Avec bien des décennies de retard, je viens de découvrir Macadam cow-boy, et c'est plutôt une bonne surprise, vu l'âge de l'opus. La réalisation est surchargée d'effets un peu ridicules aujourd'hui, mais le film suinte le désespoir et la misère, et l'oeil que pose l'Anglais Schlesinger
sur l'Amérique est incisif : l'image de cet homme en costume, apparemment mort sur le trottoir new-yorkais, dans l'indifférence générale, résume le film et son époque. Côté interprétation, Hoffman
cabotine pas mal, mais Voight
est remarquable dans un rôle de benêt naïf et démuni face à la cruauté des grandes villes. Malgré sa noirceur et sa fin inéluctable, le film se clôt sur une paradoxale note d'espoir : Joe a jeté ses fringues pathétiques, et rêve d'un vrai "job". Bien sûr, la BO est inoubliable.
Voight n'a jamais été meilleur que dans Délivrance,
dans son rôle de citadin pantouflard obligé de se transformer en tueur, pour sauver sa peau. Il était aussi extraordinaire dans Heat
et Runaway train.
On l'oublie souvent, dans les listes de "grands acteurs", mais on a tort. C'est un tout grand.
Sans parler de sa performance remarquable de L'idéaliste. On pourrait le rapprocher d'un acteur comme Christopher Walken
: pas de frasques médiatiques, une capacité à endosser des habits différents, à jouer aussi bien des premiers que des seconds rôles.
Qu'est-ce que la vie de Joe Buck (Jon Voight) et celle de Rizzo (Dustin Hoffman)
a à voir avec ma vie à moi, notre vie à nous ? Qu'avons-nous de commun avec un bellâtre assez veule et très con du Middle-West ? Qu'est-ce qui peut nous rapprocher d'un cloporte du Bronx, pas très net, et sûrement minable et dangereux ? Qu'est ce qui nous rapproche d'eux, nous fait épouser leur désespoir et leurs espérances ?
Désespoir de la mort qui survient à l'aube, espérance du soleil levant sur une terre nouvelle ; ce film nocturne et poignant est de bout en bout un questionnement.
Point de vue tout personnel – et anecdotique – : l'Impétueux de Macadam cow-boy est plus attachant que le polémiste aguerri – et talentueux – de Maria Chapdelaine.
Mon front rosit d'émotion, ami Gaulhenrix… Mais vous savez, il faut de tout pour faire un homme…
Hummm… Surtout de l'amour, de la générosité, de l'altruisme, de la bonne volonté et de l'humour. Le reste…
Quelques images de ce film sont judicieusement analysées dans l'excellent ouvrage paru ce mois-ci chez Larousse, intitulé "Lire les images du cinéma", auteurs : Laurent Jullier et Michel Marie. Je le recommande à Impétueux et à Gaulhenrix !
Grosse déception pour ce film que j'attendais comme un film choc et qui à l'époque a dû l'être.
Avec une affiche aussi prestigieuse et un sujet aussi glauque je croyais attendre un de ces films sur l' Amérique post Vietnam. Taxi Driver, Easy Rider,
L'épouvantail
…
Macadam cowboy traîne trop longtemps dans la chute inévitable de personnages qui ont déjà chutés. Les errements de Joe Buck (Jon Voight)
et de Ritzo (Dustin Hoffman
ne nous mène que dans une crasse, trop attendue pour pouvoir encore choquer.
Je n'ai eu, j' osé le dire ni sympathie, ni empathie pour ces deux épaves complètes mais à vrai dire une véritable antipathie devant des inadaptés Amerlocke… Et puis le sujet a été repris tant et tant de fois.
Y compris dans le cinéma Français. Le J'embrasse pas de Téchiné
est mille fois plus réel et scabreux que ce film ne se sortant pas d'une cacophonie permanente. De personnages de fêlés, de femmes pimbeche.
Je me suis vite ennuyé et rien ne m'a vraiment surpris dans les aspects où contournement voulu sulfureux.
Et puis je connais trop bien les thèmes musicaux pour trouver une quelconque modernité dans ce charabia ou l'on ne cesse de se demander où l'on va.
Pas bien loin, trop souvent.
N'empêche que Macadam Cowboy est un film désespérant et merveilleux.
Et grâce aussi, presque surtout pour le dernier quart d'heure sublime du voyage en autobus vers la Terre promise de Floride où Rizzo/Hoffman fermera les yeux sur son dernier rêve.
Un scénario simple, sans doute, peu de péripéties. L'impression, pourtant, d'avoir touché le fin fond de la tristesse humaine.
Je vous conseille L'épouvantail que j'ai vu dans l'année écoulée et avec lequel j'ai été bien trop sévère, peut être justement parce que je l'avais trop aimé que j'ai revu avec une infinie tendresse et que je reverrai encore… Et sur lequel je réviserai mon avis
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