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Forum : Guerre et paix

Sujet : Monumental


De lolaboude, le 12 décembre 2006 à 16:53

Guerre et paix du réalisateur russe Serguei Bondartchouk

Quand va-t-on enfin sortir en DVD ce très beau film, bien supérieur, selon moi, à la version hollywoodienne (avec Audrey Hepburn,Mel Ferrer…) et que je n'ai vu qu'une fois à sa sortie en 1967 ou 1968? Si quelqu'un a des infos récentes sur ce film, qui est repassé en salle à Paris dans un ciné d'Art et Essai, mais que malheureusement, je n'ai pu revoir à ce moment là, qu'il parle!!


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De droudrou, le 12 décembre 2006 à 17:31

Eh bien, réjouissez-vous ça fait deux ans qu'un coffret consacré au film de Serguei Bondarchouk est sorti, présentant la version longue très restaurée du film ce qui fait que c'est une version très longue…

Par contre, au risque de vous décevoir, la version a beaucoup vieilli. Pourquoi ? Je ne saurais vous répondre. D'autre part, lors de sa sortie en salle, et évidemment à cause des "coupures", les coupures rétablies sont parlées en Russe ce qui déboussole quelque peu.

Ce qui fait donc que les défauts inhérents au cinéma "soviétique" se font d'autant sentir.

Trouvant quand même d'un autre calibre cette version par rapport à celle de Henry King, je mets la note de 5.


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De verdun, le 28 décembre 2020 à 23:55
Note du film : Chef-d'Oeuvre

En 1956 sort le Guerre et paix de King Vidor. Le moins qu'on puisse dire est que les Soviétiques n'apprécient guère que ce soient les Américains qui aient tourné la première adaptation digne de ce nom du roman de Tolstoï, véritable monument de la culture russe. Le ministère de la culture demande alors au Politburo des crédits illimités pour laver l'affront cinématographique.

Le résultat de cet effort ? Un film absolument titanesque: une durée de sept heures , un budget de 700 millions de dollars (si l'on tient compte de l'inflation), un tournage ayant duré trois ans et 120 000 fugurants prêtés par l'Armée Rouge. Et au bout du compte, un oscar du meilleur film étranger mérité mais assez suprenant dans le contexte de la guerre froide.


Guerre et paix est sans doute l'un des spectacles les plus déments jamais produits par le septième art. Les décors, les paysages, les costumes et les images subjuguent. Les morceaux de bravoure font passer les superproductions hollywoodiennes des années 1950-1960 pour d'aimables séries B. Ainsi le premier bal de Natacha, l'incendie de Moscou ou les reconstitutions des batailles d'Austerlitz et de Borodino, impressionnent comme rarement, même sur le petit écran. On retrouvera une grande partie de cette démesure dans le Waterloo que le même Bondartchouk réalisera quelque temps plus tard.

Le cinéaste-scénariste a su être fidèle à l'oeuvre extrêmement dense de Tolstoï sans pour autant verser dans l'académisme. La réalisation réussit à ne jamais être statique grâce à des angles ou des procédés originaux et la présence d'un souffle épique incontestable. Certains moments apparaissent même avant-gardistes : ainsi la façon de filmer la nature, destinée à traduire le panthéisme du roman, semble anticiper le cinéma de Terrence Malick. Par ailleurs, il va sans dire que « l'âme russe », absente dans la version hollywoodienne, imprègne l'ensemble du film

Bien sûr Guerre et paix version Bondartchouk est rempli de défauts. L'interprétation est inégale, certains procédés (surimpressions, voix-off) sont trop souvent employés, la tonalité souvent emphatique peut lasser et certaines scènes semblent un peu trop longues quand bien même nous savons que le roman est particulièrement « épais ».

Néanmoins le spectacle proposé est tellement unique qu'il me semble inutile de faire la fine bouche.


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