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Forum : Pour qui sonne le glas

Sujet : Avis contrastés


De cormega, le 4 novembre 2005 à 18:33
Note du film : 4/6

Ah!!! Ce film regorge de bonnes choses, le technicolor assez original (sombre mais avec des couleurs bien appuyées, un peu comme les Powell de l'époque). L'ambiance du film est particulière, il tient certainement ceci du roman initial (que je n'ai pas lu comme d'hab…), de ce point de vu "Pour qui sonne le glas" est probablement réussi. Les extérieurs sont très beaux et bien filmés, les scènes de combats et de déplacements surtout. Les seconds rôles sont très bons, Akim Tamiroff et Katina Paxinou en tête qui prennent quasi autant de place que Cooper et Bergman, s'il n'y avait pas les scènes d'amour.

Mais il y a ces scènes d'amour, qu'est-ce qu'elles m'ont ennuyé, c'est assez dingue, ça plombe complétement le rythme du film. Bergman n'est pas trop crédible en adolescente espagnole de 19 ans (elle en avait 30 je crois à cette époque), elle en fait certainement beaucoup trop: pleurs, yeux grand ouverts, honte de sa coupe de cheveux (elle a peut-être raison là). Gary Cooper n'est peut-être pas le choix idéal pour incarner un Anglais mais sa prestation est dans l'ensemble impeccable (pas génial cette fois-ci). La scène où ils font connaissance est vraiment ridicule et comporte tous les clichés imaginables.

C'est quand même dommage, il y avait matière à faire un grand film.


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De Arca1943, le 2 juin 2007 à 01:03

« Mais il y a ces scènes d'amour, qu'est-ce qu'elles m'ont ennuyé, c'est assez dingue, ça plombe complétement le rythme du film »

Le rythme du livre aussi. Espérons que la prochaine adaptation annoncée n'y sera pas trop fidèle.


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De urspoller, le 20 octobre 2007 à 14:17
Note du film : 3/6

Je ne considère pas Pour qui sonne le glas comme un sommet dans la filmographie pourtant modeste de Sam Wood. Le parallèle peut d'ailleurs se faire avec l'ouvrage éponyme de Hemingway dont le roman, ayant donné naissance à cette adaptation, est loin de figurer dans les annales de la littérature. En fait, le livre reflète le désabusement de l'auteur, son adhésion aux valeurs du libéralisme politique et une foi inextinguible dans l'amour romantique. Le roman dut son succès en grande partie au contexte troublé lors de sa parution (1940) bien en adéquation avec les thèses véhiculées par l'écrivain. Ainsi, le producteur David Selznick s'engouffra dans la brèche et profita des menaces fascisantes en Europe pour adapter opportunément cette oeuvre à l'écran.

Néanmoins, comment pourrait-on critiquer les choix de Selznick quand on sait que ce dernier a ouvert les portes d'Hollywood en 1939 à une jeune inconnue suédoise dont la beauté inégalable et le talent naissant ont attiré l'attention du producteur? Cette débutante au visage poupin, au petit nez retroussé, aux boucles blondes et à l'allure gracile s'appelait Ingrid Bergman. Dès lors, l'envoûtante et élégante scandinave s'impose à Hollywood grâce à son naturel, avec des interprétations dramatiques ou idéalistes dans une dizaine de films qui resteront dans l'inconscient collectif –enfin surtout le mien- à savoir Casablanca, Hantise, La Maison du docteur Edwardes ou Les Enchaînés. Elle devient ainsi une "lumière du nord", antithèse de la roideur et de la froideur de sa compatriote Greta Garbo. Par truchement d'un jeu subtil, la divine et lumineuse actrice excelle en héroïne énergique, blessée et droite. Pour ce métrage, Ingrid Bergman obtint sa première nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice. Pour mémoire, je précise qu'elle gagnera une de ses trois statuettes l'année suivante pour Hantise.

