La rétro Joan Crawford est l'occasion de découvrir de bons films, un peu oubliés, comme "L'ensorceleuse" réalisé par Frank Borzage, ou "Le scandale Costello" réalisé par David Miller. C'est aussi la possibilité d'accéder à des oeuvres d'un calibre bien supérieur comme Suzanne et ses idées réalisé par George Cukor en 1940, juste avant une de ses œuvres les plus connues : Indiscrétions. Ces deux films réalisés par Cukor sont d'une envergure artistique comparable, mais d'un accès beaucoup plus difficile pour "Suzanne". Le scénario de Suzanne and God (Anita Loos) embarque le spectateur dans des méandres pendant deux heures, croise aspects de comédie et de drame de façon surprenante, déroutante, mais avec une impression de maîtrise totale. La mise en scène, raffinée et élégante, est celle d'un maître à son sommet. Aspects humains et sociaux sont traités de façon non conventionnelle pour un portrait très subtil de l'humanité, qui reste d'actualité. L'interprétation, mais aussi les décors, la musique -sobre- et la photographie sont remarquables. Il faut simplement, pour apprécier, s'accrocher un minimum…