Forum - Samson et Dalila - Et le DVD ?
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Forum : Samson et Dalila

Sujet : Et le DVD ?

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De starlight, le 22 novembre 2007 à 17:53

Je me trompe ou non ?… Il n'y a pas d'édition de ce film en DVD et pourtant !

Cecil B de Mille avait mis le paquet !… J'étais très jeune à la sortie de ce film en France en 1951, mais mes premiers émois je les dois à Hedy Lamarr…

Quand à Victor Mature… c'était l'homme de la situation, comme Placido Domingo à l'Opéra dans le rôle-titre…

je vote pour une réédition, car j'ai de vagues souvenirs de ce péplum qui avait du "caractère"…


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De Arca1943, le 22 novembre 2007 à 18:06

Alors là… ! Si Dalilah, c'est Hedy Lamarr… !


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De DelaNuit, le 22 novembre 2007 à 20:47
Note du film : 6/6

Cecil B. Demille était obsédé par ces femmes fatales devenues mauvaises pour avoir aimé d'un amour trop absolu. Le personnage campé ici par la somptueuse Hedy Lamarr dans son rôle le plus emblématique en est un bon exemple, préfigurant le personnage de la princesse Nefertari / Anne Baxter dans Les dix commandements.

L'intérêt du scénario est qu'au lieu de nous présenter une femme fatale d'une seule pièce, comme la Bible pouvait nous le laisser deviner, et comme l'opéra de Saint-Saëns nous le présente, on voit ici une Dalila dévorée d'amour pour le bellâtre Samson, et c'est l'impossibilité de cet amour qui la rend fatale.

Amour impossible car elle est Phillistine et lui Hébreux (de la tribu des Danites) et parce qu'il est inconstant et volage…

Les images sont kitsch, certes, mais d'un kitsch réjouissant. La superbe partition de Victor Young (dont les droits furent acquis plus tard par Dalida, pour laquelle Heddy Lamarr était une idole, le temps d'une chanson rarissime) porte des dialogues d'une rare beauté. Ainsi, lorsque dans l'oasis de la vallée de Sorek, Samson, séduit, a finalement révélé à la courtisane le secret de sa force herculéenne, celle-ci hésite à le trahir et lui propose finalement de partir avec elle :

"Viens avec moi en Egypte. Là bas nous ne serons plus Danite et Phillistine, mais rien que… Samson et Dalila. Dans la vallée du Nil, l'air sera parfumé de myrrhe, et seul le vol de l'ibis assombrira le ciel. Veux-tu partir avec moi ?" Samson se contente de répondre : "Mes yeux ne verront jamais plus de beauté qu'ils en voient en toi." Alors, elle : "De toute éternité, rien ne pourra te détacher de mes bras…"

Admirons aussi George Sanders en roi des Phillistins, le Sarân de Gaza (et oui déjà à l'époque, on se battait à Gaza !), éternel grand seigneur ironique et blasé… Lorsqu'une jeune fille de la tribu de Samson lui demande la grâce de celui-ci, captif aveugle torturé dans la cour du temple après la trahison de Dalila, il répond : "J'ai admiré Samson pour sa force. Pour sa révolte je l'ai puni. Pour l'amour que lui donne son peuple je l'envie… Mais ce n'est point la force de mes armes mais la douceur des bras de l'amour qui ont capturé Samson…"

Dalila alors, venant de faire son entrée dans le temple de Dâgon au milieu des danses des cérémonies de la moisson, vêtue d'une robe bleue comme ses yeux et d'une traîne de plumes de paons élevés – dit la légende – dans le jardin de DeMille exprès pour l'occasion – répond à la jeune fille : "Je vois clair dans ton jeu, jeune Danite aux grands yeux de gazelle : tu voudrais Samson pour toi seule, tu voudrais te pâmer dans ses bras et porter ses enfants ! Eh bien non ! J'aime encore mieux le voir mort qu'heureux avec toi !"

George Sanders, alors : "Ta haine est comme ton amour, Dalila, impitoyable !"

Il est totalement incompréhensible qu'un tel fleuron du cinéma hollywoodien ne soit point disponible en dvd ! Hedy Lamarr et Victor Mature doivent se retourner sous les décombres de leur temple en technicolor !


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De Impétueux, le 23 novembre 2007 à 10:04
Note du film : 3/6

Superbe texte, DeLaNuit !

Et qui me donne vraiment envie de découvrir enfin ce péplum mythique que je n'ai jamais vu !


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De starlight, le 23 novembre 2007 à 12:07

Je suis pétri d'admiration "Delanuit" pour vos connaissances en ce domaine !… Dois-je comprendre que ce film (qui semble très présent dans votre mémoire) fait partie d'une collection VHS ou Vidéo à portée de main ?…

Lorsque j'ai demandé à la "Haute Direction" de bien vouloir ouvrir une fiche (qui n'existait pas), j'ignorais que d'autres collègues avaient une mémoire aussi fraîche pour un film qui remonte tout de même à 1949…

Toujours est-il qu'à défaut du film, j'ai passé commande pour la partition musicale écrite par V. Young… j'ai opté pour une version orchestrale qui englobe d'autres films pour lesquels ce compositeur talentieux a participé ("A tribute to V. Young" avec le New Zealand Symphony Orchestra)…

Admiratif aussi je le suis pour nous avoir signalé que Dalida s'était emparée du thème musical principal ("pars")… Je suis un fan de cette chanteuse, mais j'ignorais cette précision… On retrouve effectivement la chanson dans un CD intitulé : "Dalida et le 7ème Art"…

Merci encore pour toutes ces informations… et c'est là l'intérêt de nous regrouper dans ce site !… Il n'y a plus qu'à prier pour qu'un jour le DVD soit édité…


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De DelaNuit, le 23 novembre 2007 à 19:58
Note du film : 6/6

Je vous remercie de trouver quelque intérêt à ma prose. Puisque ce film vous inspire, je puis vous livrer encore quelques infos :

D'abord, Samson et Dalila est aussi l'occasion de découvrir dans des rôles de jeunesse inattendus la blonde Angela Lansbury alias Semadar, la sœur de Dalila, lançant le javelot, ainsi que Russ Tamblyn (le danseur, chef des « Jetts » de West Side Story) en berger adolescent.

On peut voir des images du tournage de Samson et Dalila dans le film Sunset Boulevard / Boulevard du Crépuscule : en effet, la vieille actrice folle Norma Desmond (Gloria Swanson) se rend dans les studios de la Paramount afin d'y rencontrer (Cecil B. DeMille (lequel joue son propre rôle) et le convaincre de l'engager pour tourner Salomé. La rencontre a lieu sur le réel plateau du tournage de Samson et Dalila, dans les décors et parmi les figurants du film ! On n'y voit pas les stars mais tout de même Henry Wilcoxon, l'interprête d'Astur, capitaine phillistin ennemi de Samson.

D'un point de vue mythologique, le dieu adoré par les Phillistin dans le film, Dâgon, cité dans la Bible, est une divinité ambiguë sur laquelle les historiens se disputent. Certains y voient un dieu de la moisson et de la fertilité (ce qui semble être l'option retenue dans le film), d'autres une divinité marine à queue de poisson. C'est cette dernière interprétation qui a été retenue par l'écrivain H.P. Lovecraft, obsédé par les anciens dieux et leurs mystères, qui lui a consacré en 1905 une de ses nouvelles fantastiques intitulée Dâgon parue dans le recueil du même nom. A ne pas confondre avec Râgon ou Râ-Gon, le dieu de l'amour adoré par la reine de Saba (Gina Lollobrigida) dans Salomon et la reine de Saba.

Pour en revenir à la chanteuse Dalida : si elle a bien après la sortie du film tenu à acquérir les droits de la musique pour interpréter la chanson « Pars… », c'est parce qu'elle vouait une grande admiration non seulement à Rita Hayworth (dont elle s'inspira des chorégraphies de Gilda et L'affaire de Trinidad) et la divine Ava Gardner, mais aussi à Hedy Lamarr et à ce film en particulier.

Elle a d'ailleurs avoué lors d'interviews avoir sérieusement songé à se faire appeler Dalila. Mais le caractère fatal et païen du personnage la gênait un peu. Elle a donc simplement changé une lettre, c'est-à-dire le « L » contre ce qu'elle appelait « le D de Dieu ». Et oui… Dalida était une mystique…

En ce qui concerne la musique du film par Victor Young, le CD dont vous parlez (« A tribute to Victor Young » par le New Zealand Symphony Orchestra) est d'excellente qualité, je ne peux que vous approuver. L'interprétation y est remarquable. Vous y entendrez une suite symphonique d'une douzaine de minutes de la musique si évocatrice du film, incluant le générique, le thème des Hébreux, le thème d'amour avec harpe, et les danses païennes et virevoltantes du temple de Dagon et du mariage de Semadar. De plus, vous aurez sur le même CD d'autres musiques du compositeur, parmi lesquelles Shane / L'homme des vallées perdues, Pour qui sonne le glas, L'homme tranquille, Le tour du monde en 80 jours.

Pour info, il existe un CD plus complet de la musique du film édité il y a une dizaine d'années chez Varèse Sarabande, de moindre qualité sonore mais avec le Paramount Symphony Orchestra conduit par le compositeur lui-même : 23 minutes de musique de Samson et Dalila, accompagnés de sept thèmes de L'homme tranquille / The Quiet Man. Si vous ne le trouvez pas sur le net, vous pouvez toujours contacter la boutique spécialisée Ciné-musique, rue de l'arbre sec à Paris.

Le film Samson et Dalila a effectivement déjà été édité en VHS – je me souviens notamment d'un coffret incluant également Les dix commandements. Il est aussi déjà passé à la télévision, notamment en période de Noël, où des trésors passent parfois inaperçus, diffusés à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit…

Ajoutons pour finir (!) qu'il est fait allusion à l'épisode où Samson tue des centaines de Phillistins avec une mâchoire d'âne arrachée à un bouffon dans le film français Ridicule, situé à Versailles, pour un échange de bons mots entre Bernard Giraudeau et Jean Rochefort :

« – Ah, les groseilles… J'en mangerais autant que Samson tua de Phillistins…

  • Avec la même mâchoire, Monsieur l'abbé, une mâchoire d'âne… »

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De fastivon, le 23 novembre 2007 à 23:18
Note du film : 6/6
  • J'ai menti pour t'avoir, Samson. Je tuerai pour te garder !
  • Je t'écraserai comme un serpent !
  • C'est entre tes bras que j'exhalerai mon dernier souffle !
  • Retire tes griffes !

Vipère.

  • Puisse sa chair pourrir sur ses os !

(…) Il t'a appelée 'vipère'…

  • Il en sentira bientôt la morsure !!
  • La force de Samson peut bien cacher une faiblesse… et il n'y a pas un seul homme qui ne partagerait un secret… avec une femme. (…) Quand il vous sera livré enchaîné, nulle goutte de sang ne sera versée, nul glaive n'effleurera sa peau.
  •  ?! Par les piliers sacrés du temple… Nous voulons sa mort !
  • JE VEUX QU'IL VIVE ! Liez-le à la meule, faites-le moudre notre grain comme une bbbbête ! Et que chaque parole qu'il profère soit pour implorer la mort !
  • Je souscris à la demande de Dalila. – Moi aussi ! – Moi aussi !
  • Tes baisers n'étaient que cendres… Tes bras n'étaient que sable mouvant. Le nom de Dalila sera à tout jamais maudit dans la mémoire des hommes !
  • Je t'aurais aimé avec une passion qui eût laissé toute autre de glace ! Mais un seul mot de cette… DDDDanite aux grands yeux de gazelle… a suffi pour que tu la suives ! NUL HOMME NE QUITTE DALILA !"
  • Regarde-la. Il est plus facile d'éteindre la lumière des étoiles que de retenir une telle femme… Regarde-la bien, emplis-toi la vue, car elle sera pour toi la dernière…
  • J'avais… ta promesse !…
  • Aucune goutte de sang n'a été versée. Aucun glaive n'a effleuré sa peau.
  • Tu… as joué sur les mots pour lui dérober le regard !
  • C'est TOI qui l'as trahi, Dalila. Pas moi !

Résultat identique pour un changement de motif: la jalousie de Dalila, devenue cause de sa trahison, est un peu tirée par les cheveux. Le film peut par moments paraître un peu long et ennuyeux, mais une seconde vision permet, en admirant la beauté des dialogues, de mieux apprécier cette langueur. Il a fallu la dernière scène – et QUELLE SCÈNE, les vingt dernières minutes – pour voir que durant tout le film, on avait sous-estimé le Maître en la matière. On attendait du spectaculaire, eh bien on en aura ! "La séquence du spectateur" avait alors passé et repassé cette scène d'anthologie… La caméra qui bouge droite-gauche puis refait gauche-droite au milieu d'une foule haute en couleurs, "pénètre" dans le temple philistin, et enfin lentement, monte, monte… pour dévoiler la statue GIGANTESQUE du dieu Dagôn… Du Cecil B. De Mille à la puissance dix ! Le grand frisson ! On se retrouve catapulté jusqu'à cette époque… On s'y croirait ! J'ai également un gros faible pour une version très différente, de Lee Philips, avec un Samson (Antony Hamilton) charismatique, une Dalila (Belinda Bauer) très sensuelle, mystérieuse, imprévisible et énigmatique, et, en gouverneur des Philistins, Max von Sydow ! Il n'y a aucun temps mort, et l'histoire est passionnante de bout en bout… Scénario avec quelques pointes d'humour mais d'où est exempte toute niaiserie, des personnages aux forts caractères, des rapports complexes entre eux, des dialogues savoureux,des décors sublimes (hum… la demeure de rêve de Dalila…), des batailles admirablement filmées, une belle musique (de Maurice Jarre) et… un clin d'oeil délicieux, en la participation de Victor Mature… dans le rôle du père de Samson ! Ce "téléfilm" de 1984 qui a toutes les apparences d'un film vraiment pas fait à l'économie, clôt à mon avis, la liste chronologique des meilleurs péplums de tous les temps. Autrement dit, depuis 1984, plus rien.

  

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De fastivon, le 24 novembre 2007 à 00:32
Note du film : 6/6

Il faut signaler tout de même que l'immense foule dans le temple, était elle-même trop excitée pour remarquer que le captif a dû utiliser une lotion capillaire qui a agi en une nuit…


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De DelaNuit, le 24 novembre 2007 à 12:13
Note du film : 6/6

Certes les cheveux de Samson ont repoussé sans que les Phillistins ne s'en inquiètent (d'aileurs, Dalila leur a livré son amant, mais il n'est dit nulle part qu'elle leur a précisé le secret de sa force, ce qui explique peut-être cela)…

Toutefois, sa crinière n'a pas repoussé en une nuit… Le film montre bien que les saisons passent tandis que le captif aveuglé par l'amour puis par le feu pousse inlassablement la meule à grain à laquelle il est enchaîné…

Et c'est un moment d'anthologie que de voir Dalila, non avertie de la cécité de son amant, descendre dans le cachot plus superbe que jamais et prendre une pose lascive et provocante devant lui avant de s'apercevoir avec effroi qu'il ne la voit pas… et ne pourra plus jamais voir sa beauté… C'est finalement ce qui la marque le plus et provoque ses remords : elle le voulait enchaîné, elle le voulait narguer …mais il ne verra plus sa beauté !

Tout de même, ces deux amants ont bien mérité leur sort fatal : elle est une garce superficielle, et lui, bien qu'investi par son Dieu d'une force surhumaine et d'une mission de protection de son peuple, se laisse détourner de sa route par le désir… Leur fin tragique leur permet de transcender tout cela et de s'élever au rang de mythes. Il fallait bien cela !

Victor Mature a de beaux muscles mais n'a tout de même pas l'air très malin dans le rôle de Samson. C'est le personnage tel que De Mille l'a voulu : tout dans les muscles… Il me semble que dans la Bible, on précise qu'il est aussi un sage, puisqu'il est un Juge de sa tribu, les Danites. Ce qui rend sa chute encore plus poignante. Personnellement, je préfère l'acteur dans son rôle ambigu de "poète de Shangaï et Gomorrhe" dans le Shanghai gesture de Joseph Von Sternberg face à une Gene Tierney (Poppy Smith chantée par Etienne Daho) abrutie d'alcool et d'opium, dérivant dans les cercles infernaux d'une maison de jeu chinoise…

Quant à Hedy Lamarr, si son personnage finit sous les décombres d'un temple païen, l'actrice malgré son aura et sa beauté, connut une fin moins spectaculaire mais tout aussi tragique. Frédéric Mitterand la décrit "affrontant, la tête serrée dans les foulards de ses improbables liftings, à chaque pas, la gloire retirée, les rôles qu'on ne propose plus, le public qui est parti. Comment s'étonner qu'elle fut devenue la voleuse du Prisunic que l'on désigne du doigt, alors que c'est à elle que l'on avait tout dérobé et qu'au lieu d'un micro de reporter, c'était la main qu'il fallait lui tendre ?"


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De starlight, le 24 novembre 2007 à 13:00

Soyons maintenant concret… car ce film existe bien en DVD (Cf/Amazon – toutes zones), mais il est en "anglais" sans sous-titres…

Les possesseurs de ces DVD (multizone) disent de "faire attention", car il y a 2 éditions plus ou moins similaires, dont l'une doit provenir de Chine !… et qui serait moins bonne en qualité visuelle…

Mes chers collègues : êtes -vous en possession d'une version "fiable" et laquelle ? ou dois-je comprendre que vos commentaires détaillés sont le fruit d'une mémoire sans faille !…


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De DelaNuit, le 24 novembre 2007 à 13:07
Note du film : 6/6

Hélas, pour ma part, je ne dispose que d'une vieille VHS enregistrée sur la télévision il y a longtemps et dont l'image comme le son ne sont guère optimum…


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De fastivon, le 24 novembre 2007 à 18:30
Note du film : 6/6
  • Haaa ! Le voilà tondu comme un mouton ! (Un soldat philistin).
  • J'ai enlevé ta force !, dit Dalila les lèvres "haineuses" en se saisissant d'une touffe de cheveux coupés et la montrant triomphalement à son vaincu, devant l'assistance philistine réjouie.
  • Qui aurait pu croire que sa force résidait dans ses cheveux ? (un chef philistin).
  • Un jour j'aurai besoin de tes services, Dalila. Mes cheveux sont plutôt longs !… (un autre chef).

Belle et cruelle scène du cachot. (Et cette musique !!…) S'il a perdu la vue, il semble que Samson ait également perdu de son odorat. On sentirait presque toute la fragrance qui se dégage de chaque onde déplacée à chacun des pas de la traîtresse, n'imaginant pas qu'elle puisse sortir sans un déluge de parfums enivrants, surtout quand elle a revêtu sa plus belle toilette apparemment (là, on se dit qu'on ne peut pas "faire" mieux) – en attendant la robe bleue, l'apothéose… (J'avais loué la K7 et l'avais enregistrée… Aujourd'hui il n'en reste qu'une bande étirée… juste de quoi détraquer le VCR…).


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De fastivon, le 24 novembre 2007 à 19:29
Note du film : 6/6

Cela me fait beaucoup de peine d'apprendre que des artistes qu'on a portés aux nues, connaissent la chute par la suite. Celle de Hedy Lamarr a donc été réellement brutale. Mais il semble (je n'en suis plus très sûr) avoir lu qu'elle avait fait breveter une "invention" qui lui aurait rapporté quelques millions ? Me trompé-je ?…


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De DelaNuit, le 25 novembre 2007 à 23:09
Note du film : 6/6

Il semblerait en effet que la mystérieuse Hedy Lamarr ait cosigné avec le musicien George Antheil (explorateur de sons et musiques entièrement mécaniques dès les années 20 préfigurant notre moderne musique acoustique – voire techno !) une description brevetée d'un système de guidage de torpilles impossible à brouiller, encore aujourd'hui connu sous le nom de "Technique Lamarr".

L'histoire ne dit pas dans quelle mesure notre sulfureuse Dalila a réllement contribué à cette découverte, ou si son nom et sa signature sur ledit brevet constituent un cadeau et hommage par un des plus grands admirateurs et amis (et amant ?) de celle qui fut surnommée dans les anées 30 "la plus belle femme du monde"…

Elle ne dit pas non plus si cette invention a réellement été utilisée et a rapporté à la belle des revenus substantiels…

Voici en tout cas une histoire propre à faire fantasmer dans les chaumières…


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De fastivon, le 26 novembre 2007 à 18:31
Note du film : 6/6

Un grand merci DelaNuit, pour toutes ces précisions.

Il est plaisant de trouver une vraie mine d'infos sur l'ensemble de ce site ! N'importe quel autre rebute au prime abord, quand on voit le niveau d'une part, et tous ces posts réglés suivant le même schéma, un mot = une faute d'autre part… (ce qui donne à penser qu'un mot écrit correctement, ne serait dû qu'au hasard). Cela change aussi de l'intelligentsia journalistoque qui lacéra et descendit le film en flammes. Un rejet général, presque du dégoût. "Trop kitsch", "de mauvais goût" sont les maîtres-mots pour qualifier un film plébiscité par le public… Je ne saurais émettre une définition correcte du "bon goût", ni fixer la frontière qui sépare celui-ci du mauvais, mais ne pense pas moins qu'est appelé "kitsch" ce qu'on ne saurait soi-même réaliser ou se permettre d'acquérir…

J'avais vu le film une première fois en 1964 à Saigon, et me vois encore, comme toute cette foule dans la salle, manger l'écran du regard; et me rappelle les cris hystériques dès que Samson faisait une démonstration de sa force. Au lycée on en parla encore longuement après; filles et garçons adoraient Samson, tandis que Dalila, c'était la bête noire. La seconde fois, c'était à Rome en 1977. Les Romains rigolaient de bon coeur quand les Philistins se retrouvaient en fâcheuse posture, et firent silence quand le héros était en difficulté. À la fin, les Italiens applaudirent chaleureusement le film !… D'un continent à l'autre, tous des grands gamins en somme, et puis après tout pourquoi pas… Vivement qu'il ressorte, qu'on puisse arborer dans sa vidéothèque cette pièce de collection manquante, en même temps que découvrir les diverses réactions ici – tout en espérant qu'elles diffèreront quelque peu des caillés du cinéma entre autres.


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De DelaNuit, le 27 novembre 2007 à 21:28
Note du film : 6/6

Je suis bien d'accord avec vous. Le cinéma peut englober la vie entière, et toute l'imagination du monde. En terme de sujets comme d'esthétique, il en faut pour tous les goûts, et il est toujouts pénible d'entendre une intelligentsia décider de ce qui mérite attention, louanges ou mépris !

Un film tel que Samson et Dalila est certes d'un autre temps, un type de cinéma plus théâtral qui ne se veut pas réaliste, et il serait idiot de le juger avec les critères du XXIème siècle, de même qu'il serait idiot de se moquer des fresques égyptiennes antiques sous prétexte que les personnages y sont stylisés d'une manière qui n'a plus court…

Pour le reste, c'est une question de goût.


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De s é p i a, le 27 novembre 2007 à 22:07
Note du film : 4/6

Le cinéma peut englober la vie entière et toute l'imagination du monde. En termes de sujets comme d'esthétique, il en faut pour tous les goûts, et il est toujours pénible d'entendre une intelligentsia décider de ce qui mérite attention, louanges, ou mépris….

Merci, Monsieur, pour cette vérité par trop ignorée, par trop de gens, pour trop de raisons par trop obscures et de ce fait, génératrice de trop de conflits…


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De DelaNuit, le 24 décembre 2007 à 18:30
Note du film : 6/6

Pour les amateurs d\'Hedy Lamarr, signalons qu\'un documentaire sur l\'actrice a été diffusé hier soir sur Arté et peut être encore visionné pendant une semaine sur le site de la chaîne.

Le documentaire, avouons-le, laisse le fan quelque peu sur sa faim. Réalisé par le fils de l\'actrice, il ne montre que peu d\'extraits de films et donne peu de précisions sur sa vie et sa carrière. Il semble davantage exprimer les difficultés existentielles du fils d\'une inaccessible \"déesse de Hollywood\" souffrant encore de l\'avoir si peu et si mal connue.

