![]() <font color=yellow>Gene Tierney, beauté tragique…</font> Fille d'un homme d'affaires d'origine irlandaise, Gene Tierney est née le 20 novembre 1920, à Brooklyn. Selon certaines sources, elle serait véritablement née le 19, mais une erreur de parution dans le New York Times a fera naître le 20 pour tous les encyclopédistes! Après une enfance bourgeoise et deux années d'études dans un collège suisse (où elle devint l'amie de Maria Seiber, fille de Marlene Dietrich) , la jeune fille rentre aux Etats-Unis. C'est à Broadway, en 1939, qu'elle fait ses débuts de comédienne. Prise sous contrat par la Columbia, la jeune femme rate sa première prestation, à tel point que le tout puissant Harry Cohn, qui l'a engagée pour le film Coast Guard, la fait remplacer à l'issue de la première journée de tournage! Sa première apparition à l'écran est ainsi remise. C'est Darryl Zanuck (alors à la 20th Century Fox) qui la sauve de l'oublie en lui permettant d' interpréter l'épouse de Frank James dans le film de Fritz Lang, the Return of Frank James (1940). Cette fois-ci, Gene Tierney fait sensation.Une nouvelle étoile brille qui, fait assez rare dans une carrière, ne jouera que des premiers rôles. Après ses apparitions remarquées dans Tobacco Road de John Ford(1941) et the Shanghai Gesture de Von Sternberg (1941), voici enfin le personnage phare, celui qui vous grave à jamais dans la mémoire des cinéphiles, la Laura d'Otto Preminger (1944). Film mythique, rencontre sublime entre une actrice et un metteur en scène qui se retrouveront à quatre reprises. En 1946 et 1947, Joseph Mankiewicz magnifie à son tour la jeune actrice, dans Dragonwyck et surtout the Ghost and Mrs.Muir, histoire merveilleuse dans laquelle l'héroïne tombe amoureuse d'un fantôme qu'elle ne pourra rejondre que dans la mort. En 1949, Gene Tierney interprète Ann Sutton, épouse de médecin sous l'emprise d'un charlatan hypnotiseur incarné par José Ferrer. Retour vers Preminger donc, qui lui offre également le rôle féminin de son film suivant, Where the Sidewalk Ends, aux côtés de Dana Andrews. C'est la cinquième et dernière rencontre entre les deux acteurs.En 1952, elle est l'épouse de Spencer Tracy dans Plymouth Adventure.Le film raconte l'histoire du Mayflower, ce navire qui emmena en Amérique quelques uns de premiers colons britanniques. Entre 1955 et 1960, des ennuis de santé éloigne Gene Tierney des plateaux de cinéma. Car la belle dame eut une vie personelle et affective que l'on peut qualifier de tragique. En voici les faits principaux: Le premier juin 1941, Gene épouse, contre l'avis de ses parents, le stylite et costumier d'Hollywood, Oleg Cassini. Le couple a deux enfants, dont l'aînée demeure handicapée mentale suite à une rubéole contactée pendant la grossesse. En 1946, momentanément séparée de son époux, la jeune femme fréquente assidument un jeune militaire plein d'avenir, John Fitzgerald Kennedy. Mais le clan s'oppose à cette affaire de coeur. Et la belle rejoint le foyer conjugal. Après son divorce (1952), l'actrice tombe follement amoureuse du prince Ali Khan. Une liaison qui fait les délices de la presse. A son issue, Gene Tierney sombre dans une série de profondes dépressions nerveuses, tentant même de se suicider. Internée dans un hôpital psychiatrique, elle y subit de nombreux électrochocs. En 1960 enfin, Gene Tierney trouve la stabilité sentimentale dans son union avec l'homme d'affaires Howard Lee (ex-époux d'Hedy Lamarr, un sacré veinard!), qu'elle accompagnera jusqu'à la mort (1981). Après avoir publié son auto-biographie, Self Portrait (1979), elle se retire de la vie publique et s'installe à Houston, Texas. Gene Tierney décède en 1991, suite à une crise d'emphysème. Lors de son premier film, sa voix étant jugée trop aigüe, on lui suggéra de se mettre à fumer. Ce qu'elle fit. Sa voix mua, mais cette affaire lui a sans douté coûté quelques années de vie suppémentaire. De nos jours, si vous questionnez vos amis sur les étoiles féminines hollywoodiennes de la grande époque, ils vous citent Ava Gardner, Rita Hayworth ou Lana Turner. Il n'y aura que les cinéphiles pour vous parler de Gene Tierney. Mais il le feront avec la plus grande vénération. C'est que, froide, voire frigide, parfois fragile ou tourmentée, ou simplement mère de famille, elle n'incarnait pas l'image de la femme fatale. Et les hommes sont ainsi faits. Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>. |
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