Dans les mois qui suivent la chute du fascisme, l'ingénieur italien Enrico Mattei – également chef de maquis dans la Résistance – est chargé par le gouvernement Parri (Comité de libération nationale) de liquider l'AGIP, fantômatique officine de prospection gazière jadis créée par Mussolini. Mais Mattei découvre qu'il y a effectivement du gaz naturel dans la vallée du Po. Il entreprend dès lors de faire fructifier l'AGIP, puis place le gouvernement devant le fait accompli. L'entreprise d'Etat, dirigée par Mattei avec des méthodes agressives, mène aux grandes compagnies anglo-américaines, dans toute la péninsule, une concurrence qui ne leur plaît guère. A plus forte raison quand, au début des années 50, l'AGIP prend de l'expansion pour devenir l'ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) et se lance dans la prospection pétrolière à l'échelle mondiale, heurtant alors de plein fouet d'importants intérêts américains, britanniques et français. Le 27 octobre 1962, près de Milan, Mattei meurt dans l'écrasement de son avion. Les circonstances de cette mort n'ont guère été élucidées. (Arca1943)
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Palme d'Or, Cannes, 1972.
À quelques mois de la sortie du film, une tragédie a amené les médias italiens à reprendre toute l'affaire Mattei. Engagé en 1971 par le réalisateur Rosi pour enquêter en Sicile sur les circonstances de la mort d'Enrico Mattei, le journaliste Mauro De Mauro a été enlevé, à Palerme. Son corps n'a jamais été retrouvé. Au moment de l'affaire, deux hypothèses officielles ont été émises. Celle des Carabinieri, pour qui l'enlèvement de De Mauro découlait d'une enquête précédente du journaliste sur le trafic de la drogue. Et celle de la Questura (Police nationale), pour qui ce rapt était la conséquence des recherches de De Mauro sur la mort de Mattei. Ces deux hypothèses reçoivent un traitement égal dans le film de Francesco Rosi.
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