Alors, lorsque je lis les assertions acerbes sur la prestation de la sylphide scandinave dans Pour qui sonne le glas où certains dissertent sur la pertinence d'interpréter une demoiselle de 19 ans alors que l'état civil, implacable juge de paix, affiche 28 ans, pour moi cela tient de la calembredaine et de la carabistouille. Personnellement, Ingrid Bergman a toujours 20 ans donc je ne me pose pas ce genre de questions existentielles. Si un jour, des telles interrogations métaphysiques sur le talent ou la beauté de ma suédoise préférée me tarabuste le cervelet, je promets de me flageller illico presto et d'accomplir sur le champ les 12 travaux d'Hercule Poirot, à savoir :

· Participer au quarante-troisième concours de point de croix de Cucugnan
· Engloutir d'un seul trait les 158 épisodes de Navarro en compagnie de droudrou sans esquisser un clignement de paupière
· Assister à un discours de Jean Glavany dans l'hémicycle sans bâiller à s'en décrocher les mandibules
· S'inscrire en binôme avec Steve McQueen au fan club de Tom Cruise
· Ecouter le dernier album de Patrick Bruel ou Mylène Farmer sans qu'une seule pensée suicidaire n'ait subrepticement traversé mon esprit
· Chanter la Marseillaise en occitan dans la salle communale de Saint-André-de-Sangonis
· Visionner les métrages préférés de Jipé
· Adhérer à l'église de Scientologie pour acquérir les connaissances universelles basées sur le triptyque « see, secte and sun »
· Concourir à la biennale des imitateurs du cri du cochon de Saint-Etienne d'Albagnan
· Manger de la poutine et du ragoût de caribou quotidiennement dans l'igloo de Arca aux confins du cercle polaire
· Danser la cachucha sur un air d'orphéon avec sépia sans lui écraser un orteil
· Convaincre Impétueux de participer à la Gay Pride seulement vêtu d'un tutu rose bonbon, d'un mis-bas résille et d'un cache-col en poil de gnou


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De s é p i a, le 20 octobre 2007 à 15:07

Taratata Petit ours des neiges !! Vous ne vous mouillez pas trop, là ! Depuis quand danse t'on la Cachucha à deux ? Mais pour un rock acrobatique, c'est quand vous voulez ! Rassurez vous, j'ai su garder une ligne de plume…

Ou alors, vous dansez le "Quadrille" avec RDT, en lui sussurant à l'oreille: "-Guilli, guilli, guitry, guilli, guitry….-" Voilà un vrai travail d'Hercule ! Parce que là, vous risquez gros !


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De urspoller, le 20 octobre 2007 à 15:35
Note du film : 3/6

Voyez comme j'ai une haute connaissance des danses ibériques ! Remarquez, pour le bien-être de vos petons, je ne crois pas que le rock acrobatique soit une excellente idée. Bien que je sois souple comme un roseau (j'arrive à mettre mes deux pieds derrière la nuque !) et aussi épais qu'un sandwich SNCF, le risque de collision et autres accidents inhérents à ce genre d'activité demeure réel pour quiconque se trouverait dans les alentours proches d'un ours maladroit.


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De Arca1943, le 20 octobre 2007 à 16:04

« L'ouvrage éponyme de Hemingway dont le roman, ayant donné naissance à cette adaptation, est loin de figurer dans les annales de la littérature. En fait, le livre reflète le désabusement de l'auteur, son adhésion aux valeurs du libéralisme politique et une foi inextinguible dans l'amour romantique. »

Décider du peu de valeur d'une oeuvre par l'adhésion aux valeurs libérales  – ou communistes, ou démocrates-chrétiennes, ou social-démocrates, etc – me semble un tantinet discutable. En fait, il s'agit surtout de noter que ce roman de Hemingway étonne de la part de son auteur : pour du Hemingway, Pour qui sonne le glas est curieusement verbeux, redondant et parfois rhétorique; alors que Ernest Hemingway était un virtuose du sabre à sa façon : il coupait, coupait, coupait. Quand il était en forme, tout semblait toujours trop long à ses yeux et il (re)tranchait impitoyablement. Et la rhétorique, le pontifiage, les énoncés idéologiques ou sentimentaux étaient les premières victimes de cette fine lame ! Lire du bon Hemingway – comme le renversant Les Neiges du Kilimanjaro, par exemple – c'est s'offrir un espresso très, très tassé et sans sucre. Et même si, de toute façon, le roman n'est pas la forme qui garantit sa postérité – c'était d'abord et avant tout un génie de la nouvelle – comparez Pour qui sonne le glas à The Sun Also Rises, En avoir ou pas ou bien sûr Le Vieil homme et la mer (qui d'ailleurs est plutôt une longue nouvelle qu'un roman) : la différence saute aux yeux. Dans ce roman-ci, Hemingway "s'écoute écrire" comme d'autres s'écoutent parler.

