…une version française de ce curieux polar de Carlo Lizzani. Jadis et naguère, je l'ai enregistré à Radio-Canada (en VF, donc) sous le titre Bandits à Milan. La même chose est vraie du giallo précédent de Lizzani, avec le même Volontè : Svegliati e uccidi (1966) ou Lutring, réveille-toi et tue…

J'en ai lu un commentaire plutôt favorable dans "Le cinémla italien" de F. Buache, et serai intéressé par un échange VHS ou DVD JLB6344@gmail.com

Je vote aussi ! J'ai récemment apprécié un polar Italien qua j'avais gardé pendant longtemps sur une vhs sans le regarder, surtout parce-que le manque de célébrité et le titre m'avait mis en méfiance (Confessions d'un commissaire de police au procureur de la république) et son originalité m'a donné envie d'en voir d'autres.
D'autant que Gian Maria Volonté ne déçoit finalement jamais.

Je n'ai pas vu le film, mais je me souviens d'une interview de Melville, qui avait été exaspéré par Volonte sur le tournage du Cercle rouge : celui-ci se moquait des séquences de voiture tournées en studio, avec des transparences, et ne cessait de vanter les plans "volés" de Bandits à Milan, filmés à l'arraché, qu'il venait de finir… On imagine sans peine la tête de l'irascible et assez mégalo Melville.

Pas vu non plus….Mais pour faire plaisir a Arca qui nous a fait connaitre le minois de Zeudi Araya, je vote !

                                    pour \Lagardère

Je suis ému de votre suffrage, Romuald. Mais votre remarque souffre d'une certaine ambiguité : des forumeurs innocents pourraient comprendre que Zeudi Araya est dans le film… vous imaginez l'énorme déception qui pourrait s'ensuivre. Alors, précisons que hélas, l'ensorcelante Zeudi n'est pas dans ce film. Par contre, il y a Carla Gravina ! Ah, Carla Gravina… etc.

J'ajoute aussi – notamment pour Fretyl – que, film pour film, cette série B de Lizzani est très réputée parmi les afficionados du gialli, mais c'est du 4, pas du 6. Ne vous créez donc pas d'attentes démesurées. Et au fait, des thrillers italiens meilleurs encore, exactement de la même période, et qui ont bien besoin de quelques votes, ce n'est pas ça qui manque…

« Confessions d'un commissaire de police au procureur de la république (…) son originalité m'a donné envie d'en voir d'autres. »

En fait, Bandits à Milan n'appartient pas vraiment à la même veine, au même courant que celui représenté par l'excellent Damiani que vous avez vu. Ce qui ne veut évidemment pas dire qu'il ne vaut pas la peine ! Mais pour ce qui est d'en voir d'autres comme vous dites, Fretyl, je vous conseille plutôt les quelques titres suivants. D'abord de Damiani lui-même, Un Juge en danger est une belle réussite et bénéficie d'un trio d'acteurs de première force : Gian Maria Volontè, Erland Josephson, Mario Adorf. (Sauf que moi, j'aurais plutôt intitulé ça Rapport d'un officier des carabiniers chargé de la protection d'un magistrat, mais enfin passons). Encore de Damiani il y a aussi La Mafia fait la loi et le classique Nous sommes tous en liberté provisoire qui, lui, est centré sur l'univers carcéral.

À nouveau avec Volontè, un autre percutant thriller antimafia : À chacun son dû, d'Elio Petri, qui trois ans plus tard retrouve le même acteur pour son chef-d'oeuvre Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, salué par beaucoup comme l'apogée du thriller politique à l'italienne, même si l'extraordinaire Cadavres exquis de Francesco Rosi avec Lino Ventura lui fait une très vive concurrence au sommet.

Ces quelques titres selon moi constituent le dessus du dessus du panier (auxquels il faudrait cependant ajouter la branche "historique" du genre – comme Sacco et Vanzetti ou Le Suspect.

Seulement voilà : ces films sont les meilleurs du genre mais AUCUN n'est sorti en DVD. Ça va très, très mal sur ce front-là. Alors, je vous les recommande, mais vous ne pouvez pas les voir ! Voilà qui est plutôt frustrant.

Alors, dans ce qui est sorti sur DVD, outre l'excellente édition des Confessions dans la collection Maîtres italiens de M6, il y a Viol en première page, avec Gian Maria Volontè, qui n'est pas un chef-d'oeuvre, mais un drame politique à prétexte policier qui propose une intéressante plongée d'époque : 1972, une année très agitée… Ils ne l'ont plus à la FNAC, mais j'ai repéré quelques sites où on le trouvait encore.

Et puis dans le domaine de l'antimafia, outre l'austère mais très instructif Lucky Luciano que vous connaissez déjà, il y a aussi les deux meilleurs films de Pasquale Squitieri, qui sont sortis ensemble dans un ingénieux Coffret Mafia : Lucia et les gouapes et L'Affaire Mori. Le premier est un prenant film historique qui nous raconte la Camorra à la fin du XIXème siècle, le second un drame politique qui confine au western et décrit la lutte énergique du préfet Cesare Mori, envoyé par le régime fasciste en Sicile pour éradiquer la mafia.

Le 1er juillet sortira aussi Chronique d'un homicide de Mauro Bolognini, à nouveau avec Martin Balsam, mais je ne l'ai pas encore vu.

Francesco Rosi est essentiel, c'est un admirable artiste ; dans le fertile sillon du « cinéma politique » à l'italienne, il est celui qui occupe le mieux le créneau « grand auteur » : son côté austère, auquel tout jeune j'ai mis un certain temps à m'accoutumer, plaît énormément aux critiques. Pourtant, j'ai appris à aimer son austérité et sa rigueur, même si elle rend certains de ses films moins accessibles : dans le domaine du "film politique", la rigueur est vraiment une vertu irremplaçable. Toutefois ce que j'aime le plus en Rosi, c'est l'homme du Sud : la vision de Naples capharnaüm dans Main basse sur la ville, la Sicile "parallèle" ou "dilatée" de Cadavres exquis, la nuageuse désolation du Christ s'est arrêté à Eboli… Le Mezzogiorno, le Sud italien, c'est son monde et ça se sent, c'est palpable. Et il le rend à l'écran d'une manière remarquablement évocatrice, aidé notamment par ses vieux complices Pasqualino de Santis (photo) et Ruggero Mastroianni (montage).

Mais je m'emporte, je m'envole; revenons à des considérations plus pratiques. Je vous signale donc, ami Fretyl, que sur le site de la FNAC (fnac.com), Salvatore Giuliano est tout ce qu'il y a de disponible, tout comme d'ailleurs Le Christ s'est arrêté à Eboli (inclus dans un Coffret Francesco Rosi de trois films, avec le magnifique Trois frères et le décevant Oublier Palerme). En revanche, le Rosi invisible par excellence, alors que c'est un des plus connus et son plus grand succès en salle, c'est L'Affaire Mattei. Inatteignable, introuvable, tout le monde s'arrache les cheveux pour mettre la main dessus. Toujours inconnu au bataillon : Les Hommes contre – que je n'aime pas tant que ça, d'ailleurs, mais peu importe – et enfin, le plus rare : Le Moment de la vérité (1965), un film sur la tauromachie tourné en Espagne.

bonjour

je me permet de vous contacter concernant "Lutrig reveille toi et meurs", oui, c'est le film en français de Carlo LIZZANI, je suismoi même français et fan de Ennio Morricone et je cherche à voir les films dont il a ecrit la musique. Je suis tombé au hasard sur votre forum et sachant que vous avez une version française de ce film…est-il possible de faire quelque chose ? merci beaucoup

En fait, c'est bien Bandits à Milan que j'ai (quelque part dans mes boîtes) sur VHS (système NTSC, Amérique du Nord), enregistré à la télé de Radio-Canada – donc en VF. Mais pour l'inaccessible Lutring, hélas, tel n'est pas le cas.

Je recherche la VF de Bandits à Milan, une copie ou un échange est il possible. Merci d'avance !