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Forum : La Reine Christine

Sujet : Avis


De jipi, le 27 novembre 2007 à 11:44
Note du film : 5/6

"Je grave cette chambre dans ma mémoire"

Une Reine ne lisant que la nuit s'habille au petit matin en laissant apparaître une jambe prometteuse. De constitution robuste son visage s'adapte facilement à la friction d'une neige omniprésente. La belle est solide, entreprenante, déterminée à modifier fermement l'attirance de son peuple pour des guerres interminables en lui imposant la contrepartie des arts et des lettres.

Une démarche alerte de long en large cède sa place à un profil droit somptueusement éclairé lui-même rétrogradé par la prestance d'une jeune reine moqueuse juchée majestueusement sur la plus noble conquête de l'homme.

De face, de profil, de haut en bas, immobile, en mouvement, en Chapka, du faux jeune homme à la reine étincelante la Divine scintille de toutes parts. Pas de répit pour les sens devant une telle démarche volontaire, un rire rauque prenant, des yeux aussi beaux. Ce n'est pas la Reine Christine c'est Greta illuminée par un réalisateur aux ordres d'un éclat éloigné d'une vérité historique.

Le mythe Garbo prend vie avec d'innombrables nuits sans sommeil pour ceux pris au piège d'un tel minois. L'intrigue reste simple cet amour impossible ne représente que peu d'intérêt, la compensation reste généreuse, le visage de la Divine largement montré atténue de façon naturelle de loyales mais insuffisantes scènes de cours ne pouvant lutter à armes égales devant une telle merveille.

Le fondu d'un visage plein écran affectivement touché mais déterminé à survivre par l'intermédiaire d'un regard au delà de l'horizon clôture cette œuvre cousue main livrée aux tourments de folles espérances.

 

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De s é p i a, le 27 novembre 2007 à 14:47
Note du film : 4/6

Votre joli texte me fait penser, cher Jipi, aux mémoires d'Henri Verneuil quand il explique comment il a fait connaissance avec le cinéma..

Et c'est dans le délicieux Mayrig, injustement délaissé à sa sortie, qu'il reprend cette anecdote. Voulant, avec un copain, rentrer dans un cinéma sans y aller de leurs oboles, ils trouvèrent "la porte de l'issue de secours" fermée. Ils écoutèrent donc le film derrière les énormes hauts-parleurs qui diffusaient les dialogues de La reine Christine .

Le copain d'Henri Verneuil lui décrivait les images au fur et à mesure que l'action progressait. C'était la fameuse scène ou La divine, déguisée en homme, devait partager sa chambre avec un autre homme….

Je considère Henri Verneuil comme un grand cinéaste dont la passion pour son art naquit ce fameux jour. Mais si Vous lui aviez raconté La reine Christine, derrière les hauts-parleurs, il serait devenu plus grand encore….


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De jipi, le 27 novembre 2007 à 15:13
Note du film : 5/6

Bonjour Sepia C'est gentil ce que vous dites. L'impact de la Divine est vraiment impressionnant, je viens d'en parler avec mon père (91ans) qui était dans les années 30 comme tous ses copains amoureux de cette créature presque métaphysique. J'ai regardé ce matin pour la première fois ce film qui me talonne de sa renommée depuis presque 60 ans. Sans être vraiment emballé par l'histoire, je suis resté confondu devant cette merveilleuse actrice et de cette scène admirable ou le matin venu elle s'imprègne de chaque recoin de la pièce ou la veille ayant dévoilée sa véritable anatomie elle s'abandonne le temps d'une nuit à l'homme qu'elle à choisie de son plein gré en murmurant cette phrase au combien femme.

« Je grave cette chambre dans ma mémoire »

Pour Henri Verneuil je pense qu'il était temps que Mayrig arrive dans sa carrière de cinéaste plutôt « couillue », il décida enfin d'émouvoir par des souvenirs personnels des esprits n'attendant que cela de la part d'un professionnel un peu trop adapté au marché populaire passé enfin dans le camp des hommes et de leurs souvenirs.


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De DelaNuit, le 29 novembre 2007 à 08:22
Note du film : 6/6

On raconte que "la divine" avait eu le projet de tourner une adaptation de l'Odyssée d'Homère en interprétant le triple rôle féminin : à la fois la patiente épouse Pénélope qui attend le retour d'Ulysse, mais aussi l'enchanteresse Circé et la nymphe Calypso, qui le retinrent sur leur île respective pendant des années lors de son voyage de retour vers son pays.

Finalement le film ne s'est pas fait, et c'est Silvana Mangano qui reprit le flambeau pour le double rôle de Pénélope et Circé face à Kirk Douglas dans le Ulysse de 1955…

Quant on voit la posture marmoréenne de Garbo à la proue du navire de La reine Christine, on peut rêver de ce qu'aurait donné son incursion dans la Mythologie grecque…


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De vincentp, le 28 août 2008 à 17:21
Note du film : 5/6

"La divine" comme vous dîtes n'a pas peur de caresser le museau de deux dogues. Etonnant. Grande qualité de La reine Christine : ses dialogues très élaborés sur le bonheur, le pouvoir et la façon dont les deux concepts peuvent s'accomoder. Daté de 1933 (75 ans !), le film reste très moderne (en avance sur son époque comme L'impératrice rouge), mettant en avant un personnage féminin à forte personnalité, et en raison également du jeu enlevé de Greta Garbo. Marmoréenne ? Pas trop d'accord !


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