Eh non, ceci n'est pas le "message-tartine" que j'ai promis sur je ne suis plus quel fil de cette auguste agora.
C'est trop décourageant. Des pages et des pages au sujet d'une seule réplique ! Que voici. Elle surgit dans la discussion qui oppose Carlo Levi et le podestà (maire) fasciste du village où il a été exilé par le régime. Le maire – qui donne à Levi du "Don Carlo" gros comme le bras, car fasciste, il a donc un profond respect pour la hiérarchie sociale ! – le maire, donc, ouvre, lit et censure les lettres que Carlo Levi envoie à ses proches. Et c'est du contenu politique d'une de ces lettres que le maire discute :
« Allons, don Carlo, vous parlez comme s'il y avait deux Italies ! »
C'est la clé. Mais cette clé, il faut sacrément ramer pour l'expliquer à des lecteurs Français, parce que le fascisme que les Français connaissent de première main. de viu pour ainsi dire, fut celui de Vichy. Or, le programme de la "Révolution nationale" était régionaliste. C'est mal parti pour comprendre comment et pourquoi, en Italie, c'est pour l'antifasciste qu'il y a deux Italies; c'est pour le fasciste qu'il y a une Italie. Ni pourquoi le comte Sforza, antifasciste de la première heure, écrit : « Le génie italien est d'être particulariste : le contraire du fascisme qui ne saurait être que totalitaire. »
Pour ramasser la chose symboliquement : dans la France de 1940, se produisent par exemple certaines dérives philonazies du côté de plusieurs mouvements autonomistes bretons; en Italie au même moment, le Parti sarde d'action, qui lui aussi est autonomiste, est un foyer de Résistance antifasciste.
C'est pour expliquer cette opposition – où deux pays dont on souligne souvent, et avec raison, les ressemblances, semblent soudain aux antipodes – qu'il faut un message-tartine, qui finit par remonter, de proche en proche, à une étude comparative de la Révolution française et du Risorgimento !
En attendant d'avoir terminé, voici mon vote pour ce très, très beau film de Francesco Rosi où Gian Maria Volontè
réussit une de ses compositions les plus difficiles.
« Cristo si è davvero fermato a Eboli, dove la strada e il treno abbandonano la costa di Salerno e il mare, e si addentrano nelle desolate terre di Lucania. Cristo non è mai arrivato qui, né vi è arrivato il tempo, né l'anima individuale, né la speranza, né il legame tra le cause e gli effetti, la ragione e la Storia. » (Carlo Levi, Cristo si è fermato a Eboli, chapitre 1)
Je vais me risquer. « Le Christ s'est vraiment arrêté à Eboli, là où la route abandonne la côte de Salerne et la mer pour s'enfoncer dans les terres désolées de Lucanie. Le Christ n'est jamais arrivé jusqu'ici, pas plus que ne sont arrivés le temps, ni l'âme individuelle, ni l'espoir, ni le lien entre les causes et les effets, ni la raison, ni l'Histoire. »
Rappelons que Carlo Levi, fils d'une prospère famille libérale de Turin, en plus d'être médecin et militant politique du Parti d'Action (ex-Giustizia e Libertà), était également peintre. Et pendant son exil forcé à Gagliano, il a peint les paysans de Lucanie. Et de retour à Turin une fois la guerre finie, il a continué à les peindre, cette fois tels qu'ils apparaissaient dans son souvenir. Ça l'a travaillé toute sa vie.
À Montréal il y a deux ou trois ans, nous avons eu droit à une exposition Carlo Levi, très belle et révélatrice de l'état d'esprit de cet homme qui a subi, dans son propre pays, un intense choc culturel. La profonde ironie de la chose est que cet exil auquel le régime fasciste l'avait condamné lui a fait constater, lui a fait toucher du doigt à quel point le slogan fasciste d'une identité nationale italienne uniforme (*) était factice et mensonger.
« Allons, don Carlo, vous parlez comme s'il y avait deux Italies… »
(*) Voir par exemple ce titre révélateur de la revue Roma Futurista d'avril 1912 : «Facciamo l'Italiano tipo unico !» (Faisons l'Italien de type unique!) Il se retrouvera pratiquement tel quel dans le programme du MinCulPop – ou Ministère de la Culture Populaire – fondé dans les années trente pour fabriquer «L'Homme nouveau».
