Le métier d'acteur, pour Max von Sydow, se résume en une formule énergique: "le travail, le travail et encore le travail." Invité à donner vendredi soir la première leçon d'acteur organisée au Festival de Cannes, parallèlement aux leçons de cinéma et de musique, l'acteur suédois à la carrière internationale a peut-être déçu quelques jeunes apprentis-comédiens en quête de recettes magiques pour leur carrière. "Etre acteur", leur a-t-il martelé, "est avant tout une question de concentration, comme le disait Stanislawski, et de préparation." De cette préparation physique et mentale, l'acteur dont le nom est souvent associé à celui de son compatriote Ingmar Bergman avec lequel il tourna une dizaine de films, dit n'avoir jamais rien négligé : ni le travail de recherche et de lecture sur un rôle, ni les bases enseignées dans les écoles d'acteur – sur la respiration, les cordes vocales ou les gestes devant généralement précéder la parole. "Il faut connaître son rôle en profondeur et son personnage, en comprendre sa dimension psychologique, s'imaginer sa vie, ses rêves. Ne pas utiliser ses propres souvenirs de tristesse ou de joie mais penser les pensées de son personnage. Il faut arriver à s'oublier soi-même, à laisser de côté ses vanités et préoccupations, et cesser d'être nombriliste." A 75 ans, Max von Sydow n'a rien perdu de sa passion pour le métier d'acteur, qui servit de thérapie au jeune homme très timide, solitaire qu'il fut, après ''"une jeunesse stable dans un milieu ordinaire-bourgeois" (son père était ethnologue, sa mère institutrice). "Un acteur sans rôle, c'est comme un violon accroché sur un mur (…). C'est une profession merveilleuse, et variée, où l'on n'arrive jamais au point où l'on a l'impression de tout connaître, de tout maîtriser."'' Une seule chose l'ennuierait profondément: "jouer sur ordre": "Si on perd l'initiative ce n'est plus amusant". D'où, peut-être, la "reconnaissance sans limites" qu'il voue à Ingmar Bergman, dont il fit la connaissance en 1955 et avec lequel il tourna notamment Le Septième sceau ("Prix spécial du jury" à Cannes en 1957). "Bergman n'impose rien pour ses personnages" explique-t-il. "Il ne donne pas d'instructions directes d'interprétation, mais il organise le mouvement, et ça en dit long. Cet homme féru de musique donne des instructions musicales, de rythme, de chaleur…" Mais, même à Cannes, dans l'antre du cinéma mondial, Max von Sydow ne peut résister à une confession: il préfère le théâtre au cinéma, pour le "passionnant face à face avec le public." (from : "Leçon d'acteur", Cannes 2004 – source Afp) |
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