Pour rester dans l'histoire de Jesse James, il y a un film de Philip Kaufman, d'un réalisme extraordinaire, intitulé "The great Northfield Minnesota raid" (oublié le titre français), qui relate le parcours des frères James et Younger, sans le romancer, sans en faire des héros. Robert Duvall
est hallucinant dans le rôle de Jesse, dont il fait une sorte de fermier taciturne et peu sympathique. C'est le seul film de ce réalisateur qui n'est jamais sorti en DVD.
AlHolg je ne suis pas sûr de la véracité de tes dires.
Le film n'apparaît pas en cinémascope, il me semble que le cinémascope est arrivé dans le cinéma vers les années 1953 ou 1954; or là nous sommes en 1939. Ou peu-être voulais-tu dire Technicolor, et là par contre cela pourrait bien être le 1er western en technicolor avec drum along the Mowhawks de Ford sorti la même année.
Je ne pense pas non plus que cela soit le premier western parlant, j'en connais au moins un plus
agé qui est "la piste des géants" de Raoul Walsh de 1930.
Film que j'avais vu il y a très longtemps et dont j'avais simplement gardé en mémoire deux instants : celui où les frères James réussissent à se tirer du get-apens qui leur a été tendu autour de la banque qu'ils allaient cambrioler et l'instant où Jessie décroche le cadre "God blesses this house", se fait tirer dans le dos et s'effondre. J'avais gardé aussi ce personnage de l'oncle, propriétaire du journal local et de ses éditoriaux… euh… foudroyants, oubliant la paternité de Jessie.
Plaisir de revoir côte-à-côte Tyrone Power et Henry Fonda ainsi que Randolph Scott.
En fait, avec le temps, le regard plus mûr que l'on porte sur l'ensemble apparaît positif. Il y a des acteurs que l'on retrouve avec plaisir en les identifiant par rapport à d'autres rôles telle la mère de Jessie et Franck vue dans Les raisins de la colère ou le traitre de service revu dans un autre Ford… Néanmoins, si c'est un film signé Henry King, comme Les raisins de la colère, il est une production Darryl F. Zannuck. Et s'il est un des premiers westerns en couleurs, il se regarde avec plaisir.
Film magnifique, mais aussi assez déconcertant. Le style de Henry King est en apparence académique, mais comme celui de John Ford
légèrement décalé par rapport à l'académisme brut de fonderie. Un œil avisé ou non peut s'en apercevoir, au fil des développements ou au détour d'une image… Le propos de ce Jesse James
est celui d'un auteur -et d'un artiste-, qui maîtrise complètement le fond et la forme de son oeuvre. Une oeuvre qui m'a fait penser à Sur la piste des mohawks
réalisé par Ford la même année. La restauration du film en haute définition (format blu-ray) met en évidence les qualités visuelles et sonores (la voix susurrée du personnage féminin principal est incroyable pour une oeuvre datée de 1939).
Nombre d'images sont magnifiques, mais la plasticité est au service de l'histoire : par exemple la rencontre de Jesse James et de sa fiancée au bord de la rivière édénique, dont on entend le murmure de l'eau qui s'écoule. L'oeuvre est traversée par une sorte de spleen mélancolique, future façon Terrence Malick. L'être humain, malgré ses efforts pour se fondre dans la nature, des concepts bibliques épars, finit par s'entre-déchirer pour des questions d'argent. Ajoutons que le casting de l'oeuvre est d'enfer : Randolph Scott,
Tyrone Power,
Henry Fonda,
et Brian Donlevy
et John Carradine
dans des rôles secondaires. Les costumes et les décors sont à la hauteur, le budget ayant du être assez conséquent. Très, très, beau classique…
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