Autre fait important repérable dans ce film de Francesco Rosi – et dans le livre, bien sûr. Quand je dis « repérable », en fait j'y ai mis le temps, parce qu'il s'agit ici de repérer l'absence de quelque chose. Voilà : nous sommes en 1936; un leader antifasciste de Turin, Carlo Levi, membre du réseau clandestin Giustiza e Libertà (le futur Parti d'Action) est arrêté par le régime totalitaire pour activités antifascistes et condamné au « confino » (exil intérieur). Le docteur Levi est un ennemi du régime, un type à mettre à l'écart, un paria, un pestiféré ; le fascisme se mobilise contre lui. Pourtant, du fait que Carlo Levi soit juif, il n'est question nulle part ; ni le podestà local auquel il est confronté, ni les autorités de Rome qui l'ont arrêté ne s'en soucient. C'est la différence la plus frappante entre le fascisme italien et le nazisme : pendant les 15 premières années du « Ventennio », que tu sois Juif ou pas, le régime de Mussolini s'en fout comme de l'an quarante. C'est vraiment en tant qu'antifasciste que Carlo Levi est arrêté, et pas du tout en tant que Juif.
Flash forward. Par contre, quand l'autre Levi de Turin, Primo de son prénom (*) – aussi le personnage central d'un autre film de Francesco Rosi, La Trève –
est arrêté en 1943, il est arrêté parce qu'il est Juif, et non parce qu'il est membre (lui aussi!) du glorieux Parti d'Action. Primo Levi
insiste là-dessus dans l'entrevue « Le Devoir de mémoire ». L'intervieweur parle de cette arrestation comme une conséquence de son appartenance au Parti d'Action, mais Levi le coupe. Non, non, dit-il. « J'ai été arrêté par les chemises noires en tant que Juif, et aucunement en tant qu'antifasciste. »
Ces deux arrestations d'un Levi peuvent servir de premier point de repère pour bien comprendre l'enchaînement des faits et des idées. Le "virage antisémite" du fascisme italien se produit quelque part entre 1936 et 1940. (Certaines sources disent 1938, d'autres 1937). La suite du cauchemar est évoquée, notamment, dans L'Or de Rome et Le Jardin des Finzi-Contini
indirectement (par métaphore) dans Une Journée particulière
et Les Lunettes d'or
et rétrospectivement dans Sandra.
Arca1943
(*) Aucun lien de parenté entre les deux Levi.
(**) Tout ceci ne veut évidemment pas dire que, comme par magie, il n'y ait eu aucun antisémite en Italie dans les années 20 ! On en trouvera une brochette, notamment, du côté du « Selvaggio », la revue de Mino Maccari, proche des positions du « fascisme agraire » et de celles de Curzio Malaparte (même si ce dernier, tout hystérique et ultraréactionnaire fût-il, n'était pas raciste. « Nous sommes de toutes les races ! », clamait-il). On trouvera dans les éditoriaux de Maccari et consorts le blabla habituel sur les méchants « banquiers juifs », etc. Il y en a, donc ; ce n'est pas qu'il n'y en eût pas du tout, évidemment. Cependant, le régime ne s'en empare pas pour sa propagande. Dans « L'idéologie fasciste », l'historien Zeev Sternhell explique que, jusqu'au milieu des années 30, les Juifs italiens ont été fascistes et antifascistes dans les mêmes proportions, tout simplement, que les autres Italiens ; l'historien Renzo De Felice note la même chose dans « Storia degli Ebrei italiani sotto il fascismo » ; et aussi Milza et Berstein dans « Le Fascisme italien ». Situation très différente de ce qui se passe dès le début en Allemagne. La suite est encore plus dingue, car le fascisme, s'il entreprend vers 1937 de devenir raciste, continue de ne pas croire à ce que Mussolini lui-même appelait en 1932 « le délire de la race » . Même Farinacci, le fasciste le plus enragé, « ne croyait pas aux théories du sang », nous apprend De Felice; ce qui en dit long. Donc, le Duce demande au "penseur" Julius Evola (ces guillemets sont une gracieuseté de l'historien Gaetano Salvemini) de lui pondre une théorie raciste susceptible de correspondre au nouveau tournant du régime et celui-ci revient avec la notion de « race intérieure »… Ouais, c'est pas les oxymorons qui les arrêtaient, ces gens-là !
Pour moi un souvenir poignant vu 2à 3 fois : de plus petit fils d'emmigrés italiens ayant fui le fascisme il touche mon histoire personnelle et en ces temps médiocres une leçon de cinéma et d'humanité.