Disons-le, Ernest Hemingway a passé sa guerre d'Espagne au bar. Enfin, j'exagère un peu mais en gros, c'est ça. Alors, du point de vue de la vraisemblance historique, son livre n'est pas très fiable. (Sur le même sujet, Hommage à la Catalogne, de George Orwell, est d'une toute autre trempe). Et non seulement Ernie était au bar, mais en plus, il ne remontait pas dans sa chambre pour aller couper les phrases de trop. Dommage.

Alors, pour cette nouvelle adaptation à l'écran, je crains que les scénaristes se laissent impressionner par le prestige de son auteur (souvent génial il est vrai) et hésitent à couper, à retrancher, à condenser – entre autres les épisodes sentimentaux, qui font partie des moins bonnes pages de Hemingway.


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De Vrykolakas, le 20 octobre 2007 à 21:45

Je ne sais pas pourquoi le souvenir de ce film m'est revenu ce soir, mais quoi qu'il en soit il est là, dans ma tête, et mon problème est que je n'arrive pas à me souvenir du titre.

Alors s'il vous plait, qui se souvient de l'histoire du voyage en Orient de 3 femmes anglaises (au 19 ème siècle je crois), une jeune femme, sa mère et sa tante très stricte et guindée? C'est peu comme information, mais je me souviens qu'au début la jeune damoiselle est très éperduement éprise d'un jeune damoiseau anglais et qu'elle n'a pas la moindre envie de partir en voyage avec sa mère et sa tante. Finalement biensûr elle s'en va quand même en jurant ne jamais oublier son amour et lui écrire tous les jours…. ce qu'elle fait au début. Mais les charmes et les mystères épicés de l'orient ne tardent pas à faire effet sur nos trois compagnes anglaises de bonne société et la jeune fille va changer complètement de façon de penser…

ça ne dis rien à personne?? Please…


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De urspoller, le 21 octobre 2007 à 09:51
Note du film : 3/6

Décider du peu de valeur d'une oeuvre par l'adhésion aux valeurs libérales – ou communistes, ou démocrates-chrétiennes, ou social-démocrates, etc – me semble un tantinet discutable.

Allons bon, môsieur Arca se prend pour un lycéen et se lance dans le commentaire de texte. Le sieur Arca aime à susurrer aux creux des oreilles attentives que sa personne, puits insondable de connaissances, omniscient parmi les omniscients, a atteint le wallhala des scribouilleurs par le truchement d'une plaquette attestant de ses capacités d'écrivain ! J'en prends acte et vous tire mon chapeau. Moi, sombre jeune écervelé aux neurones maigrichons, ursidé à l'encéphalogramme plat, fieffé méridional aux idées subversives, damné animal à l'esprit étroit s'arroge le droit d'émettre un jugement personnel sur un ouvrage pompeux et bavard. Vrai, j'ai le tort de dire qu'il s'agit d'un roman moyen et dans la phrase suivante de décrire l'état d'esprit de l'auteur au moment de la rédaction de ce dit-ouvrage. Sauf, sieur Arca que je sépare ces deux phrases par la locution « en fait » et non par la conjonction « parce que » marquant la cause ou le motif. Or, il se trouve que la langue française est bien faite puisque que chaque vocable possède un sens précis –peut-être n'est-ce pas le cas dans la belle Province ?- et celui de « en fait » est dépourvu d'ambiguïté et signifie clairement : en réalité! L'objectif de la phrase qui vous pose problème consistait à replacer l'ouvrage dans son contexte et en peu de mots à faire le parallèle entre le contenu du roman et les motivations d'Hemingway (à l'opposée des thèmes des ouvrages précédents). Loin de moi, l'idée de glisser une arrière-pensée politique à l'encontre des valeurs encensées par l'écrivain. Et si vous y voyez un raccourci idéologique de ma part, je n'y puis rien. Vous pouvez interpréter mes dires à votre guise. Mais, Ayez une solide argumentation à proposer lorsque vous vous lancez dans des explications de texte, parce que vous ne me connaissez pas, vous ne savez rien de mes convictions, de mon parcours… Je veux bien admettre que mon argumentation vis-à-vis du roman manquait peut-être de clarté mais je vous interdis de faire de pareilles interprétations fallacieuses car ça m'irrite au plus haut point et malgré tout le respect que j'ai à votre endroit, il me semble que vous feriez mieux de vous occuper de vos caribous ou de vos orignaux et de lâchez les roubignolles des ursidés.


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De Arca1943, le 21 octobre 2007 à 18:13

Urspoller : « …il me semble que vous feriez mieux de vous occuper de vos caribous ou de vos orignaux. »

Vous voulez dire que si j'étais Français, ma critique serait plus acceptable ? Intéressant.


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De urspoller, le 21 octobre 2007 à 18:42
Note du film : 3/6

Arca, vous interprétez encore en omettant de mentionner la chute de la phrase. Et puis, ne jouer pas la vierge effarouchée parce que je fais une allusion à vos ascendances d'outre-atlantique. Vous pourriez être ouzbek, turc, nippon, tonguien, panaméen, togolais, kazakh ou paraguayen, que ça ne changerait rien à l'histoire. Et si vous pensez vraiment que le fait que vous ne soyez pas français puisse poser problème, prouve que vous êtes décidément dans une tournure d'esprit singulière. Je n'ai rien à ajouter. Je tombe des nues, je pensais que vos assertions préalables étaient le fruit d'une incompréhension, mais là vous me paraissez aussi rigide qu'une chape en béton armé! A bon entendeur.


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De Arca1943, le 21 octobre 2007 à 20:16

« Et puis, ne jouer pas la vierge effarouchée parce que je fais une allusion à vos ascendances d'outre-atlantique. Vous pourriez être ouzbek, turc, nippon, tonguien, panaméen, togolais, kazakh ou paraguayen, que ça ne changerait rien à l'histoire. »

Eh bien justement, ça ne change rien à l'histoire : c'est vous qui introduisez cette histoire de nationalités (et non, en passant, de prétendues "ascendances", de grâce !) dans une discussion où elle n'a aucun rapport.


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De vincentp, le 9 août 2014 à 09:24
Note du film : 3/6

Le film est fort modeste et ennuyeux, l'intrigue mélo-dramatique ne tient pas, le sujet est traité par moments au raz des pâquerettes, des personnages peu crédibles… Des qualités éparses (le jeu de Cooper et Bergman, une mise en scène honorable), ne rattrapant pas les faiblesses du scénario.


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De Arca1943, le 9 août 2014 à 18:53

« …les faiblesses du scénario… »

…qui sont – ne nous le cachons pas – les faiblesses du roman. Ernest Hemingway est un des plus grands écrivains du vingtième siècle, mais Pour qui sonne le glas est son moins bon roman avec Islands in the Stream. Sans parler de tout le reste, ça se reconnaît au premier coup d’œil jeté par un lecteur averti: comment se fait-il qu'un Hemingway soit aussi long? Sans aller du côté des nouvelles, où s'exerçait vraiment son génie (voire carrément la révolution qu'il introduit dans la littérature de langue anglaise), voyez du côté des autres romans: L'Adieu aux armes, En avoir ou pas, sans parler de Le Vieil homme et la mer : Hemingway est un coupeur, un sabreur, un élagueur, l'homme qui ramasse en une seule phrase sèche ce que d'autres racontent en trois pages, c'est le roi de l'espresso super concentré ; et voilà qu'il accouche d'un gros machin de près de 450 pages ? Hum. Je suis sûr qu'à l'époque, le vrai lecteur fervent d'Hemingway – il y en avait plusieurs dizaines de millions – a dû froncer le sourcil d'un air inquiet juste en considérant l'épaisseur de la brique, épaisseur bien courante pour d'autres écrivains mais pas celui-là.


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