbo, Katharine Hepburn, Joan Crawford, Jean Harlow, Judy Garland, Judy Holliday, Anna Magnani, Sophia Loren … Des caractères bien trempés! Cette réputation est également le fruit du tour de force dont il fit preuve en 1939 avec son film The Women (les Femmes). Plus d'une centaine d'actrices au générique et… pas un seul homme! L'affaire n'était pas originale, mais la dimension la rendait étonnante. Soit, George Cukor parlait des femmes. Mais en quels termes? Il y eut bien quelques schémas classiques, quelques petits travers dénoncés dans the Women, ou les personnages interprétés par Judy Hollyday, plutôt forcés, caricaturaux. Mais, pour le reste, demeurent de très beaux portraits. Sylvia Scarlett et Amy March,je l'ai déjà dit. Evoquons également Tracy Lord dans Philadelphia Story. Et surtout le duo, disons même le trio féminin du dernier film Rich and Strange (à voir absolument), dans lequel une jeune actrice faisait ses débuts à l'écran, Meg Ryan. La réputation est méritée. La seule femme soumise dont je me souvienne chez Cukor fut Paula Alquist, interprétée par Ingrid Bergman dans Gaslight (Hantise)". Mais comment expliquer cette prédilection permanente du metteur en scène pour le sexe opposé. C'est bien naturel, me direz-vous, pour un homme. Et bien non… Car George Cukor fut un homosexuel notoire! Un psychanalyste pourrait sans doute remonter le fil de cette affaire. Allez savoir! Pour autant, il ne faut pas résumer le talent de Cukor par ce stéréotype réducteur. L'homme sut également diriger les acteurs. Ainsi, sur les cinq oscars qui honorèrent les interprètes de ses films se retrouvent trois hommes, James Stewart, Ronald Colman et Rex Harrison, pour deux femmes, Ingrid Bergman et Judy Hollyday. Nous lui devons en outre plusieurs chefs-d'oeuvre du cinéma américain (Camille, Gaslight, the Philadelphia Story …). Quelques éléments biographiques pour terminer: Destiné à une carrière juridique comme papa, George Cukor préfère se tourner vers les planches. Régisseur à Broadway dès 1918, il brûle les étapes et se retrouve rapidement à la tête d'une troupe. L'avènement du parlant pousse les producteurs hollywoodiens à se tourner vers les acteurs et les dialoguistes de théâtre. C'est ainsi que Cukor fait, dès 1930, ses débuts derrière une caméra. Pour ses deux premiers films, il partage la tâche avec un technicien, Cyril Gardner puis Louis J. Gasnier. Très rapidement, il vole de ses propres ailes. Dans le système Hollywoodien, Cukor sut très bien tirer son épingle du jeu et faire preuve d'une grande personnalité. Ce ne fut pas sans difficultés: il fut plusieurs fois écarté de projets qu'il avait pourtant entamés. Citons notamment Autant en Emporte le Vent, pourtant supervisé par son ami David O.Selznick. Gable lui reprochait de s'intéresser davantage à Scarlett O'Hara qu'à Rhett Butler. Il n'était pourtant pas homosexuel, Gable! En 1962, il tourne Something's Got to Give avec Marilyn Monroe, lorsque l'actrice se suicide avant la fin du tournage. Une version réduite du film sera présentée plusieurs années plus tard. En 1964, My Fair Lady lui vaut les Oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur. En 1975 et 1979, il réalise les téléfilms Love Among the Ruins et the Corn is Green, avec Katharine Hepburn. En 1981, Jack Lang lui remet l'insigne de Commandeur des Arts et Lettres. George Cukor décède le 24 janvier 1983, d'une crise cardiaque. Frances Goldwyn, épouse du "méchant" producteur Samuel Goldwyn, obtint plus tard d'être enterrée aux côtés de cet homme qu'elle aima, vainement, pendant de longues années. C'est pas beau, çà?Texte : Christian Grenier, paru initialement sur <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>, site auquel l'on doit également certains résumés et affiches. ''5 nominations aux "Oscars" entre 1934 et 1965
3 nominations aux "Golden Globes" entre 1951 et 1965
2 nominations (1961 & 1966) aux BAFTA
3 sélections (1934, 1935 & 1951) à la Mostra 1 sélection à la Berlinale 1958'' |
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