Je m'associe à ce vote de réédition, très intrigué et très impatient de découvrir un film dont on nous dit tant de bien. Et puis, il serait bien de mieux diffuser en salles le cinéma italien classique. Une véritable misère par rapport à ce que celui-ci a apporté au cinéma.
Ce serait le rôle des "cinémas d'art et d'essai" que proposer des anthologies, encore faut-il définir une programmation qui correspond à quelque chose. Les salles de cinéma d'art et d'essai se ruent littéralement sur les productions les plus récentes… ajoutent à leurs programmes quand elles le peuvent des films issus de l'histoire du cinéma mais dire qu'il y a une construction, une volonté d'instruire, de ramener un passé culturel… C'est une question que je me pose quelque peu pour m'être coltiné avec le directeur de l'Eldorado à Dijon…
Pour te donner une certaine vision aussi de ce cinéma qui se veut "parallèle"… je ne sais plus quand était ressorti en salle et en version intégrale (si on peut dire) "Heaven's Gate". L'Eldorado dit : nous allons présenter une rétrospective du cinéma de Cimino. Et bien évidemment, au programme "Heaven's Gate" dans sa version tronquée !
On peut réellement se poser des questions. Il fut un temps où il semblait malgré tout y avoir une certaine politique des sorties et des reprises. Aujourd'hui, ce me semble, ce n'est plus tellement le cas…
Droudrou, je ne partage pas tout à fait ton point de vue. Les cinémas d'art et d'essai sont souvent aux mains de passionnés, qui font de leur mieux pour proposer des films originaux et de qualité. Simplement, l'offre est tellement abondante que ces cinémas sont contraints de gagner un à un des spectateurs, et sont obligés de faire parfois des compromis commerciaux.
Il me semble que les capitales régionales sont plutôt bien loties en matière de cinéma art et essai. J'étais en déplacement professionnel l'année dernière à Lille et j'avais apprécié les cycles qui y étaient proposés (Ozu, Powell,..). La programmation était remarquable (qualité des films et des copies). Je suppose qu'à Dijon également, tu dois y trouver ton bonheur.
Voui Vincentp ! Tu nous parle de Lille. Lille est une des exceptions à la règle en matière de salles de cinéma. C'est une activité qui, au niveau de la capitale du Nord et au niveau de la communauté urbaine, a toujours bien fonctionné parce que très dynamique.
En termes de passionnés, bien sûr, il y en a puisque Télérama nous propose annuellement une série d'articles qui leur sont consacrés. Mais, à l'inverse, tu ne peux empêcher que l'homme soit l'homme ! Et dans ce monde intéressant, il y a des ambitieux ! Ils ont des idées, certes, mais, sauf ton respect, ce sont des grandes gueules !
Sortie DVD du Christ s'est arrêté à Eboli : 4 juillet, dans un coffret triple comprenant le déchirant Trois frères
et le passable Oublier Palerme.
Cela veut dire aussi qu'il y aura enfin sur le marché un film avec Gian Maria Volontè qui n'est pas un western ! (Oui, bon, enfin, il y aussi Sous le signe du scorpion
des Taviani,
mais on attend toujours le gros du bataillon).
Sans être le déluge de mes rêves les plus fous, la météo annonce tout de même une sérieuse averse de films italiens pour le début juillet : Une Vie difficile, Au nom du peuple italien,
L'Argent de la vieille,
La Ragazza,
Romances et confidences… Qu'il est content l'Arca !
Mais il peut être content ! Les éditeurs viendraient-ils de se souvenir de l'existence du cinéma italien ? Enfin, prudence… Après la déconvenue de Les nouveaux monstres, l'offense de la v.f. imposée est toujours une épée de Damoclès ! Et Le Christ s'est arrêté à Eboli
en français, ça ne va pas le faire du tout.
Bien sûr. Et je pense qu'on peut compter sur Studio Canal pour inclure les deux options, VF et VOST. Imaginez le drame si Au nom du peuple italien, par exemple, était présenté seulement avec sous-titres, alors qu'il en existe une excellente version française… Tous ces dialogues du tac au tac ! Tous ces détails croustillants qu'on rate parce qu'on est occupé avec ce qui se passe au bas de l'écran ! Mais nous n'allons pas recommencer…
Cela dit je garde un bon souvenir de la VF du Christ s'est arrêté à Eboli (où Lea Massari,
François Simon, Alain Cuny
se doublent eux-mêmes)… même si c'est le genre de film que je regarde plutôt sous-titré.
