<font color=yellow>Greta Garbo, le sphinx scandinave.</font> Cette actrice suédoise, née en 1905 à Stockholm, tourna davantage de films muets que parlants, même si ses plus grands succès appartiennent indéniablement à la seconde catégorie. Mais la vie de Garbo fut essentiellement une vie de silence, surtout depuis qu'elle choisit, en 1941, de ne plus mener de vie publique. Et son surnom de "Divine", c'est au titre d'un film muet qu'elle le doit. Petite vendeuse de magasin, elle est remarquée par Mauritz Stiller, le grand réalisateur suédois, qui lui obtient une bourse et, plus tard, ses premiers rôles au cinéma. Arrivée en 1925 à New York, après avoir signé un contrat avec Louis B. Mayer, Greta emporte Stiller dans ses bagages. Le grand réalisateur pense que c'est le contraire, mais Mayer n'a engagé Stiller que pour avoir Greta. Laissé dans l'inactivité, il comprend qu'il a brisé sa carrière aux USA et rentre en Europe. Quelques années plus tard, Greta ira se pencher sur la tombe de son premier amant, sans doute repentante. En 1930, "GARBO TALKS!" dans Anna Christie, de Clarence Brown. S'ensuit une série de grands drames romantiques (Romance, Mata Hari, La reine Christine, Anna Karénine, etc). Enfin, en 1939, sans pour autant s'ouvrir au monde, "GARBO LAUGHS"! dans Ninotchka, d'Ernst Lubitsch. Mais, en 1941, l'échec de son dernier film, La femme aux deux visages, la pousse à se retirer du cinéma. Le restant de sa vie publique, elle le passera à fuir les paparazzi. Ses photographies depuis lors ont toutes été volées. La vie sentimentale de Greta Garbo fut particulièrement embrouillée. Après sa séparation d'avec son Pygmalion, elle aima d'une manière" imprécise] (les avis sont partagés sur le sujet) son partenaire John Gilbert. Certains auteurs lui prêtent des liaisons homosexuelles, notamment avec l'actrice Marie Dressler. Vers la fin des années soixante, la poétesse et dramaturge Mercedes de Acosta la menace de publier leur correspondance si l'actrice ne lui permet pas de payer les soins que son état de santé lui impose. La nature androgyne du personnage ne fait pas de doute. Lorsque Garbo aimait, elle aimait. Peu lui importait le sexe de son partenaire. Et peu nous importe aussi, dans le fond. Son dernier amour fut certainement le décorateur et photographe britannique Cecil Beaton.Comment expliquer l'impact de Greta Garbo sur son public. La beauté n'était pas parfaite (Le Larousse du cinéma nous dit pourtant que l'on vérifia sur ses traits le nombre d'Or!) , le nez plutôt long, la silhouette trop allongée et la poitrine fort discrète. Mais le regard était impénétrable. Et les rôles qu'elle tenait, dans la lignée du cinéma muet, étonnent à posteriori par leur audace, tant le puritanisme était de règle dans le cinéma américain de l'époque. Femme infidèle ou fille des rues, Greta symbolisait le sexe interdit. Peut-être lui permit-on ceci parce qu'elle était étrangère (elle ne se fera nationaliser qu'en 1951). Allez savoir… En 1954, après trois nominations infructueuses, Hollywood lui attribuera un Oscar Spécial pour "ses interprétations inoubliables", que l'on avait oubliées du temps où elle n'était pas encore américaine… Décédée en 1990, sa dépouille est enterrée à Stockholm. Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>. ''3 nominations (1930, 1938 & 1940) aux "Oscars" <u>Citations</u> : "Je ne veux pas qu'on parle de ma mère et de mon père. Pas plus de mon frère et de ma sœur. Vous n'obtiendrez aucune confidence intime de moi. Pourquoi raconterai-je leur histoire ? Ils sont à moi ! Et que vous dirai-je d'extraordinaire ? Toutes les vies se ressemblent. On va à l'école, on apprend, on grandi. Qu'importe que mes parents aient été ceci ou cela, qu'ils aient accompli ceci ou cela ? Ces détails ne sont que des balivernes, un individu ne se justifie que par ce qu'il laisse derrière lui, ce que nous édifions est notre seule identité, mes marques se trouvent-elles actuellement dans l'expression cinématographique.""Je n'ai pas de plans, je n'en ai jamais fait, ni pour le cinéma ni pour le théâtre, ni pour rien d'autre ; je n'ai même pas encore trouvé ma place pour vivre. Je suis une chose à la dérive." "Voici des années que je suis morte ! En ce monde très dur, il n'y a plus de place pour les êtres comme moi. Je suis une chose à la dérive. Je n'ai même pas encore trouvé ma place pour vivre. Je voudrais rester seule avec moi-même. J'éprouve le terrible besoin de renaître, comme le phénix de ses cendres, pour me débarrasser du sentiment de n'être rien." "Je déteste tout ce que vous avez écrit à mon sujet. Je ne supporte pas qu'on enferme mon âme dans quelques feuilles de papier" "Je ne me rappelle pas avoir été jeune, vraiment jeune comme les autres enfants qui me montraient du doigt à cause de ma grande taille partout où j'allais. Les enfants ne sont pas aussi purs et innocents qu'on le dit. Ils savent être cruels et pervers. Moi, j'ai toujours eu le sens aigu du respect de mon prochain."'' |
Page générée en 0.11 s. - 19 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter