On ne peut pas reprocher aux acteurs, alors (1966) au sommet de leur notoriété, de ne pas avoir joué le jeu : grands professionnels révérés, ils interprètent sans aucune défaillance une histoire dont, malheureusement, la complication extrême plombe tous les développements. Et puis on a l'impression que le réalisateur ne sait pas trop que faire de l'histoire qu'on lui a donnée : deux satrapes orientaux, celui qui est au pouvoir, Hassan Jena (Carl Duering) et celui qui le guigne, Nejim Beshraavi (Alan Badel), se disputent un message secret, qui ressemble à un papyrus. Un distingué égyptologue, le professeur David Pollock (Gregory Peck) qui paraît le seul capable de déchiffrer le document, est naturellement sollicité par l'un et l'autre.
Vient se greffer là-dessus la redoutable Yasmine Azir (Sophia Loren) qui est disposée à presque tout pour obtenir les secrets recherchés par tout le monde. Cela serait bien amusant – et, d'ailleurs tout à fait classique – si on n'était pas dans une sorte de capharnaüm incompréhensible où les péripéties se succèdent sans limite et sans cohérence. On sait bien qu'il y a une riche mine d'or dans la condition du personnage apparemment loin de toutes les sournoises manigances qui se retrouve par la force des choses dans une situation à quoi il n'est nullement préparé : c'est le cas, par exemple de Harrison Ford dans Frantic de Roman Polanski ou de Dustin Hoffman dans Marathon man de John Schlesinger. On s'identifie particulièrement bien à un clampin qu'on pourrait être, jeté au milieu d'une situation dangereuse. L'idée est classique et bonne mais la réalisation est très inférieure à ce qu'on pourrait attendre : c'est lourd, c'est lent, c'est ennuyeux, souvent verbeux malgré, ici et là, quelques trouvailles langagières bien venues. Il y a quelques séquences bien, ou même très bien venues, comme le passage au milieu d'une ménagerie aux animaux singuliers et hostiles ou une sorte de combat farouche mené contre Pollock/Peck et Yasmine/Loren par l'affreux Youssef (Kieron Moore) au moyen d'un engin de chantier muni d'une boule destructrice, dans une sorte d'usine en démolition.On sait bien qu'à la fin tout va s'arranger, que les méchants seront punis et les amoureux récompensés. Ce n'est pas ça qui est ennuyeux, puisque ça fait partie du genre. Mais on s'est bien enquiquiné pour en arriver jusque là.
Bien d'accord avec le commentaire d'Impétueux. Stanley Donen échoue à retrouver la grâce et le charme de Charade. Certes les acteurs ne sont pas en cause, Gregory Peck toujours bien sympathique, et Sophia Loren si jolie, mais le scénario et ses enjeux sont trop touffus. L'ensemble est tiré par les cheveux, les péripétie se succèdent sans qu'on accroche vraiment. Devant le générique, sur une nouvelle musique de Henry Mancini, on a envie d'aimer, de se laisser embarquer, mais le résultat est décevant. Ce film peut être vu à l'occasion par les cinéphiles pour le style d'une époque et les acteurs notamment, mais sans en faire une priorité.
Tout-à fait d'accord avec les deux précédents commentaires. Évidemment, au premier degré ce n'est pas terrible. Mais comme il est évident que c'est un pastiche de tous les James Bond, on se prend à chercher dans quel James Bond on a vu telle scène ou telle autre. Les gadgets en moins, tout y est : les mêmes incohérences, énormités, situations improbables, trame hyper-compliquée -dont on n'a d'ailleurs rien à faire (qui trahit qui et pourquoi, on s'en fiche). Tous les poncifs y sont (ah, le « Suivez cette voiture ! »), les méchants qui ne lâchent rien et ne reculent devant rien, et bien sûr on sait d'avance quelle va être la scène finale, la barque bien sûr. Malheureusement après avoir vu ça, impossible de revoir n'importe quel 007.
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