Néanmoins, en l\'absence de grives, on mange des merles, et toute évocation est bonne à prendre. On y voit notamment quelques extraits du film scandale de 1933 \"Extase\" où elle fut le premier nu féminin du cinéma, on entend aussi sa voix et on la voit dans quelques rares interviews plus âgée que d\'habitude… y compris, vieillie, méconnaissable, dans sa chambre aux souvenirs, prendre la pose de la star déchue de Sunset Boulevard avec la fameuse ultime réplique culte : \"Monsieur De Mille, je suis prête pour mon gros plan !\" ce qui prouve son humour et son recul sur sa carrière.

Il y est aussi question de son fameux brevet, précurseur de la téléphonie sans fil ! Pour afficionados…


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De eureka, le 12 juillet 2008 à 13:03

samson et dalilah de cecil b de mille, mérite mille fois une réedition en dvd.


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De droudrou, le 12 juillet 2008 à 13:45

A la manière de la mère Denis : Cà c'est vrai ! Cà c'est bien vrai !


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De Arca1943, le 12 juillet 2008 à 21:26

Mon coeur balance : je supporte à grand peine l'univers sucré et la Judée fort touristique de Cecil B. De Mille, mais d'un autre côté, Dalilah est la sulfureuse Hedy Lamarr… Oh, mais en relisant ce fil je m'aperçois que j'avais déjà tenu le même raisonnement quelque temps plus tôt. Ah, bien, tant pis.


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De droudrou, le 12 juillet 2008 à 22:58

Ah ! Le saint sens… pardon ! le Saint Saens !

Mon cœur s'ouvre à ta voix comme s'ouvre les fleurs
Aux baisers de l'aurore!
Mais, ô mon bien-aimé, pour mieux sécher mes pleurs,
Que ta voix parle encore!
Dis-moi qu'à Dalila tu reviens pour jamais!
Redis à ma tendresse
Les serments d'autrefois, ces serments que j'aimais!
Ah! réponds à ma tendresse!
Verse-moi, verse-moi l'ivresse!


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De DelaNuit, le 13 juillet 2008 à 14:34
Note du film : 6/6

Continuons donc sur l'opéra de St-Saëns avec une Dalila chantant au milieu de l'orage :

"Connaîs donc mon amour : c'est ton dieu même que j'envie… Ce dieu qui te donna le jour, ce dieu qui consacra ta vie… Le voeu qui t'enchaîne à ce dieu et qui fait ton bras redoutable, à mon amour, fais-en l'aveu… Briiiise le doute qui m'accâble ! Ton secret, dis-le moi… Ton secret… Ton secret… Ah  ! Coeur sans amour ! Je te mépriiiiiiise !"

Toute fois, quelle que soit la beauté de la musique de St-Saëns (dont l'aria que vous citiez, et la fameuse Bacchanale dans le temple de Dâgon), je préfère la Dalila de DeMille. En effet, celle de l'opéra est tout d'une pièce, tendue dès le début vers la trahison, alors que celle du film est partagée entre son amour sincère pour Samson et la fulgurance de sa jalousie et de sa possessivité, qui la pousse à le trahir, le préférant enchaîné plutôt que libre loin d'elle… Cela rend le personnage bien plus intéressant !

Pour ceux que le personnage de Dalila intéresse, je recommande de chercher sur internet une reproduction du tableau "Samson et Dalila" ou "Dalila" peint par Gustave Moreau… Dans les yeux de la belle au teint de marbre tenant des ciseaux à la main, et entre ses bras Samson endormi, se lit toute la mélancolie de son état d'âme paradoxal…


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De droudrou, le 13 juillet 2008 à 17:40

Parallèlement, il y a aussi les dessins de Gustave Doré dont l'inspiration n'est pas tout à fait la même… Mais c'est vrai que le drame a beaucoup inspiré les artistes. "Dalila, je t'aime !" (et je vous l'écris sans son !…*)

(*) ô que c'est mauvais ! mais pour être mauvais, c'est vraiment mauvais ! et c'est tiré par les cheveux !


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De david et dalila, le 12 octobre 2012 à 15:42

Très beau film dans la lignée des dix commandements il serait souhaitable de le retrouver en dvd, bien qu'il soit passé a la tv il y a environ 20 a 25 ans. Un retro certes, mais tellement plaisant.