Le suspense arrive enfin à son terme : Le Christ s'est arrêté à Eboli, chef-d'oeuvre lyrique et historique de Francesco Rosi,
est enfin arrivé dans les bacs, au sein d'un Coffret Francesco Rosi qui comprend également l'inoubliable Trois frères
et le plus ordinaire Oublier Palerme.
La version sortie dans le coffret dure 2 heures 27, alors que Le Christ s'est arrêté à Eboli existe en version "télé" de presque quatre heures, en Italie. Etonnant, cette différence de métrage…
Dans le gros livre que lui consacre Michel Ciment, Rosi explique qu'il a toujours planifié une version cinéma, plus lyrique, et une version télé, plus didactique. Ce film n'est donc pas un remontage mais le montage du réalisateur. J'ai vu la version télé lors de l'exposition Carlo Levi dont je parlais plus haut. C'était passionnant et j'étais aux anges de pouvoir enfin voir cette rareté. Mais c'est bien vrai que c'était didactique – beaucoup de dialogues sur les rapports entre le Nord et le Sud, sur le fascisme et l'antifacisme… Mon opinion est que la version conçue pour le cinéma est la meilleure, parce que le caractère explicatif de la version télé, en ne laissant subsister aucune zone d'ombre, lui enlève une part de son élan dramatique et poétique.
C'est avec émotion que je retrouve aujourd'hui ce grand film de Francesco Rosi. Faut dire que je l'attendais depuis des lunes, ma VHS s'étant depuis longtemps défuntisée. Ce film introduit dans l'oeuvre du réalisateur une dimension lyrique et poétique qui ne lui était pas coutumière, et qui imprégnera aussi le suivant Trois frères.
Ceux qui avaient goûté le rythme à l'emporte-pièce de Main basse sur la ville
ou L'Affaire Mattei
ont dû être surpris par le style méditatif et mélancolique de ce film.
Porter à l'écran le récit-essai Carlo Levi (aussi un des premiers best-sellers italiens de l'après-guerre) exigeait cette forme. Dans le rôle de Levi, Gian Maria Volontè est un personnage-témoin, un observateur perplexe qui découvre une Italie dont il ne soupçonnait pas l'existence, où coexistent des croyances animistes (Irène Papas
qui refuse d'être peinte car ça va lui voler son âme), des privilèges féodaux (le percepteur d'impôts qui se paye en nature à même les récoltes, le baron mystique joué par Alain Cuny,
les médecins incompétents), une méfiance pré-chrétienne à l'égard de la religion officielle (l'église désertée, l'archiprêtre qui se fait railler et jeter des pierres par les enfants), une mentalité où les catastrophes causées par la nature et celles causées par l'homme sont de la même espèce (la malaria, la guerre d'Éthiopie)… Pour un Turinois pur jus, de prospère famille libérale (lui et sa soeur sont tous les deux médecins), fils de cette Italie "piémontaise" qui a aboli les barrières tarifaires, supprimé les territoires pontificaux, construit les chemins de fer et établi le Parlement, c'est tout un choc !
C'est d'abord ça le sujet du film – ça et le fait que cette dichotomie des cultures italiennes montre plus que jamais le caractère absurde, factice et mensonger du fascisme, qui rêve d'uniformité identitaire "à la romaine" alors qu'il y a entre le Nord et le Sud ce fossé béant, évident. C'est d'ailleurs là que notre personnage témoin finit par se faire une religion dans tout ça : quand il est confronté au podestà (maire) fasciste qui surveille ses allées et venues et censure son courrier, un personnage qui se sent un peu gêné aux entournures en présence de Carlo Levi. C'est que tout en étant un antifasciste assigné à surveillance, le docteur Levi est un monsieur, d'une classe sociale bien plus élevée que notre podestà de village, lequel en bon fasciste (mais aussi en tant que rejeton d'une Italie quasi féodale) a le respect des hiérarchies vissé au fond du crâne. Dans ce rôle, l'acteur Paolo Bonacelli est vraiment merveilleux, il est parfait. La scène où il explique au dottore du Nord, avec un air d'excuses tout à fait sincère, pourquoi il a dû censurer tel ou tel passage des lettres que Levi envoie à sa soeur, est d'un naturel étonnant.
