Ce natif et résidant texan est un des réalisateurs les plus rares et intrigants de ces trente dernières années. Cet ancien étudiant d'Harvard, devenu journaliste, entre en 1969 à l'American Film Institute où il rencontre le futur producteur exécutif de La Ligne rouge, George Stevens Jr. Celui-ci et son collègue Mike Medavoy lui confient un nouveau traitement du scénario de L'Inspecteur Harry. Son travail ne sera finalement pas utilisé par Don Siegel mais, après avoir co-signé l'adaptation du roman de J.P.S. Brown, Les Indésirables, Terrence 'Sparky' Malick se lance dans la réalisation. Pour son premier film, La Balade sauvage, Malick s'inspire d'un fait divers réel, l'histoire sanglante de deux jeunes amants confrontés à une froide adversité. Ce film indépendant distribué par Warner, qui révèle Martin Sheen et Sissy Spacek, est un succès. Il obtient le "Prix du meilleur film" au Festival de San Sebastian et son acteur principal celui du meilleur acteur. L'écrivain et critique du "New York Times" David Thompson n'hésite pas à écrire qu'il est "le premier film le plus maîtrisé depuis le Citizen Kane d'Orson Welles". Le deuxième film, Les Moissons du ciel, produit par la Paramount, viendra quatre ans plus tard. Filmés à l'aube ou au crépuscule dans la province canadienne d'Alberta, les grands espaces agricoles qui lui servent de décor sont une évocation des paysages de l'enfance du réalisateur. Splendide sur le plan visuel grâce à la photographie, récompensée par un "Oscar", de Néstor Almendros (qui vivait la dernière phase de sa cécité) et rythmé par la musique d'Ennio Morricone, le film révèle un Richard Gere avec lequel Malick a entretenu des relations particulièrement tendues et permet à son réalisateur de recevoir le "Prix de la mise en scène" à Cannes en 1979. Un projet avec la Paramount qui n'aboutit pas, une proposition de diriger Elephant Man que Malick repousse, et voilà notre 'Sparky', cultivant sciemment ou inconsciemment son côté Kubrick, qui, tel une étincelle, disparaît (en partie en France) pendant vingt ans. C'est avec un film de guerre, La Ligne rouge, inspiré du roman de James Jones sur la bataille de Guadalcanal en 1942, qu'il revient. Ce très long métrage, qui rappelle un peu, y compris par quelques uns de ses acteurs, Outrages sorti près de dix ans plus tôt, repose sur un casting particulièrement distingué… dont tous les membres n'apparaissent, d'ailleurs, pas à l'écran ! Mais le film sort peu de temps après un certain Il faut sauver le soldat Ryan et son succès en subira les conséquences. Couronné par le "Lion d'or" du festival de Berlin, le film, nommé dans sept catégories aux Academy Awards 1999, et son équipe repartiront bredouilles d'une cérémonie qui se déroulait pour la première fois un dimanche. Pire, la seule campagne US ne permettra pas aux producteurs de récupérer leur mise (environ 52M$) et c'est la diffusion à l'étranger, la France en tête, qui assurera sa rentabilité. Après sept ans de réflexion, à peine occupées par son activité de producteur, Malick présentera, en novembre prochain, Le Nouveau monde, un récit historique fondé sur la légende de Pocahontas, avec Colin Farrell dans le rôle principal. Il est également question qu'il signe le scénario d'une biographie filmée d'Ernesto 'Che' Guevara confiée à Steven Soderbergh. AlHolg |
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