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De DelaNuit, le 11 octobre 2013 à 12:21
Note du film : 6/6

J'ai vu hier en vente à la FNAC un coffret Cecil B. DeMille regroupant deux DVD : Les dix commandements (déjà sorti depuis longtemps) et Samson et Dalila, tant attendu !

Quelqu'un sait-il si le dvd de Samson et Dalila existe aussi en vente individuelle ?


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De Tamatoa, le 11 octobre 2013 à 15:05

Uniquement en Zone 1 !


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De Impétueux, le 11 octobre 2013 à 15:06
Note du film : 3/6

Bonne nouvelle… Il y a des années que je voulais posséder (si je puis dire) Les dix commandements, vus et revus jadis… Et, à ma courte honte, je dois dire n'avoir jamais vu Samson et Dalila

Mais cette pratique de vente forcée est odieuse… Je me rappelle, pour avoir Le prisonnier de Zenda avoir dû acheter un double DVD où il y avait aussi Scaramouche, que j'avais déjà…


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De Impétueux, le 22 février 2014 à 14:55
Note du film : 3/6

C'est un film qui a du poids, et qui, de fait, peut paraître un peu lourd, un peu massif, un peu lent, un peu engoncé. Il me semble qu'il aurait gagné à être allégé de quelques séquences et d'une bonne demi-heure, sans pour autant que je puisse dire ce que j'aurais sacrifié, si j'avais été à la place de Cecil B. DeMille : ce genre de grands spectacles était aussi conçu pour en mettre plein la vue aux spectateurs et à leur en donner pour leur argent : la meilleure preuve est que le film commence, comme Autant en emporte le vent, par exemple, par une ouverture musicale en plan fixe, procédé assez commun de l'époque qui permettait au public de finir de déguster son chocolat glacé et de s'installer confortablement.

Ce reproche de lenteur et de durée trop importante, je pourrais l'appliquer à presque tous les péplums qui ont eu de si grands succès de la fin de la guerre jusqu'au début des années Soixante, de Quo vadis ? à La Chute de l'empire romain ou à Cléopâtre en passant par La tunique ; il n'est donc qu'à demi justifié… sauf que certains films, bien qu'ils soient aussi interminables que ceux que je viens de citer, le semblent moins… comme Les dix commandements ou Ben Hur, pour moi les chefs-d’œuvre du genre… sans doute parce qu'ils s'appuient sur des récits plus denses.

Puisée dans le Livre des Juges de l'Ancien Testament, l'histoire de Samson est plus sommaire. Même si le film de DeMille est à peu près conforme au récit biblique, le réalisateur l'a étoffée – assez heureusement d'ailleurs – en épaississant les liens entre le héros et Dalila, en faisant de son film une histoire bien venue de passion et de mort, assez maléfique et fatidique finalement. Si Samson est représenté comme une sorte de benêt culturiste, à qui Victor Mature prête son éternel rictus agaçant, Dalila est un rôle superbe, merveilleusement interprété par la très belle Hedy Lamarr, parfaitement séduisante et vipérine, admirablement mise en valeur par de troubles tenues. DeMille laisse d'ailleurs peser une certaine ambiguïté sur le personnage : Dalila est, assurément, une intrigante, une jeune femme pleine de cruauté, d'une sensualité qu'on ne voyait guère dans le Hollywood de 1949. Mais peut-on dire pour autant qu'elle ne se prend pas à son propre jeu ? Si le film avait creusé un peu davantage la psychologie des personnages et un peu moins sacrifié à l'alternance habituelle, dans les péplums, entre les scènes d'action tonitruantes et les dialogues niais, il y avait là une jolie matière à exploiter.

D'autant que le rôle de Dalila n'est pas le seul à être complexe et intéressant : celui du Saran de Gaza (George Sanders) l'est tout autant, qui montre un potentat distant, lucide, cynique, finalement assez las de son pouvoir. Le reste de la distribution est plus insignifiant, le carton-pâte des décors fait souvent sourire et les dialogues ont cette sorte de comique involontaire sympathique (Quelle invisible puissance arme donc son bras ?) qui fait aussi partie du genre.

Ma note est un peu basse, j'en suis conscient ; je me venge ainsi bassement de la trop longue durée d'un film qui n'est pas désagréable…


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