Fidèles complices de Francesco Rosi depuis ses premiers films, le directeur photo Pasqualino De Santis et le compositeur Piero Piccioni sont au diapason, ils se sont laissés aller au lyrisme eux aussi. Ces ciels gris de Lucanie sont vraiment incroyables, cela crée une luminosité unique en son genre. Les acteurs professionnels – Bonacelli,
Irène Papas,
Léa Massari,
Alain Cuny,
François Simon – sont mêlés aux non professionnels (par exemple le type qui joue le percepteur d'impôts) selon une méthode italienne bien rodée et qui donne d'excellents résultats. Gian Maria Volontè
est exceptionnel dans un rôle vraiment pas évident de personnage spectateur (il observe, il écoute; il commente à l'occasion; éventuellement il livre une sorte de verdict).
Sans doute pas l'oeuvre le plus facile de son auteur, Le Christ s'est arrêté à Eboli est à la fois un poème anthropologique, un essai politique, un biopic et une mélancolique histoire d'amour entre un homme et son étrange pays. Le résultat est mémorable et me hantera longtemps.
Eh bien, Arca, vous donnez sacrément envie de voir ce film que vous présentez vous-même comme complexe, par cette très rigoureuse analyse ! Je suis sûr que je vais me le procurer.
Et nous pourrons ainsi rouvrir un de nos vieux et délicieux débats, avec une opinion sur quoi, je crois, nous ne serons jamais d'accord : lorsque vous écrivez le caractère absurde, factice et mensonger du fascisme, qui rêve d'uniformité identitaire "à la romaine" alors qu'il y a entre le Nord et le Sud ce fossé béant, évident, je prétends, moi, que ce caractère absurde, c'est celui de l'Unité italienne, dont je sais que vous êtes fort admirateur alors que je pense, pour ma part que, dans un monde idéal, l'Italie aurait dû – comme l'Allemagne – rester dans l'heureux état de dispersion qui, paradoxalement, lui conférait, une étrange et fascinante harmonie… Sicile, Lombardie, États pontificaux, Piémont, tout cela tenait culturellement, intellectuellement très bien ensemble…
Et le fascisme n'a été que l'expression à la fois grotesque et tyrannique de cette volonté unitaire artificielle des Princes de Savoie et de la Franc-Maçonnerie…
Je doute d'ailleurs, voyant aujourd'hui les succès de la Ligue du Nord et l'aspiration de beaucoup à la Padanie que cette Unité de 150 ans, qui n'est ni un Empire à la Romaine, ni un Etat unitaire et centralisé à la Française subsiste bien longtemps… Ce sera quelques années – ou décennies – après la dissociation de la Belgique, à peine plus vieille, mais moins encore unie…
Cela dit, j'attends le feu nucléaire de votre riposte…
Ma réponse sera sans aucun doute nucléaire, mais aussi plutôt longuette, je vous préviens ! Cette riche matière ne se synthétise pas en trois coups de cuiller à pot. Et comme je suis en vacances, que je regarde paresseusement la série Veronica Mars (sic !!) pour me délasser en ne faisant strictement rien, sinon longer le Saint-Laurent à vélo avec ma copine entre deux orages (nous avons un été pourri) et le soir venu, regarder des films de sabre et des comédies à l'italienne avec quelques amis – des amis prévenus qu'ils doivent amener leur bouffe et leur boisson car nous ne faisons rien ! – eh bien cette réponse nucléaire risque en plus de se faire désirer ! Mais vous ne perdez rien pour attendre, eh, eh, eh…
Noël 2009 et toujours rien côté DVD.
Comme "Pain et Chocolat" ou "Venez donc prendre le café chez nous", ce film dort paisiblement au placard des chefs d'oeuvres italiens oubliés.
Quand on voit les m…..s qui traînent dans les bacs, vous avouerez qu'il y a de quoi s'énerver, non ?
« Comme "Pain et Chocolat" ou "Venez donc prendre le café chez nous", ce film dort paisiblement au placard des chefs-d'oeuvres italiens oubliés. »
Et combien d'autres ! Mais pour une fois, ce n'est pas le cas : Le Christ s'est arrêté à Eboli est sorti sur DVD en France il y a un an dans un très beau Coffret Francesco Rosi qui comprend aussi Trois frères
et Oublier Palerme.
Par contre il manque toujours L'Affaire Mattei et Cadavres exquis
! Honte inacceptable !
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